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Michèle Malivel: «Il faut savoir digérer le passé»
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Michèle Malivel: «Il faut savoir digérer le passé»
Avec les commémorations de ce tricentenaire, que fêtons-nous vraiment?
Pour moi, c’est l’idée de la France qui arrive il y a 300 ans et qui laisse la culture, la langue et la gastronomie. Il s’agit de montrer que nous avons réussi à nous détacher d’un passé lourd, pour garder, en filigrane, la culture, mais aussi Liberté, Égalité, Fraternité. C’est cela qui nous lie à travers les siècles.
Quel est le point d’orgue de ces commémorations qui ont officiellement démarré dimanche? Est-ce le concert de la soprano Elizabeth Vidal?
C’est difficile à dire, vu que je suis partie prenante des commémorations. C’est extraordinaire qu’elle vienne chanter avec Véronique Zuël. Mais ce sera un moment, alors que le monument (NdlR: inauguré dimanche au Caudan) restera. Ce monument nous a été offert par les sénateurs et députés des français à l’étranger, mais il a été imaginé à 100% par des Mauriciens. Pour d’autres encore, peut-être que le point d’orgue sera le dîner de gala au Château du Réduit. Je vous le redis, pour moi, cela reste le monument.
Pourquoi est-ce que tous les Mauriciens devraient se sentir concernés par des commémorations qui historiquement ne touchent qu’un faible pourcentage de personnes?
Vous savez, le premier chèque que j’ai reçu venait des Currimjee et cela m’a touchée. Quand un touriste français parle à quelqu’un dans la rue, il le fait en français, et c’est, le plus souvent, en français qu’on va lui répondre. C’est cette petite chose-là, qui peut paraître insignifiante, mais c’est un héritage qu’on porte. Nous célébrons l’ouverture sur la littérature, la musique, les arts, tout ce que la France a laissé. Je n’occulte pas les périodes difficiles. Nous sommes à un moment où il faut savoir digérer le passé.
Vos détracteurs notent que le calendrier des commémorations ne fait pas la part belle aux jeunes. Et qu’il y a des manifestations qui sont sur invitation uniquement.
Si la présidente de la République nous permet de célébrer la gastronomie française au Réduit, c’est tout un symbole. C’est vrai que dans ce cas-là, c’est sélectif. C’est le moyen de remercier ceux qui nous ont aidés. Quand sir Anerood Jugnauth est là, avec des députés français et que la marine est au garde à vous, c’est forcément sur invitation. Je n’ai pas assez de fonds pour inviter tout le monde. Tout le reste est ouvert au public, que ce soit au MGI, où les recettes iront à Opera Mauritius, ou aux courses.
Je voulais faire un grand spectacle populaire. J’avais contacté la compagnie de danse Omada et aussi Guillaume Jauffret. Mais je n’ai pas eu les budgets nécessaires pour cela. Mais nous avons Eric Triton, qui reprend des chansons françaises, au Caudan. La conférence Culture drone (NdlR : cette conférence de Gonzague Saint Bris a été annulée), c’est amusant. A tel point que les autorités veulent faire la même chose sur Maurice. Toutes les écoles de Maurice ont participé à des concours de dictée, de slam et de peinture.
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