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Marie-Noëlle Elissac-Foy, fondatrice de Smart Moves for Entrepreneurs : «L’entrepreneuriat au féminin a la capacité de devenir un bras de la croissance

19 octobre 2015, 09:21

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Marie-Noëlle Elissac-Foy, fondatrice de Smart Moves for Entrepreneurs : «L’entrepreneuriat au féminin a la capacité de devenir un bras de la croissance
Vous venez de lancer la deuxième édition de «Smart Moves for Entrepreneurs». Parlez-nous un peu plus de cette plateforme.
Ce concept est parti d’une idée que j’ai eue en tant que professionnelle de la communication, avec un partenaire, Jean Max Appanah, qui est spécialisé dans la comptabilité et la finance. Vous vous demanderez peut-être comment deux personnes qui ont des profils professionnels complètement différents ont pu se rejoindre.
 
Eh bien, c’est parce que nous avons constaté qu’il y avait un réel problème d’échange d’informations entre les entrepreneurs. Il y a, d’une part, une somme d’informations et, d’autre part, les entreprises. Mais bien souvent, celles-ci ne savent pas vers qui se tourner pour se renseigner.
 
Étant donné qu’il travaille avec les entreprises et que moi, je suis spécialisée dans la communication, nous avons décidé d’allier nos compétences afin d’aider les entreprises à savoir quels sont les outils et les services qui sont à leur disposition pour pouvoir se développer. C’est ainsi qu’est née Smart Moves for Entrepreneurs, une plateforme d’échange informelle pour les entrepreneurs.
 
Quid des éditions de cette plateforme ?
La première édition s’est tenue en août. Nous nous attendions à 45 personnes, mais nous en avons reçu près de 75 ! La première édition était surtout centrée sur la finance et nous avions même reçu un représentant de la Mauritius Revenue Authority qui s’occupe des SME Tax Payers pour parler aux entrepreneurs.
 
La deuxième session, qui a eu lieu le 15 octobre, portait sur la logistique, grâce à l’intérêt de Logidis pour notre projet, ainsi que son envie de sensibiliser les petites et moyennes entreprises (PME) aux facilités logistiques qu’elle peut leur proposer. Cette fois-ci, nous avons reçu plus de 100 personnes.
 
La troisième séance, qui se déroulera le 10 décembre, sera axée sur les smart cities. Gaëtan Siew a accepté d’intervenir pour parler des perspectives d’avenir pour les PME dans ce concept.
 
Mis à part le manque d’échange d’informations entre les PME, quels sont les autres problèmes que vous avez identifiés ?
Les entrepreneurs ont trop tendance à travailler en solo, c’està- dire qu’ils sont repliés sur euxmêmes. Souvent, un entrepreneur est le seul à faire tout dans son business, que ce soit le marketing, les finances, la gestion, la fabrication des produits et les services. Au final, la plupart du temps, le résultat n’est pas à la hauteur.
 
Il faudrait que les entrepreneurs apprennent à s’associer avec d’autres entrepreneurs qui travaillent dans différents domaines. Et c’est aussi cela que nous promouvons à travers Smart Moves, car notre plateforme regroupe une pléiade de compétences. Par exemple, une entreprise qui est dans la fabrication de produits peut solliciter l’aide d’une autre qui est dans le marketing.
 
Il ne faut plus que les entrepreneurs aient peur de prendre des consultants. Lorsqu’on s’associe dans un esprit de synergie, on peut faire beaucoup de choses.
 
Qu’en est-il des femmes entrepreneurs ? Elles sont souvent associées à des secteurs d’activité tels que l’artisanat. Quelle est la situation aujourd’hui ?
Je dois dire qu’aujourd’hui, il y a une réelle diversité dans l’entrepreneuriat au féminin. D’ailleurs, sur les 100 PME que nous avons accueillies lors de notre dernière édition, la plupart étaient des femmes. De ce nombre, seules deux ou trois étaient dans l’artisanat. Les autres étaient dans le management consultancy, le quality assurance, l’événementiel ou encore dans le business development.
 
Je suis moi-même une femme entrepreneur et je dirige une boîte (NdlR : The Talent Factory) qui est spécialisée dans la communication et l’événementiel. Je pense qu’il faudrait tirer parti de la base de données du National Women Entrepreneur Council et celle de l’Association des femmes chefs d’entreprises car elles ont beaucoup de ressources. Ces deux entités doivent être soutenues.
 
Je pense que l’entrepreneuriat au féminin a la capacité de devenir un bras de la croissance. Il faudrait aussi promouvoir des secteurs d’activité émergents auprès des femmes entrepreneurs, comme les technologies, le développement d’applications, mais aussi explorer des créneaux qui restent encore à être développés.
 
Les produits importés sont un des problèmes que déplorent bon nombre d’entrepreneurs. Pensez-vous que nous pouvons faire face à la concurrence étrangère ?
Je pense que c’est possible, mais il faudrait que Maurice protège ses produits fabriqués localement. L’idéal serait de promouvoir l’achat des produits locaux au lieu d’acheter les versions importées. Il est temps de donner plus de valeur aux produits mauriciens !
 
Les initiatives telles que le Made in Moris sont fort louables dans ce domaine. Mais il faudrait davantage sensibiliser le Mauricien à ce qu’il protège en achetant des produits locaux, notamment d’un point de vue durable. Il faut cesser d’être méfiant face aux produits locaux car la qualité n’est plus à prouver.