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Actes de vandalisme: le Sud veut oublier

10 septembre 2015, 14:12

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Actes de vandalisme: le Sud veut oublier
Après la peur, l’apaisement. Le sud du pays se remet lentement des remous qui l’ont perturbé durant le week-end dernier. Si chez beaucoup la crainte perdure, dans plusieurs villages, les gens essaient de rétablir l’harmonie.
 
 
La face des villages a radicalement changé en un week-end. Les regards méfiants ont remplacé sourire et gentillesse. Mais les choses se rétablissent progressivement. «Enkor éna enn ti méfians, enn la per. Bann véhikil ou bien bann dimounn étranzé ankor fer gagn enn ti réflex», explique un habitant.
 
 
Cependant, sur place, tout le monde fait de son mieux pour ne pas raviver les tensions. Un habitant de La Flora qui a personnellement été touché par cette situation, témoigne. «On préfère oublier. On a vécu des moments difficiles et on ne souhaite pas que cela s’amplifie. Nous voulons la paix pour nos familles et nos enfants», dit-il. Il souhaite que, comme lui, toute l’île mette cette histoire derrière elle.
 

UN RETOUR AU CALME

 

«Mo tifi fini lésson six her. Mo al sers li ek mo dépoz bann lot zanfan ar li kot zot», raconte ce parent qui prend sur son temps de travail pour s’assurer que les petits rentrent chez eux en toute sécurité. En la conjoncture, une chaîne de solidarité s'est formée et un système de veille nocturne a été mis en place afin d’assurer la sécurité de tout un chacun.
 
 
Veerendranath Seeboruth, qui en est à sa deuxième veillée, explique que «l’idée est de prévenir au lieu de guérir. Nous voulons que rien ne dérange la paix au sein du village». Il souligne que c’est plutôt une ambiance bon enfant qui règne. «Nous nous mettons en petits groupes à des points stratégiques. Équipés d'un radio, de Coca et de gâteaux, nous surveillons les lieux», dit-il.
 
 
Ces habitants souhaitent que la situation revienne à la normale au plus vite. «Combien de temps allons- nous pénaliser nos familles et rester dans la rue ? Si nous veillons dehors, qui surveille nos maisons ?» se demandent ces pères et maris devenus sentinelles.
 
 
À Tyack, ce sont des associations socioculturelles qui ont réclamé un retour au calme. Mardi après-midi, des associations ont organisé une réunion commune afin de faire passer leur message de paix à leurs présidents respectifs et aux chefs religieux. Ceux-ci se sont engagés à communiquer avec leurs membres afin que la paix revienne et que tout soit comme avant.
 
 
«À Tyack, nous avons toujours vécu comme une famille. Un mariage, un décès et tout le monde met la main à la pâte», soutient Rajaye Putanah, conseiller de district à Tyack. Il invite les villageois à ne pas laisser «cette petite étincelle devenir un feu et démolir la parfaite harmonie que nous avons dans le village.»
 
 
Le village de Rivière-des-Anguilles s’est aussi joint au mouvement. Rassid Boodhoo, conseiller de ce village, s’intéresse particulièrement aux jeunes à qui il demande de ne pas se laisser influencer par les rumeurs propagées sur les réseaux sociaux. Le temps est à l’apaisement, dit-il.