Chassez le naturel et il revient au galop. Pendant plus de quinze ans, Daniella Cangy a enfoui son talent d’artiste. Mais après des années, elle a choisi de laisser libre cours à ses qualités de peintre et de décoratrice. Et le succès est au rendez-vous.

Habitante de Grand-Gaube, Daniella a récemment ouvert un atelier à son domicile, où elle travaille et vend ses produits. Avec le lancement de cet atelier, c’est un rêve qui est devenu réalité.

Mariée à Jean-Renaud, qui travaille à son compte, Daniella est mère de deux fils, Emmanuel, âgé de 21 ans, et Nathaniel, 18 ans. Elle raconte que dès son enfance, elle était attirée par les couleurs. Élève au collège Friendship Girls de Goodlands, Daniella était très douée en dessin. «Au collège, j’aimais faire de la peinture sur tissu et sur papier», confie-t-elle. Après ses études, elle travaille comme salesgirl dans un magasin. Et après son mariage, Daniella s’est peu à peu coupée de l’univers artistique.

«J’étais très occupée à élever mes deux fils et aussi prise par les activités à la maison. Mais de temps à autre, durant mon temps libre, je faisais des objets décoratifs pour mon foyer», dit-elle. Ainsi, lorsque ses enfants ont grandi, Daniella s’est sentie plus libre. Elle s’est alors dirigée vers la paroisse de Saint-Michel pour enseigner le catéchisme aux petits.

Daniella n’a pas hésité à y apporter sa touche artistique. «Lorsqu’il y avait des premières communions, je faisais de grandes banderoles pour l’église et aussi des cartes, entre autres. C’est à partir de là que mon père et mes amis m’ont encouragée à valoriser ce talent que j’ai en moi», explique-t-elle.

Par la suite, notre interlocutrice s’est rendue à la Small and Medium Enterprises Development Authority (SMEDA) pour suivre des formations, parmi lesquelles un cours de peinture. «À la SMEDA, j’ai appris à faire de la peinture sur bois, sur verre et sur céramique, entre autres», détaille-t-elle.

Daniella Cangy confie qu’elle a eu le soutien de son amie Sylvie. Cette dernière, qui vit en France, lui a envoyé des canevas et des tubes de peinture. «Elle m’a motivée et poussée à apprendre davantage», lance Daniella. De plus, pendant deux ans, l’artiste a suivi des cours de pyrogravure. Après sa formation, elle s’est enregistrée au National Women Entrepreneur Council et a ainsi eu l’occasion de travailler dans plusieurs foires.

De plus, depuis octobre de l’année dernière, Zilwa Attitude lui a offert l’opportunité de vendre ses produits à l’hôtel. Tous les mercredis, elle propose donc ses oeuvres aux clients de l’établissement. «Le directeur Ravin Uthiah et le manager Guillaume Tyack m’ont beaucoup encouragée en me donnant cette chance.»

Cette année, elle a ouvert les portes de son atelier au rez-de-chaussée de sa maison. Lequel représente le fruit de beaucoup de sacrifices. Avec cet atelier, Daniella souhaite aussi donner des cours aux femmes du village qui veulent devenir entrepreneur comme elle.

Entre-temps, Daniella Cangy se concentre sur la formation qu’elle prodigue à son aîné, Emmanuel, qui lui donne de temps à autre un coup de main. «Je ne sais pas s’il va continuer, mais j’aurais aimé que l’un de mes fils poursuive le chemin que j’ai commencé.»