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Claude Wong So, Chief Operating Officer de la State Land Development Company : trois ans pour faire éclore les smart cities

28 septembre 2015, 12:57

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Claude Wong So, Chief Operating Officer de la State Land Development Company : trois ans pour faire éclore les smart cities
Vu de loin, le projet de smart cities peut paraître un énième projet immobilier de luxe, destiné à appâter les nantis. Or, le nouveau Chief Operating Officer (CEO) de la State Land Development Company explique que le concept va au-delà de logements de grand standing. Ceux-ci s’insèrent dans un projet plus vaste que l’on pourrait résumer en ces termes : live, work and play, en se fondant sur de nouvelles technologies.
 
Avec sa nouvelle nomination, Claude Wong So, qui occupe aussi le fauteuil de président d’Airports of Rodrigues et celui de la Road Development Authority, chapeaute désormais les projets de Highlands et de Jin Fei. Ce sont ces terres que lui et l’architecte Gaëtan Siew, président de la SLDC, et l’équipe technique qu’ils ont constituée et qui comprend un urbaniste, un sociologue, un informaticien et un manager de projet, vont transformer en smart cities.
 
Le CEO de la SLDC affirme que de nombreuses personnes parlent de smart cities sans en connaître les tenants et aboutissants. «Une smart city, ce n’est pas qu’un morcellement d’appartements grand luxe, entouré d’un complexe commercial et de facilités technologiques. C’est favoriser une autre façon de vivre en créant un nouvel habitat où les gens travaillent et vivent, tout en bénéficiant des dernières technologies. On essaie de tout faire coïncider dans un même lieu». Il ajoute que ce projet a aussi une vocation sociale car la population vivant aux alentours bénéficiera aussi des technologies sophistiquées qui y seront installées.
 
Si le marketing de ce concept a été confié à des promoteurs dans divers pays avec lesquels la SLDC est en réseau, Claude Wong So estime que les smart cities attireront des investisseurs de l’Asie. «Et je ne parle pas que des Sud-Africains, des Chinois ou des Indiens. Je pense aussi aux Malgaches fortunés qui s’intéressent à acheter des logements à Maurice». Comme l’a souhaité le ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, qui a initié ce projet, il pense que la diaspora mauricienne en prendra aussi avantage.
 
«Nous estimons que de la diaspora sera intéressée. D’ailleurs, 25 % des housing units seront réservés aux Mauriciens d’ici et d’ailleurs». Le plus grand défi pour lui sera de lancer trois à quatre smart cities en même temps. Mais Claude Wong So ne pense pas que Maurice dispose de la main-d’oeuvre suffisante pour aménager en simultané davantage de villes de ce type.
 
Il ne pense pas non plus que les smart cities deviendront des communautés à accès restreint. «Si tout le monde joue le jeu, cela fonctionnera.» Il se donne trois ans pour mener à bien ces projets. Pour peaufiner le concept, une délégation comprenant la SLDC et le secteur privé assistera à Smart City Barcelona en Espagne, en novembre tandis que Maurice abritera une conférence similaire en février 2016.
 
Ce natif de La Ferme, à Rodrigues, venu poursuivre ses études au collège Royal de Port-Louis à 11 ans, s’est spécialisé en génie civil et en Safety Hygiène à Nairobi et à Londres. Il a d’ailleurs été associé à d’importants projets de construction comme celui du Grenier et de la piste d’atterrissage à Rodrigues et l’introduction des maisons en préfabriqué à Maurice avec la compagnie Building and Engineering. Il a aussi agi comme Project Manager pour la compagnie Jade d’Alex Fong Sing, à qui l’on doit des bâtiments comme Moorgate House, Orchard Centre ou le complexe Manhattan. Il a aussi été inspecteur en génie civil au ministère du Travail.
 
Il est marié à Sheila qui lui a donné trois fils, aujourd’hui adultes, dont deux ont pris la direction de la compagnie de construction qu’il a mise sur pied. Avant de se retirer, le président d’Airport of Rodrigues veut aussi faire aboutir le projet d’extension de la piste d’atterrissage de 2000 mètres.
 
«Le défi est soit de faire une nouvelle piste de 2000 mètres sur du corail, soit d’allonger l’actuelle piste de 800 mètres sur la mer. L’option de construction sur le corail sera probablement moins chère que l’extension de la piste sur la mer et donnera plus de flexibilité pour une extension future en cas de besoin. Jusqu’à présent, l’Assemblée régionale de Rodrigues faisait toutes les études. Mais désormais, la décision finale reviendra à Airport of Rodrigues.»
 
Sa nouvelle affectation à la SLDC risque de l’immobiliser à Maurice. «Oui mais je n’ai aucune inquiétude car j’ai une équipe de jeunes professionnels rodriguais, dévoués à Airport of Rodrigues, qui rendent ma tâche plus facile.»