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Krishna Athal, celui qui a écrit un livre sur Navin Ramgoolam: «Dans quelques années, tout le monde aura oublié Soornack»

30 août 2015, 12:48

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Krishna Athal, celui qui a écrit un livre sur Navin Ramgoolam: «Dans quelques années, tout le monde aura oublié Soornack»

Sur la couverture du livre : la photo de Navin Ramgoolam. Pour cause, «Ramrajya», lancé le 19 août, est censé décrire son parcours. Qui a «osé» l’écrire au vu de la cote d’impopularité de l’ancien PM ? Pourquoi ? Comment ?

 

Les bottes de Navin Ramgoolam ont-elles bon goût ?

Pardon ?

 

Vous ne les avez pas léchées ? Pourquoi avoir écrit un livre sur l’ancien PM ?

J’écris souvent des articles dans les journaux, j’ai un blog en ligne, sur mon site Web. Trois ou quatre mois avant les dernières élections générales, tout le monde parlait d’un 60-0 en faveur de Navin Ramgoolam. Et je voulais faire un papier sur celui qui était, à l’époque, la personne la plus puissante du pays. Comment en était-il arrivé là ? Je voulais décortiquer sa façon de faire de la politique, sa stratégie.

 

Vous pensiez donc qu’il allait gagner et que vous auriez «enn bout»…

Pas du tout, je ne le connais pas personnellement. Je vous dirai même que j’ai voté pour le changement.

 

Vous ne sentiez vraiment pas venir le «baté bef » ?

Non, à l’époque, Viré Mam n’avait pas encore pris l’ampleur qu’on a connue par la suite.

 

Vous l’auriez quand même écrit si vous aviez su ?

Définitivement, je l’avais déjà entamé. The best way to write a bookis to write something which has never been written.

 

Quand avez-vous commencé à rédiger le bouquin et pourquoi en avoir repoussé le lancement ?

J’ai commencé en juin-juillet. Il a fallu faire des recherches poussées, car il n’y a pas de livre sur Ramgoolam. Je me suis enfermé dans un appartement pendant 50 jours pour l’écrire. J’ai fait des recherches dans les archives, je me suis basé sur des articles de presse, sur les documents disponibles du côté de la Bibliothèque nationale, entre autres. J’ai une formation dans les relations publiques, il a fallu que j’aille prendre des cours en sciences politiques pour maîtriser le sujet et analyser les données.

 

«Ramrajya» signifie le règne de Ram. N’est-ce pas un peu gonflé de comparer Ramgoolam à Ram ?

Ramrajya fait effectivement référence au dieu Ram, pour encenser la façon dont ce dernier gérait le royaume. Mais au fil du temps, ces mots ont pris une autre signification. Ils ont été utilisés par des chefs d’État, dont Modi, le Premier ministre de l’Inde, pour dire qu’il fallait qu’on atteigne le même niveau d’excellence quand il s’agit de gouverner un pays. Mahatma Gandhi y avait également fait référence. J’ai donc pris le «Ram» de Ramgoolam et «rajya», pour l’État. Le livre ne fait pas l’apologie de l’ancien PM, il ne l’insulte pas non plus… C’est au lecteur de se faire sa propre opinion.

 

Et Nandanee Soornack, vous la comparez à Sita (NdlR, l’épouse du Dieu Ram) ?

Non, je n’en parle pas. Je pense que dans quelques années, tout le monde l’aura oubliée. Cela fait quelques mois que le scandale a éclaté et elle ne fait déjà plus la Une des journaux.

 

Vous espérez remplir quelques coffres grâce aux recettes des ventes ?

Il y a actuellement 4 000 copies sur le marché. Le prix de vente est fixé à Rs 750. (NdlR, 4 000 que multiplie Rs 750 = Rs 3 millions).

 

N’empêche que les déboires de Navin Ramgoolam vous font de la pub gratuite.

Dès les premiers chapitres, je mentionne le fait qu’il a dû faire face à plusieurs événements. Je fais référence au leadership transactionnel qu’est le sien ; Mo donn twa enn zafer, to donn mwa enn zafer. Mais je ne cite pas le nom de ses associés, par exemple. Pour moi, dans quelques années, cela n’aura plus d’importance.

 

Vous voulez dire que les gens auront tout oublié et qu’il est possible que Ramgoolam revienne au pouvoir ?

En politique, la patience reste le maître mot. Zordi ounn mari fauté, apré dizan ou vinn enn super-héros. Tou dépann…

 

Pour en revenir à votre livre, qu’en pense le principal intéressé ?

Je ne l’ai pas consulté, en fait. Quand j’ai démarré le livre, je lui ai envoyé une lettre officielle, il était toujours PM à l’époque, pour l’informer du fait que mon ouvrage parlerait de lui. Je ne l’ai pas interviewé, je ne l’ai pas rencontré.

 

Il vous a envoyé paître ?

Je n’ai fait que l’informer, je ne cherchais pas sa permission ou sa bénédiction. C’est un personnage public et ce livre, je l’ai écrit en tant que citoyen lambda, en tant qu’observateur.

 

Vous visez le poste de PM, c’est ça ?

Il ne faut pas nécessairement être au Parlement pour servir son pays. La politique existe à tous les niveaux, même à la maison. Mais dans le futur, si j’estime que les ressources que j’ai à ma disposition ne sont pas suffisantes, je pourrais passer le cap. On verra.