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Des trous dans la caisse de la police de Piton

2 septembre 2015, 16:52

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Des trous dans la caisse de la police de Piton

Au quartier général de Piton, la police semble avoir des trous dans les poches. C’est le constat auquel est arrivé l’Audit en passant au peigne fin les transactions financières. Il a découvert qu’il y avait dans les comptes de janvier 2014 à mars 2015 un trou de plus de Rs 14 millions.

 

Les sept District Headquarters (DHQ) empochent l’argent pour les frais des passeports, des certificats de moralité, des permis pour la chasse, pour le port d’armes, ainsi que le paiement des extra duties aux policiers. Au DHQ de Piton,les livres de comptes sont loin d’être bien tenus et ne collent pas forcément avecles dépôts en banque.

 

Sur les Rs 20 226 202collectées entre janvier 2014 et mars 2015, seuls les reçus pour Rs 5 363 544 ont pu être présentés à l’Audit. Il n’existe donc aucun document pour expliquer le trou de Rs 14 862 658 et il y a un vrai désordre concernant les paiements en espèces et par chèques.

 

Du 1er janvier au 31 mars 2015, sur les Rs 20 226 202 collectées, des reçus n’ont été produits que pour Rs 985 353.  L’argent n’a pas été déposé en banque d’après les procédures clairement établies. En décembre, sur les Rs 5 557 008 empochées, Rs 537 850 ont été déposées en banque le même mois et Rs 2 703 799 au mois d’avril. Au 16 avril, rien ne permettait de dire que la différence avait été versée sur le compte de l’État.

 

Un même officier collecte l’argent, le dépose en banque et effectue différentes tâches alors que c’est strictement interdit par les Financial Regulations. En septembre 2014, il avait déclaré n’avoir collecté que Rs 158 228 alors que les autres DHQ avaient empoché des sommes variant de Rs 406 309 à Rs 2 484 745.

 

L’Internal Audit Control de la police est en déphasage, ne faisant aucune vérification sur les revenus, dont l’argent collecté et les dépôts à la banque, écrit l’Audit. Aucun contrôle surprise n’est à l’agenda, ce qui laisse la porte ouverte à des abus. La police devra enquêter sur le DHQ de Piton et sur les périodes antérieures pour déterminer depuis quand les irrégularités ont débuté. Pour mettre de l’ordre dans ses rangs, la police a approché la Poste, à qui elle va confier la collecte d’argent.

 

Autre souci que doit régler la force policière : durant ces cinq dernières années, elle a payé Rs 211,8 millions à des agents qui ne faisaient rien, ayant été interdits de leurs fonctions. La police et la justice ont été invitées à se pencher sur leurs cas dans les plus brefs délais. Au 31 décembre 2014, sur les 83 officiers «interdicted», 11 sont en attente d’un verdict depuis dix ans… 30 autres se tournent les pouces depuis plus de cinq ans.