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The program : Chronique d’une chute annoncée
8 octobre 2015, 10:39
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The program : Chronique d’une chute annoncée
L’Histoire du plus grand scandale de toute l’histoire du sport (avant celui de la FIFA). Sept fois vainqueur du Tour de France entre 1999 et 2005, le coureur cycliste américain Lance Armstrong était devenu une légende vivante. Puis, le monument qu’on croyait indestructible commença à s’effriter avec la parution d’un livre signé par le journaliste britannique David Walsh en 2012. L’ouvrage lançait de sérieuses accusations de dopage à l’encontre du coureur et de son équipe, ce que devait confirmer une enquête menée par les autorités compétentes : il existait bien un programme de dopage au sein des équipes du Tour de France, l’équipe d’Armstrong y était très impliquée et le champion avait utilisé certaines substances interdites. Lance Armstrong finit par avouer et le monument s’écroula. The Progam raconte l’enquête menée par David Walsh…
LA NOTE : 7/10
Le cinéaste britannique Stephen Frears est un touche-à-tout qui s’est essayé à une large palette de genres au fil de sa filmographie, oscillant entre productions anglaises et internationales. Il s’est aventuré dans les films noirs (Les arnaqueurs), les biopics (The Queen), les comédies sociales et satiriques (Héros Malgré lui, Tamara Drewe), ou encore l’adaptation littéraire du célèbre Les Liaisons dangereuses récompensé par trois oscars en 1988. Et avec The Program, il nous dévoile les coulisses d’un univers trop rarement porté à l’écran, celui du monde du cyclisme, en suivant la trame du roman Sept pêchés capitaux, de David Walsh, retraçant la carrière fulgurante de Lance Armstrong et la lutte de Walsh pour faire éclater au grand jour le dopage qui régnait au sein de ce sport.
Ainsi The Program ne peut pas vraiment être considéré comme un biopic sur le coureur américain car il fait la part belle au journaliste en question, ainsi qu’aux nombreux protagonistes de l’histoire. Étalé sur 20 ans, le film débute en 1993 avec le premier Tour d’Armstrong (alors âgé de 21 ans) pour se terminer avec ses aveux sur le plateau de l’émission d’Oprah Winfrey en 2013. L’ascension et la chute de cet homme prêt à tout prennent donc place dans ce cadre, avec la quasi-totalité des plans (même ceux reprenant des images d’archives du Tour) tournés avec l’acteur Ben Foster (X-men l’affrontement final), dont la ressemblance avec le cycliste américain est frappante. Le comédien s’est imprégné avec justesse du personnage, tant dans la gestuelle que dans la manière de s’exprimer en public, et sa performance est particulièrement captivante, tant il arrive à transmettre la hargne et le désarroi d’un homme ayant passé la moitié de sa vie au bord du précipice, le regard souvent perdu dans le gouffre béant d’une vie bâtie sur un mensonge.
Face à lui, Chris O’Dowd (Mes meilleures amies) incarne David Walsh, luttant seul contre tous. D’ailleurs, là, le réalisateur force un peu le trait, montrant un homme seul luttant pour faire respecter les valeurs du sport qu’il aime. N’empêche, la performance de Chris O’Dowd est excellente et les meilleurs moments du film sont indéniablement ceux où Foster et lui s’affrontent à distance, se croisant de temps en temps dans des joutes toujours dominées par l’Américain. Dans ces séquences, Stephen Frears prend volontairement le parti de dépeindre le cycliste comme étant un égocentrique coléreux prêt à user et abuser de son argent et de son pouvoir pour intimider ses adversaires et gagner, une approche certes naïve, mais rattrapée par les moments d’introspections réels du cycliste plus tôt et plus tard dans le film.
Outre la mise à l’écran romancée de la vie du coureur, le film se rapproche d’un documentaire par son contenu. Il permet à la fois d’apprendre ou de revivre les nombreux événements ayant ponctué la carrière du cycliste, mais aussi l’émergence du dopage. En revanche, traiter une période de 20 ans en moins de deux heures donne un résultat qui semble superficiel, survolant le sujet sans prendre le temps d’approfondir les faits. Quoi qu’il en soit, vous ne verrez plus le cyclisme sans arrière-pensées. À voir pour les amateurs de bons films.
FICHE TECHNIQUE
Genre : Drame, biopic
Durée : 1 h 45
De : Stephen Frears
Avec : Ben Foster, Chris O’Dowd, Guillaume Canet, Jesse Plemons, Lee Pace, Denis Ménochet, Dustin Hoffman
Salles : Star Bagatelle, La Croisette
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