La polémique enfle quant au projet du ministère de l’Agro-industrie d’abattre les chauves-souris qui nuisent à la production de fruits. Après des écologistes locaux, c’est au tour d’une ONG internationale de faire un véritable plaidoyer pour la sauvegarde de ces bêtes.

Dans un communiqué émis le jeudi 15 octobre, l’International Union for Conservation of Nature (IUCN) fait valoir que le Pteropus niger se trouve déjà sur la liste des espèces vulnérables. Et qu’avec ce projet, il y a un risque qu’il passe sur la liste rouge des espèces menacées de l’organisation. Selon IUCN, cela portera atteinte à la réputation de Maurice comme un «world leader on conservation».

L’ONG devait contester les chiffres avancés par les autorités. S’appuyant sur des analyses préliminaires, IUCN soutient que les chauves-souris ne sont responsables que de 11 % des dégâts causés aux grands manguiers, et de 3 % aux petits. Alors que les oiseaux sont à l’origine de 0,8 % des dégâts sur les grands arbres et 8 % sur les petits. On est loin des 73 % de dégâts sur la production de letchis et de 42 % de la production des mangues avancés par le ministre. L’impact d’autres prédateurs doit être pris en considération, indique IUCN.

Celle-ci conteste également le fait que la population de chauve-souris est en hausse, et aurait atteint le chiffre de 90 000. Elle estime que la méthode de calcul n’est pas la plus appropriée. Plusieurs ONG avaient aussi dénoncé un «double ou triple counting» qui a fait gonfler les chiffres.

Par ailleurs, une pétition, circulée par Malikah Wachill, a été adressée à la présidente de la République et aux ministères de l’Agro-industrie et de l’Environnement. 5 600 personnes, sur les 7500 attendues, y ont apposé leur signature.