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No escape: un thriller dépaysant
Jack Dwyer, un homme d’affaires américain, a tout quitté pour s’expatrier avec sa femme Annie et ses deux filles dans un pays d’Asie du sud-est. À peine débarqué, alors qu’il se promène dans la capitale, Jack se retrouve pris dans un affrontement entre des manifestants et la police. La police ayant ouvert le feu, les manifestants répliquent et prennent le dessus, massacrant les policiers. Paniqué, Jack s’enfuit jusqu’à son hôtel et y arrive juste au moment où un touriste américain se fait lyncher par la foule. Il se rend alors compte qu’il est pris avec sa famille dans un coup d’État et que les gens du pays sont en train de faire la chasse aux étrangers.
LA NOTE 8/10
Tourné en Thaïlande, ce film met en scène l’installation d’une famille américaine à l’étranger, sa difficile acclimatation aux coutumes asiatiques et la manière dont, peu après son arrivée, elle se retrouve au coeur d’un coup d’État dans la ville de Chiang Mai. Ainsi, le réalisateur John Erick Dowdle suit, souvent caméra à l’épaule, Owen Wilson dans les rues d’une ville thaïlandaise typique, tentant désespérément de sauver sa famille de la population locale, présentée comme violente, avide de sang et prête à tout pour tuer le plus d’Occidentaux possible.
Film quelque peu manichéen, qui met surtout en valeur l’incompréhension entre deux cultures et deux civilisations qui ont du mal à se comprendre, No escape a la bonne idée de ne pas mettre l’accent sur les nationalités de chacun, en s’appuyant sur l’idée que ce coup d’État d’une population en colère pourrait arriver n’importe où. Cela permet d’échapper à un certain ethnocentrisme, qui desservirait le propos. Au contraire, bien que les touristes soient trop vus comme des victimes de circonstances qui les dépassent, il ne s’agit pas de critiquer les uns ou les autres mais bien d’inscrire dans un contexte politique une famille qui tente de survivre. Si le réalisateur avait voulu montrer que le citoyen lambda est la victime d’une politique qui est décidée sans le concerter, il ne s’en serait pas pris autrement.
Le rythme est effréné et force est de constater que la mise en scène ne cède jamais au temps mort. Caméra à l’épaule, ralentis, time-lapse… Si l’intrigue passionne pendant tout le film, l’oeil du spectateur est sans cesse à l’affût tant les images se bousculent dans la cohue généralisée. Ajoutez à cela des scènes d’action percutantes, un suspense imprenable, de l’émotion palpable grâce à la présence des deux petites filles du couple, ce qui joue forcément sur la corde sensible, vous obtenez un thriller haletant auquel vous ne pourrez que vous identifier.
Owen Wilson joue ici le parfait boy next door, touchant en père de famille qui tente de sauver sa femme et ses enfants en dissimulant sa panique. Le jeu subtil de l’acteur est d’une grande qualité et rappelle qu’il peut se distinguer dans un autre registre que la comédie immature où le public a l’habitude de le voir.
Face à lui, Pierce Brosnan renoue avec le film d’action ; chaque scène où il tient une arme évoque forcément ses années James Bond. Dans la peau d’un touriste qui se sent en Asie comme chez lui, il est l’élément surprise de No escape. Trait d’union inattendu entre les locaux en colère et les touristes dépassés, il représente l’expatrié qui a réussi à s’intégrer. Il aide le public à ne pas se laisser aller au jugement, dressant un portrait différent de la population alors que le film pourrait entraîner des dérapages. Son personnage sert surtout à peindre l’autre facette du décor.
Thriller dépaysant, ce long-métrage se distingue surtout par la qualité de la photographie et l’audace d’une mise en scène qui se permet toutes les fantaisies au coeur d’un réalisme saisissant. Étant donné la vraisemblance de chaque scène, qui donne forcément froid dans le dos, ces choix du réalisateur apportent un peu de légèreté en rappelant que, fort heureusement, ce n’est qu’un film. À voir pour les fans de suspense.
FICHE TECHNIQUE
Genre : Action
Durée : 1 h 45
De : John Erick Dowdle
Avec : Owen Wilson, Pierce Brosnan, Lake Bell, Sahajak Boonthanakit
Salles : Star Bagatelle, La Croisette
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