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Jean-Jacques de Robillard : un loup qui aime les bêtes
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Jean-Jacques de Robillard : un loup qui aime les bêtes
Quel bilan tirez-vous de vos 38 ans à Maurice Publicité ? Je suis entré comme architecte d’intérieur à l’issue d’études à l’étranger. J’ai été nommé directeur créatif lorsque le titulaire est parti pour la France. Après avoir obtenu un diplôme en publicité par correspondance auprès d’une université anglaise, j’ai été nommé General Manager (GM) lorsque le titulaire est décédé. J’avais 33 ans.
Ces 27 ans comme GM ont été passionnants. J’ai opéré en suivant deux devises. La première vient d’une photographie présentée par un ancien game ranger sud-africain reconverti en coach de développement personnel. Elle montre trois lions s’abreuvant à une même source, le regard tourné dans trois directions opposées.
Pour moi, c’est ça l’équipe de Maurice Publicité, nous sommes concentrés sur notre travail mais en même temps nous avons les yeux sur ce qui nous entoure. C’est ce qui nous a fait réussir. Ma seconde devise est un propos de David Ogilvy, le fondateur de la célèbre agence Ogilvy and Mather qui dit : A promise is a promise whatever it may cost in agony and overtime. Je précise à l’équipe qu’il faut respecter les engagements pris coûte que coûte. On est dans le secteur des services et si l’on ne le respecte pas, c’est fichu.
D’ici 2030, comment entrevoyez-vous l’évolution de la pub ? Quinze ans, c’est demain. Nous sommes en retard de dix ans sur ce qui se fait internationalement. Retard que nous rattraperons difficilement. Ce n’est pas une question de créativité mais de moyens financiers pour s’équiper des dernières technologies audiovisuelles par exemple. Car celles-ci coûtent cher et évoluent constamment. Le marché est petit aussi. Sans compter un certain conservatisme général. On n’ose pas. On a du mal à franchir le pas.
Que faites-vous durant votre temps libre ? Je n’ai pas assez de temps pour tous mes hobbies. J’ai des aquariums à la maison et je nourris les poissons. J’ai une grande volière avec une centaine d’oiseaux et je m’occupe d’eux. J’ai aussi des cailles, des tortues, deux chiens.
Ensuite, je sculpte le bois, la corne, le métal. J’ai d’ailleurs réalisé un petit berceau qui s’accroche au lit pour le bébé de ma fille Nadia (NdlR : il est marié à Nadine, qui travaille dans la comptabilité et a deux enfants, Hubert, 28 ans, qui est dans la plomberie, et Nadia, 25 ans, maquilleuse artistique. Il a une petite fille de 18 mois nommée Lia).
Et pendant vos week-ends ? En sus de mes hobbies, j’aime aussi aller dans les bois avec mon sabre et ma longue-vue pour débroussailler. C’est très déstressant. C’est l’équivalent de mon sport. Je chasse le cerf durant la saison pour éliminer le surplus de bêtes dans le cheptel. Je suis aussi pêcheur et avec des amis, on va pêcher à St Brandon.
Cuisinez-vous ? Oui, un plat principal comme un rôti, un curry, du riz.
Gourmand ou gourmet ? Gourmet.
Un péché mignon ? Aucun. Je ne fais aucune folie alimentaire, ni non alimentaire. Ma seule grosse dépense récente a été d’acheter un fusil de chasse d’une marque renommée parce qu’il était disponible et que cela m’évitait d’avoir à en commander un.
Pratiquez-vous du sport ? J’ai beaucoup joué au basket dans le passé et au squash jusqu’à récemment, mais plus maintenant. Aujourd’hui, je marche dans les bois sans itinéraire précis.
Quels livres lisez-vous actuellement ? The Desert God de Wilbur Smith qui est mon auteur fétiche. J’ai tous ses livres. Je ne lis que l’anglais et je fais en sorte de comprendre le moindre mot.
Écoutez-vous la radio ? Le moins possible. Les animateurs me fatiguent. Ce sont toujours les mêmes expressions, le même bla-bla. C’est fatigant à la fin. Cela m’arrive d’écouter NRJ Réunion qui joue de la musique non-stop. J’écoute aussi mes CD. Je n’ai besoin de personne. Je suis un solitaire. Dans mon métier, je rencontre tellement de monde que quand je rentre, je switch off totalement.
Votre émission de télé préférée ? Je regarde rarement la télé. De temps à autre, Ushuaia Nature ou le sport en direct, le rugby, le tennis, le foot, la Formule 1. Je ne vais pas au cinéma non plus. Dans ma jeunesse, j’étais figurant dans le film Paul et Virginie et je sais donc comment ils font leur cinéma. On devine la fin. Le bon gagne toujours. C’est lassant.
Votre idée du bonheur ? Je viens de découvrir les dernières photos de l’Holocauste et c’est innommable. Je ne comprends pas qu’un pays puisse déclarer la guerre à un autre. C’est barbare. Donc, mon idée du bonheur serait un monde sans guerre.
Qu’auriez-vous voulu faire avant de quitter ce monde ? J’aurais voulu visiter des terres encore inviolées par les hommes comme l’Amazonie ou les îles Galapagos. Mais ce qui est plus faisable, c’est la grande migration de Serengeti en Tanzanie, ces milliers de bêtes dont des zèbres faisant une boucle circulaire à travers l’Afrique. Cela coûte cher mais c’est plus près de nous.
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