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Festival Eco-Arts: la musique verdit

2 octobre 2015, 11:36

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Festival Eco-Arts: la musique verdit
En proposant à partir d’aujourd’hui, vendredi 2 octobre, et jusqu’à dimanche, de surfer à Tamarin sur une vague de concerts et de «bio attitude», Le Bridge Eco-Arts Festival tient de l’«omni» : de l’objet musical non identifié. Une première édition d’un événement hybride qui souhaite mailler la prise de conscience écologique et une offre artistique originale. Du greenwashing qui lave les consciences ou un réel festival créatif et novateur ? On a passé à la question Jayeen Jhuboo, le directeur du festival. 
 
Quelles sont les particularités de l’Eco-Arts Festival ?
 
C’est la première fois dans l’océan Indien qu’un festival allie art et écologie. Durant trois jours et sur quatre sites, on réunit en un même village des artistes mauriciens et internationaux, des chanteurs, des peintres, des sculpteurs, des photographes, des danseurs, des conteurs… La plupart des artistes sont des militants écologiques, ils sont porteurs d’un message fort. Une trentaine d’ONG mettront l’accent sur le mieux-vivre en respectant la nature. Il y aura des sessions d’informations, des flashmobs, des performances théâtrales, un espace de 300 m2 dédié à l’artisanat… L’idée, c’est de bâtir des ponts entre les pratiques artistiques et écologiques.    
 
Quelles mesures concrètes prenez-vous pour que ce festival soit le moins polluant possible ?
Dans l’absolu, le meilleur événement est celui qui n’existe pas ! Une fois cela assumé, on a minimisé les coûts écologiques. Exemple, tous les décors sont fabriqués à partir de déchets « upcyclés ». Cette démarche - l’upcycling - consiste à faire du neuf avec du vieux sans passer par le processus du recyclage, gourmand en énergie (voir plus bas). On s’est fixé zéro déchet comme objectif durant le festival. Tout sera composté ou valorisé. 
 
Les initiatives qui prétendent laver plus vert que vert se multiplient.  Certaines ont un côté Pinocchio-écolo très prononcé…
On est vigilant au greenwashing, c’est le piège à éviter. Le message est celui d’un festival écologique et citoyen qui entend revisiter nos pratiques de consommation, notre lien à la terre et nos modes de vivre ensemble. Le tout décliné sur le mode de l’« éducation» et du « divertissement ». Ce que les Anglo-Saxons baptisent edutainment. Les approches moralisatrices sur l’écologie ne passent pas. Plutôt que de pointer du doigt ou d’avoir un discours austère, on veut montrer que l’écologie peut être fun et festive, créative et joyeuse. 
 
En faisant la part belle à la musique… 
Complétement. Les concerts ont lieu sur cinq sites. Sur cinquante groupes, une dizaine sont des têtes d’affiche. Le chanteur allemand Patrice, qui mêle reggae, folk, hip-hop est programmé jeudi soir. On est parti pour 52 heures de concert en trois jours, du jamais vu à Maurice. 
 
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Une galerie de la récup’ à ciel ouvert 
Quoi ?! Espèces de manants de la green info, vous ne savez pas ce qu’est l’upcycling ? C’est un recyclage par le haut, qui ambitionne d’utiliser un déchet pour en faire un autre produit, normalement de meilleure qualité. Et voilà comment on se retrouve à fabriquer un igloo et un canapé à partir de plastiques bazardés et de pneus trépassés. Pendant quatre mois, les organisateurs du festival ont recueilli des montagnes de déchets : squelettes de ventilateur, chambres à air épuisés, pièces électroniques, canettes, palettes... Le tout s’expose à ciel ouvert au Riverland Sports Club, le site principal du festival. Ici rien ne se perd, tout se transforme !