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La femme au tableau: Helen Mirren toujours magistrale…
5 septembre 2015, 07:49
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La femme au tableau: Helen Mirren toujours magistrale…
Lorsqu'il fait la connaissance de Maria Altmann, un jeune avocat de Los Angeles est loin de se douter de ce qui l’attend… Cette septuagénaire excentrique lui confie une mission des plus sidérantes : l’aider à récupérer l’un des plus célèbres tableaux de Gustav Klimt, exposé dans le plus grand musée d’Autriche, dont elle assure que celui-ci appartenait à sa famille !
D’abord sceptique, le jeune avocat se laisse convaincre par cette attachante vieille dame tandis que celle-ci lui raconte sa jeunesse tourmentée, l’invasion nazie, la spoliation des tableaux de sa famille, jusqu’à sa fuite aux États-Unis. Mais l’Autriche n’entend évidemment pas rendre la «Joconde autrichienne» à sa propriétaire légitime… Faute de recours, ils décident d’intenter un procès au gouvernement autrichien pour faire valoir leur droit et prendre une revanche sur l’Histoire.
LA NOTE : 7/10
Le nom de Simon Curtis n’évoque pas grand-chose. Son premier long, «My weekend with Marilyn», n’a pas laissé un souvenir impérissable. Son approche du combat judiciaire d’une femme pour récupérer des oeuvres spoliées par les nazis, puis retenues en Autriche après la guerre, dans un musée local, ne viendra pas le consacrer pour autant, tant sa réalisation se contente d’être sobre et classique, souvent minée par une narration un peu facile entre le passé et le présent.
Ainsi, cette «Femme au tableau» appartient à un cinéma académique où sont plus importantes la prestance des images, l’apparat des décors et surtout la majesté de jeu des acteurs, avec ici une Helen Mirren formidable et, à un moindre niveau, un Ryan Reynolds très maîtrisé.
Les scènes historiques du film reconstituent de façon somptueuse un passé, celui de la Grande Vienne, meurtrie par la barbarie nazie dont on voit ici les premières conséquences sur la population juive : humiliation, spoliation, destruction des familles et des liens sociaux, avec l’approbation d’une partie des habitants, délateurs détestables, lors de scènes fortes, qui ravivent la réalité dramatique de la Seconde Guerre mondiale.
Derrière le combat formidable d’une vieille femme, Maria Altmann, qui a donc réellement existé, et a lutté, aux USA et en Autriche, dans les années 2000 pour récupérer des oeuvres de Klimt estimées à des centaines de millions de dollars, notamment l’une représentant sa tante Adèle, sorte de Madeleine de Proust à ses yeux, le cinéaste dresse bel et bien un portrait glaçant de l’antisémitisme des années 30-40.
Poignant réquisitoire en faveur du devoir de mémoire, pour que l’on n’oublie pas que derrière ces drames historiques se trouvaient des destins personnels brisés, cette opposition manifeste entre l’individu et l’État tout puissant, une vieille dame et son avocat juvénile face au pouvoir autrichien prêt à tout pour conserver le patrimoine culturel du pays, donne lieu à un récit à bien des moments passionnant et incroyable dans ses aboutissements.
On pourra reprocher, comme mentionnés précédemment, une structure parfois déséquilibrée entre les séquences du passé reconstitué et celles du présent, le jeu moyen de Ryan Reynolds loin d’être à la hauteur d’Helen Mirren qui domine de sa présence le film, et quelques seconds rôles ronflants (Katie Holmes, très faible, en épouse de Ryan Reynolds). Des détails sûrement insignifiants pour le grand public qui assistera avec plaisir à un somptueux mélodrame, mais qui empêchent La Femme au tableau de prétendre à sa place au Panthéon du 7e Art. À voir pour les amateurs de films dramatiques.
FICHE TECHNIQUE
Titre original : The Woman in Gold
Genre : Drame
Durée : 1h 50
De : Simon Curtis
Avec : Helen Mirren, Ryan Reynolds, Daniel Brühl
Salles : Star Bagatelle
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