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Jane Constance: «Mon rêve s’est réalisé»

26 octobre 2015, 08:21

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Jane Constance: «Mon rêve s’est réalisé»

Depuis vendredi soir, l’adolescente de 15 ans fait la fierté de Maurice, après avoir remporté la finale de «The Voice Kids». Nous sommes allés à sa rencontre, à Paris. Elle nous raconte son aventure…

 

Qu’est-ce tu as fait vendredi soir après la finale de «The Voice Kids» ?

Je me suis amusée à mort avec les enfants de TheVoice Kids. Je suis allée me coucher à 5 heures du matin et me suis levée à 6 heures. Nous nous sommes dit au revoir. Et ma journée et ma soirée d’hier (NdlR ; samedi), c’était avec des amis de la famille à Blois (NdlR ; à 200 kilomètres de Paris). Ils m’ont toujours soutenue et ils ont organisé une réception très intime à mon intention. J’étais très contente. Ils m’ont donné plein de cadeaux.

 

Puisque tu es fatiguée, on va faire court et parler de la finale direct...

(Elle coupe) mais je ne suis pas fatiguée. Je suis contente de discuter avec toi. J’ai bien dormi hier (Elle éclate de rire). Lors de la finale, je me suis aussi bien amusée. J’ai profité de ce moment à fond. Je n’étais pas stressée. J’ai donné tout ce que j’avais. Je savais ce que je devais faire et je l’ai fait même si j’étais grippée. Voilà, mon rêve s’est réalisé.

 

Dans l’équipe de Patrick Fiori, tu concourais avec Phoebe et Swany. Sont-ils tes nouveaux amis ?

Phoebe, Swany et moi sommes de très bons amis. Dans les restaurants, nous mangeons ensemble. Nous chantons tout le temps. On s’amuse, on rit. Avant la compétition vendredi, nous nous sommes fait une énorme accolade. On s’est dit bonne chance et c’était extraordinaire. On a promis de s’écrire et de toujours rester en contact.

 

À un moment, il fallait choisir entre vous trois. Comment as-tu vécu ce moment-là ?

Je suis venue à The Voice pour m’amuser. Bien sûr tout le monde veut gagner. Je voulais aussi gagner. Tout pouvait arriver. Phoebe pouvait gagner, Swany aussi. Au final, c’était moi. Je remercie les Français qui ont voté pour moi. Cela fait plaisir. Je suis mauricienne et pas française. Je redoutais cela. J’ai chanté avec mon coeur et voilà ce que ça a donné. J’ai appris, j’ai écouté les coachs. Et voilà le résultat.

 

En parlant des coachs, à chaque fois que tu étais sur scène, Patrick Fiori était au bord des larmes. Faute de le voir, est-ce que tu le ressentais ?

(Large sourire) Il me le dit tout le temps. Il ne cesse de me répéter : «Tu me touches beaucoup. Tu touches mon coeur, mon âme, mon esprit.» J’ai adoré ces moments-là. Lors des répétitions, il me demande de chanter à fond. Il est d’une sincérité incroyable. Bien sûr quand je chante, je ressens l’émotion qu’il ressent. Maintenant, nous allons nous écrire, nous envoyer des e-mails.

 

Ne pas voir les décors autour de toi a-t-il diminué ton plaisir ?

Non, Patrick Fiori m’a dit que j’étais la plus belle des lumières sur  scène. À un moment donné, durant les répétitions, j’ai vu un flash derrière moi. J’ai imaginé que c’était joli. Patrick m’a tout décrit. Il m’a dit à quel moment la rose allait apparaître et il m’a dit de chanter plus fort quand la rose allait apparaître. C’est vrai, je n’ai pas vu. Mais j’ai eu la plus belle part du spectacle.

 

Les adultes disent que ton âge, 15 ans, pour une jeune fille, c’est l’âge le plus difficile. Toi en plus tu es une star. Tes parents n’ont pas tendance à te surprotéger depuis vendredi soir ?

Mes parents sont fiers de moi. Nous avons toujours été très proches. Mon papa me dit que j’ai beaucoup travaillé. C’est vrai, j’ai enchaîné les cours de chant pendant dix ans. Wow, ce qui m’arrive c’est extraordinaire. Mais moi, je veux rester une fille humble. J’ai beaucoup à apprendre des autres. Je vais partager mon expérience bien sûr, mais je veux être à l’écoute pour apprendre, c’est mon but.

 

Tu restes donc la petite Jane chérie de ton petit papa ?

Bien sûr (rires).

 

Mais il est tout de même un peu inquiet. Les médias t’arrachent depuis vendredi. À l’aéroport demain (NdlR ce matin), les journalistes mauriciens seront nombreux à te solliciter. Est-ce que tu ressens déjà le poids de cela ?

Non au contraire, je suis impatiente. Je vais rester celle que je suis. Je vais rester humble. J’ai hâte de rentrer au bercail. Mais je sais que je dois gérer mon emploi du temps entre les études et le chant.

 

Tu aimes les interviews donc ?

(Rires) Oui, c’est amusant. Mais je me prépare à chaque fois. J’essaie de ne pas répondre au pif et de bien réfléchir. Et maintenant, c’est encore plus facile. Avant, il y avait le contrat avec la production. Les interviews étaient délicates. Maintenant, je suis soulagée, je peux tout dire.

 

Une fois que tu rentres, qu’est-ce que tu prévois ?

Mardi, je reprends l’école. La semaine prochaine, j’ai des examens. Mais je ne vais pas arrêter de chanter. C’est ce qui me donne du courage. Je vais apprendre en chantant.

 

Dans les battles, tu as chanté «Vieillir avec toi». Est-ce que tu as l’impression d’avoir grandi – pas vieilli –avec cette émission ?

J’ai gagné en maturité musicale et vocale surtout. Le coaching de Patrick Fiori m’a été très bénéfique. Pour le reste, je reste une petite fille.

 

Une petite fille comme tout le monde ?

Tout à fait. Ce n’est pas parce que j’ai gagné The Voice Kids que je suis une adulte. Surtout pas. Comme tout enfant, je veux être avec mes cousins et mes cousines, aller à l’école, jouer avec mes camarades de classe. Ce sont mesvéritables moments de bonheur.

 

Que représente cette victoire par rapport à ton handicap ?

Avoir un handicap n’est pas un obstacle. Nous sommes tous différents et chaque être est unique. La plus grande leçon de The Voice pour moi, c’est qu’il faut être fier de ce que l’on est.

 

Ton papa nous a parlé de la difficulté d’être non voyante surtout à Maurice. Tu le ressens ?

Comment ne pas le ressentir ! Mais il faut qu’on en parle. La communication, c’est la clé de tout. Nous n’allons pas évoluer si on ne parle pas de ce qui ne va pas à Maurice. Je dédie cette victoire à tous les enfants handicapés. J’espère que cela les motive à cultiver leur talent.