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Zeenat Ramloll , marsan konfi : le fruit de la passion
1 octobre 2015, 08:52
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Zeenat Ramloll , marsan konfi : le fruit de la passion

Dévissage de bocal. Le poignet est souple, le crochet agile. La main de Zeenat effectue plusieurs plongeons par jour. Ananas, bilimbi long, samkot, mangues et fruits de cythère, entre autres, font quelques brasses dans leur piscine de vinaigre. Qu’en est-il de l’ingrédient secret ? «Il n’y en a pas. Il faut juste savoir doser ce qu’on y met.»
Le métier de marsan konfi, cela fait huit ans qu’elle l’exerce aux côtés de son «coco». Ils se sont mariés alors qu’elle n’avait que 19 ans. Et ils sont aujourd’hui parents d’une fille de 15 ans et de deux garçons âgés de 13 ans et 7 ans. La relève est-elle assurée dans ce cas ? «Pas du tout !» lance Zeenat. L’une est une passionnée des sciences, l’autre veut devenir policier et le dernier enseignant.
Qu’à cela ne tienne. Pour aider ces graines de champions à accomplir leurs rêves, Zeenat et son époux se décarcassent. Leur réveil à eux sonne tous les jours à 2 heures du matin. Démarre alors l’exercice fatidique d’épluchage, de découpage, de salage, de sucrage. Sans compter que trois fois par semaine, «bizin al lavant frwi», confie la marchande de konfi.
Attention ! Fait notable, contraintes et corvées peuvent aller de pair avec la coquetterie. En témoigne le maquillage impeccable de la trentenaire. Ce n’est pas le soleil portlouisien qui viendra à bout de son fond de teint et de son rouge à lèvres discrètement voyant.
À 10 h 30, Zeenat et Aslam, qui habitent Vallée-Pitot, ont déjà rallié la capitale. Le camp, ils le lèveront à 15 heures. Une routine qui est la leur chaque jour de la semaine, hormis les week-ends. «Travay pa fasil, mé bizin fer li», souligne la mère de famille, tout en regardant ses chaussons. Le côté «alert» en prend un coup, mais il n’y a rien de plus pratique et de plus confortable quand on doit rester debout cinq heures d’affilée.
Si les Ramloll se sont lancés dans la vente du konfi, c’est qu’ils en ont vu des vertes et des pas mûres. Il y a quelques années, les affaires ne marchaient pas. «Nou ti pé vann Ray-ban mé pa ti kapav trasé avek sa», fait ressortir Zeenat sur un ton quelque peu amer. Le chiffre d’affaires a-t-il la pêche aujourd’hui ? Aslam et elle ont-ils récolté le fruit de leur labeur ? Sourire en coin(g). Zeenat farfouille dans la caisse, alias le sac banane. «Nou gagn enn Rs 1 500 par zour.»
Ce qui est suffisant pour qu’ils aient la frite, précise Zeenat, sur un ton enjoué. Certes, mais y a-t-il un autre métier qu’elle aurait aimé exercer ? «Actrice !» balance Aslam, en se fendant la poire et en épluchant un ananas.
Pour eux, la tendresse et la complicité ne comptent pas pour des prunes.
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