Publicité

Décès d’Harmon Chellen aux Seychelles: grogne après l’émission d’un «gagging order»

9 octobre 2015, 10:30

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Décès d’Harmon Chellen aux Seychelles: grogne après l’émission d’un «gagging order»

«Les gens doivent savoir la vérité», lance Me Rama Valayden, qui s’occupe de l’affaire Harmon Chellen. L’avocat s’élève contre la décision du magistrat Brassel Adeline d’émettre, mercredi 7 octobre, un gagging order, interdisant à la presse seychelloise de rapporter le témoignage de la principale accusée, la Malgache Patricia Tsiaraso.

 

Selon Rama Valayden, deux raisons ont été avancées. Empêcher que l’accusée «donne des détails graphiques au sujet de l’allégation sur l’agression sexuelle». Et aussi en raison «des différentes versions qu’elle a données».

 

Le président de l’Association of Media Practitioners des Seychelles, Gervais Henrie, explique que le code d’éthique de la Seychelles Media Commission impose des limitations sur la presse lorsqu’il s’agit de contenu à caractère sexuel. Selon lui, «le témoignage de l’accusée aurait pu être publié sans pour autant donner des détails, ou encore dans les paramètres du code d’éthique de la maison de presse». Il indique qu’«Harmon Chellen était l’invité du gouvernement seychellois, le public a le droit de savoir ce qui s’est passé». Il ajoute que le magistrat aurait pu imposer des limites, et non émettre un gagging order.

 

En fait, estime Gervais Henrie, c’est le procès d’un homme accusé du meurtre de son ex-femme qui a créé un précédent. «La semaine dernière, l’avocat de la défense a fait une demande pour que le procès ne soit pas rapporté dans la presse car cela pourrait influencer les témoins qui viendront déposer.» Or, insiste-il, «la cour est un lieu public. Et la presse ne fait que rapporter les faits».

 

Pour lui, il est temps que les lois régissant la déontologie du journalisme soient revues. «A l’époque, notre association n’existait pas. Mais à présent, les journalistes sont de plus en plus conscients», déclare Gervais Henrie.