Ernest David Richard a été jugé coupable vendredi 9 octobre en cour intermédiaire. Ce sans domicile fixe âgé d’une quarantaine d’années était accusé d’avoir violé une handicapée mentale. Alors qu’il sera fixé sur son sort vendredi prochain, lorsque la magistrate Kesnaytee Bissoonauth prononcera la sentence, la victime âgée, elle, de 28 ans, est internée à vie à l’hôpital psychiatrique de Brown-Séquard après cette agression.

«La justice a fini par triompher et il mérite bien la prison pour avoir brisé la vie de ma fille, déclare la mère de Divya*, la victime. Sa condamnation pourra éviter que la vie d’autres jeunes filles soit brisée. Cet homme n’a pas eu pitié de ma fille qui est mentalement handicapée.»

Elle en veut d’autant plus au quadragénaire que ce n’était pas la première fois que sa fille a été violée. Divya avait déjà été abusée à l’âge de 19 ans mais le procès n’a pu aboutir car l’accusé avait rendu l’âme.

Elle a subi un énorme choc qui a déséquilibré son état psychique et elle a également subi une crise épileptique par la suite. Après cette seconde agression sexuelle, l’état de santé mentale de Divya s’est détérioré, raconte sa mère.

«Elle a peur des hommes et est devenue très nerveuse»

«Après ce premier viol, ma fille avait repris goût à la vie et pouvait voyager seule mais ce second viol l’a laissée désorientée. Elle a peur des hommes, est devenue très nerveuse et ne peut même pas voyager ni rester seule. C’est pour cela qu’elle a été admise à l’hôpital Brown-Séquard à tout jamais», déplore la mère. Elle regrette aussi que sa fille n’ait pu compléter son éducation car Divya a dû cesser les cours qu’elle suivait.

Dans la présente affaire, Divya alors âgée de 22 ans, avait quitté le domicile de sa grand-mère et avait pris l’autobus comme à l’accoutumée pour se rendre chez sa mère. Selon son témoignage, elle était sous l’effet de médicaments lorsqu’un étranger s’est assis à côté d’elle et lorsqu’elle est descendue, l’homme de 35 ans l’a emmenée de force dans une maison. Ernest David Richard l’a ensuite contrainte à consommer des boissons alcoolisées avant d’abuser d’elle.

Elle dit s’être enfuie après avoir brisé la vitre d’une fenêtre et a pu demander de l’aide. Par la suite une déposition a été consignée mais elle n’a pas pu témoigner en cour.

De son côté, Ernest David Richard, qui avait plaidé non coupable, a avancé qu’un certain Yedline lui avait demandé d’accompagner la jeune femme à sa demeure à Port-Louis et que c’est avec son consentement qu’il a eu des rapports sexuels avec elle dans une maison. Il était représenté par Me Athon Murday.

*Prénom modifié