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Ardoises impayées: la MBC devra recouvrer Rs 300 millions
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Ardoises impayées: la MBC devra recouvrer Rs 300 millions
La station de radiotélévision nationale doit se ressaisir afin d’éviter un désastre financier. Avec des dettes chiffrées à Rs 987,6 millions, d’après un audit conduit l’an dernier, la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) est condamnée à récupérer une ardoise tournant autour de Rs 300 millions auprès de nombreux annonceurs, clients et partenaires.
Il ressort, d’après un rapport en possession du ministère de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation (TCI) que la MBC n’a jamais fait de réclamations auprès de certaines agences de publicité qui ont eu recours à ses services. Ainsi qu’à certains clients ou partenaires, à l’image de Mauritius Telecom, pour des raisons relevant du «népotisme», explique-t-on à l’hôtel du gouvernement.
Endettée jusqu’au cou
Fonctionnant en grande partie grâce à la redevance publique, la MBC s’est retrouvée endettée jusqu’au cou à la suite de plusieurs décisions prises sous la direction de Dan Callikan, l’ancien conseiller en communication au bureau du Premier ministre. Il avait été parachuté à la station nationale, en juin 2009, pour mieux vendre l’image de Navin Ramgoolam et présenter l’opposition, notamment son leader, sous son plus mauvais jour.
Peu avant les dernières élections législatives, nombre de salariés free-lance embauchés par Dan Callikan se sont retrouvés avec des contrats à durée indéterminée. En clair, ils se sont retrouvés au sein de l’establishment avec, à la clé, des salaires mirobolants et des augmentations en cascade. Surtout ceux jugés fidèles et loyaux à la direction et au gouvernement. Quelques-uns des «happy few» recrutés pour un travail spécifique ont été réaffectés à d’autres tâches.
Plan de dégraissage
Le ministère de la Bonne gouvernance et des Services financiers, auquel celui de la TCI est rattaché, espère donc élaborer un plan de dégraissage avec la nomination d’un directeur général. Un appel à candidature a été lancé, vendredi, mais, dans les milieux de l’hôtel du gouvernement, on apprend que c’est un étranger qui aura la priorité. «Il devra démontrer de bonnes connaissances en gestion», explique une source. Sa mission sera de redresser la situation à la MBC tout en insufflant à la station une image d’indépendance qu’elle n’a jamais pu avoir.
Le directeur général adjoint et son directeur à l’information, seront, eux, appelés à faire comprendre aux journalistes la mission d’un service public. «Ils ont passé tellement de temps à couvrir les cérémonies de coupure de ruban qu’ils ne semblent pas savoir comment dénicher une nouvelle d’intérêt public», lâche une source au sein du ministère de la TCI.
Concurrencer les radios privées
Outre l’obligation de devoir hiérarchiser les demandes de couverture des différents ministères, les journalistes devront pouvoir expliquer aux auditeurs et aux téléspectateurs comment un tel projet aura un impact sur leur quotidien. «L’image de la MBC, perçue comme étant l’outil de propagande du gouvernement, doit disparaître. Les journalistes doivent comprendre qu’ils ne peuvent plus se contenter de côtoyer ministres et députés de la majorité mais qu’ils doivent également avoir des relations de travail avec ceux de l’opposition, les syndicalistes et les membres de la société civile pour pouvoir produire un journal télévisé digne d’un pays développé», fait-on ressortir à l’hôtel du gouvernement.
Les débats, ainsi que les émissions pour la jeunesse, devront être une priorité de la nouvelle direction, de même qu’une large part du JT destinée aux nouvelles étrangères. Ce, avec l’accent sur l’Afrique, continent avec lequel Maurice est appelée à travailler. L’objectif de l’hôtel du gouvernement est, à terme, de faire en sorte que la MBC puisse concurrencer les radios privées et ramener la publicité sur les antennes publiques. Un plan pour la réorganisation du département commercial est aussi à l’agenda.
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