Ils étaient sur le qui-vive en apprenant la nouvelle à travers les médias étrangers. Et les proches des hadjis mauriciens ont poussé un ouf de soulagement en apprenant qu’aucun des leurs ne figurait parmi les victimes de l’accident survenu à La Mecque, vendredi.

Parmi ces proches : Saef Murtuza. «On a vu les images du drame sur le net et j’ai commencé à paniquer. C’était un moment pénible.» Il a dès lors multiplié les appels afin de tenter de joindre son père... Mais pas moyen d’entrer en contact avec lui. Le réseau est bloqué. Il lui a fallu plus de 3 heures avant qu’il ne puisse enfin avoir des nouvelles de son père, Rahim, journaliste au Star.

Saef souligne que ce dernier lui a expliqué que la situation était désormais sous contrôle. Rahim, son épouse et la mère de celle-ci se trouvaient à l’hôtel au moment de l’effondrement. C’est un «grand bruit» qui a donné l’alerte. Puis, c’était le black-out. Affolés, les gens couraient dans tous les sens.

Des propos corroborés par Raffique Shantally, président de la Muslim Youth Federation. Ce dernier se trouve en compagnie de plusieurs pèlerins qui accomplissent le hadj. Contacté au téléphone, il a déclaré : «J’ai assisté à  toute la scène au moment où la foudre s’abattait sur la grue. Il y avait des chantiers de construction sur ce site. Et le temps n’était pas favorable.»

Les sirènes des ambulances ont alors retenti. Des militaires ont été déployés, ils avaient pour mission de s’assurer que les activités prévues à l’intérieur des mosquées puissent suivre leur cours. Ce n’est qu’après 8 heures que le courant a été rétabli et que tout est retourné «presque» à la normale.

N’empêche que certains Mauriciens sont encore sous le choc. À l’instar de Shaffique Dilmohamed, un habitant de Vacoas, qui en est à son premier pèlerinage. Il n’arrive pas, dit-il, à oublier ce «grand bruit» qui a fait un si grand nombre de morts...

Sam Lauthan dépêché sur place

Même si aucun des 1 064 pèlerins mauriciens qui se trouvent actuellement à La Mecque n’a été blessé, le gouvernement a souhaité dépêcher le nouveau président du Centre culturel islamique sur place. Sam Lauthan a ainsi quitté le pays dans la journée d’hier samedi.

Sollicité pour une réaction avant son départ, ce dernier a déclaré: «Dès que nous avons eu vent de cette catastrophe, nous avons demandé aux organisateurs sur place de dresser une liste comprenant les noms de tous les membres de la délégation mauricienne.» Et d’ajouter que l’absence, à un moment donné, de trois d’entre eux a, dans un premier temps, plongé les Mauriciens dans l’inquiétude. Mais les doutes ont été dissipés lorsque l’on a appris que les trois hadjis étaient en sécurité. «Sur place, nous serons plus à même de gérer la situation. Le pèlerinage va se poursuivre», conclut Sam Lauthan