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Petit tour d’horizon des gros mots lancés par des politiciens

25 octobre 2015, 20:08

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Petit tour d’horizon des gros mots lancés par des politiciens

Shut up, just shut up, shut up…

 
À tout sir tout (dés)honneur. Pas plus tard que mardi, lors des travaux parlementaires, et malgré toute sa «SAJesse», le Premier ministre (PM) a balancé quelques mots gentils et proprets à l’intention de Rajesh Bhagwan, qui voulait poser une question supplémentaire sur les courses hippiques. Cavalier, sir Anerood Jugnauth a sorti la cravache, en demandant au député mauve de « shut up », ou plutôt de « b (NdlR, censuré) to lagel », dans notre langaz mama . Celui qu’on surnomme le Bulldozer est alors sorti de ses gonds et réclamé des excuses, qui ont été présentées par un PM tout sourire, quelques instants plus tard.
 

Zoologues

 
Pour ceux qui ne peuvent pas se payer un ticket d’entrée à Casela, ils peuvent toujours se rendre au siège de l’Assemblée nationale. Ils auront ainsi le plaisir d’apercevoir des spécimens exotiquement endémiques, comme le Ti Roquet ou le Rekin Moustass. Des «espèces de» découvertes le 22 septembre, lors d’une houleuse séance parlementaire. Toute ressemblance avec le leader de l’opposition Paul Bérenger et le Deputy Chief Whip de la majorité, Ravi Rutnah, serait purement fortuite. 
 

Actor v/s villain

 
S’ils ne sont pas en train de se dire des mots doux, nos honorables décideurs aiment bien faire référence à leurs passe-temps, notamment. Ainsi, le 22 septembre dernier, au beau milieu de la salle obscure, pardon, l’Hémicycle, le cinéphile Rajesh Bhagwan faisait étalage de son savoir en matière de films bollywoodiens. S’adressant au ministre de la Bonne gouvernance, il avait ceci à dire : «Can the Honorable minister inform the House whether the present Chairperson of the Mauritius Film Development  Corporation – I’ll call him the local Danny Denzongpa…» Ce à quoi Roshi Bhadain a répondu : «Madam Speaker, I am not aware of any Danny Denzongpa in Mauritius. I think he is an actor in India.» Pour ceux qui n’ont pas la même culture que nos parlementaires, sachez que Danny Denzongpa  est un acteur bollywoodien, célèbre pour ses rôles de méchant dans de nombreux films.
 

Tour de cochon 

 
On aurait pu croire qu’il s’agissait du titre d’un documentaire animalier. Mais l’expression «ignorant pig» était en fait destinée, en ce 29 octobre 2013, au Parlement, à Pravind Jugnauth. L’auteur ? L’ancien PM, Navin Ramgoolam. Ce dernier a ensuite, comme le veut la coutume, présenté ses excuses au leader du parti orange, vert de rage, en expliquant qu’il avait vu rouge. Pendant ce temps, les autres parlementaires, eux, riaient jaune.
 

Méli- mélo, mais là 

Le petit dico des insultes bien pensées ne serait pas complet sans quelques classiques du genre. Parmi ceux qui font partie du folklore :
 
Ti Crétin : Doux sobriquet donné à Pravind Jugnauth. Le nom du parrain qui l’a baptisé : Paul Bérenger. C’était en 2011.
 
Lysol : Le nom d’un produit toxique utilisé comme désinfectant notamment, mais aussi, à une certaine époque comme contraceptif, si l’on en croit Google. Ce qui est sûr, c’est qu’il empoisonne la vie de Rajesh Bhagwan, pour qui la pilule est amère. Ce dernier avait en effet menacé d’avaler du Lysol si jamais une alliance entre le MMM et le PTr se concrétisait. Mais ça, c’était avant les élections de décembre 2014… Et, depuis, ses adversaires politiques ne ratent pas une occasion de lui balancer la fiole sous le nez. 
 
Macaroni : Le mets préféré des détracteurs d’Arvin Boolell, qui déguste depuis qu’il a distribué des macaronis, du riz et d’autres vivres aux Curepipiens, lors de la campagne pour les municipales, en 2012. D’aucuns l’avaient accusé de vouloir graisser la patte des électeurs avec ses pâtes.

 

Le micro et le trottoir

 
Moment culte. Lors du traditionnel meeting du 1er-Mai – mais en 2010 –, l’ancien PM offrait une fleur à sa directrice de communication d’alors, Nita Deerpalsing. «Li pa marsé p (NdlR, interdit aux moins de 18 ans)», a lâché Navin Ramgoolam, à l’intention de cette dernière. La faute à un satané micro qui aurait rendu l’âme au mauvais moment. Le hic, c’est que ceux des radios privées fonctionnaient à merveille. Dans une déclaration faite le lendemain, Nita Deerpalsing a expliqué que le chef de file du PTr s’en était pris à l’outil défectueux et pas à elle.
 

Jouer à chat

 
En décembre 2008, quelques jours avant le Père Noël, le leader de l’opposition décidait de faire un cadeau au ministre des Finances d’alors. La surprise à laquelle ce dernier a eu  droit : «Guet so sévé, kouma dir lake sat…» Une pique que l’ancien Grand argentier a longtemps gardée dans son placard alors que Paul Bérenger lui, décidait de vider son sac. Sans donner sa langue au chat, il a affirmé avoir lancé cette boutade à cause de «l’arrogance» dont faisait preuve Rama Sithanen. Nom d’un chien !
 

Ba (…) + fam

 
S’il y a bien un adjectif – à part honorable et bourrique, bien entendu – qui revient souvent au Parlement, c’est «bachara» . Ce petit gros mot serait une déclinaison du mot hindi bathiyara , si l’on en croit le diksyoner kreol d’Arnaud Carpooran. La définition? «Term insiltan ki servi pou dezign enn zom meprizab (…)» Parmi ceux et celles qui l’ont utilisé: Showkutally Soodhun, alors qu’il était ministre du Commerce et de l’industrie, en avril 2011. Là, c’est une question sur le contrôle qu’exerce la Gambling Regulatory Authority sur les bookmakers qui a mis le feu aux poudres, voire rajouté de l’huile sur le feu. «Kisana twa ? Mové bachara…» a lancé Showkutally Soodhun à l’encontre de Rajesh Bhagwan, avant d’ajouter : «To enn fam.» Une remarque sexiste qui a provoqué un tollé et obligé Showkutally Soodhun à revenir sur ses propos et présenter  ses excuses.