«Godzilla El Nino.» Cela aurait pu être le titre d’un film hollywoodien, mais c’est le nom que les météorologues ont donné au phénomène «El Nino» qui se forme dans l’océan Pacifique. Il pourra provoquer des phénomènes extrêmes comme des inondations, des canicules, des sécheresses ou de gros ouragans pendant les prochains mois dépendant de la région.

Plusieurs scientifiques et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) tirent la sonnette d’alarme. Ce sera l’El Nino le plus puissant depuis 1997-1998, d’où le surnom «Godzilla». El Nino cause le réchauffement de l’océan Pacifique d’une façon anormale. Selon l’OMM, ce phénomène atteindra son pic d’activité entre octobre et janvier 2016.

À la station météorologique de Vacoas, le phénomène est suivi de près. Les météorologues analysent les bulletins quotidiens sur ce phénomène. «Oui, je confirme qu’El Nino sera beaucoup plus puissant», déclare Prem Goolaup, assistant directeur de la météo.

Quels seront donc ses effets sur Maurice ? Vu notre position géographique, ajoute le météorologue, l’impact sera peu considérable comparé à l’Australie et au sud du continent africain.

«Nous aurons de la pluie comme cela a été le cas lors du dernier El Nino», souligne-t-il, mais il n’est pas en mesure de dire de quelle intensité.

En revanche, le Bureau of Meteorology du gouvernement australien a fait ses prévisions. Même s’il reconnaît que chaque El Nino est différent, sept fois sur dix, l’Australie a connu les années les plus chaudes de son histoire quand ce phénomène a sévi. Et pour cette nouvelle période, les Australiens annoncent une hausse de température dans le sud du pays et une sécheresse dans l’est alors que la saison pluvieuse dans le nord arrivera avec du retard. Les météorologues prévoient aussi moins de cyclones.

Le Centre de prévision du climat des services météorologiques nationaux des États-Unis a également fait des prévisions mondiales. Pour la partie sud de l’Afrique (Afrique du Sud, Madagascar, Mozambique etc.), les experts américains annoncent que ce sera sec et chaud. À Maurice, la station de Vacoas fera son rapport annuel à la mi-octobre.

Par ailleurs, affirme Prem Goolaup, le phénomène El Nino est quelquefois suivi par La Nina qui se caractérise par un refroidissement de l’océan Pacifique. Ce phénomène est souvent accompagné d’une sécheresse comme celle que Maurice a vécue en 1990.