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Jacqueline de Rosnay: le maillon fort des chaînes de télévision

30 octobre 2015, 10:25

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Jacqueline de Rosnay: le maillon fort des chaînes de télévision

D’un naturel désarmant, Jacqueline de Rosnay a un faux air de notre présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim. «Tout le monde me le dit mais je ne la connais pas, du moins pas encore», dit-elle. Depuis 30 ans, elle préside Rosnay International, société de distribution de films et de séries basée à Paris. Pendant toutes ces années, Rosnay International a représenté Lionsgate (USA), ABC Australie, ORF (Autriche), Studio Hambourg (Allemagne). 

 

Jacqueline de Rosnay qui a notamment fait un brin de causette avec les célèbres acteurs Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger et Sylvester Stallone ou encore la célèbre Paris Hilton et bien d’autres stars du cinéma américain, assiste à de nombreux Salons de films à l’étranger. Elle étoffe son catalogue de programmations qu’elle revend ensuite aux directeurs de chaînes de télévisions parisiennes et européennes. 

 

Au niveau des films distribués, son plus beau succès a été de revendre Dirty Dancing à TF1 alors que par rapport aux séries télévisées récentes, elle a vendu Mad Men, Nashville, Manhattan. Le 23 novembre, Rosnay International fêtera ses 30 ans d’activités. 

 

Jacqueline de Rosnay est la fille du Dr François Darné, dont le domaine appartient aujourd’hui à la clinique Fortis Darné. C’est au Couvent de Lorette de Vacoas qu’elle effectue sa scolarité primaire et secondaire. Lorsque son père est nommé ambassadeur de Maurice à Paris, elle l’y rejoint et complète des études supérieures en business. Pendant quelques années, elle occupe le poste de directrice des services généraux au sein d’une banque d’affaires à la place Vendôme. On est loin de l’univers du cinéma et de la télévision. 

 

«La vie c’est le hasard», affirme-t-elle en citant le physicien Albert Einstein qui disait que «le hasard, c’est le Bon Dieu qui passe incognito». C’est dans le cadre de ses fonctions à la banque qu’elle rencontre un professionnel de l’audiovisuel qui lui parle de son métier. «Il en a tellement bien parlé qu’il m’a passionnée.» Il l’invite à assister à un Salon de films et elle l’accompagne. C’est alors pour elle une révélation. «Il m’a dit que j’étais faite pour la vente des programmes.» 

 

 Elle n’hésite pas à claquer la porte de la banque pour le rejoindre en tant qu’assistante et apprendre le métier de A à Z. Une fois qu’elle a le pied solidement à l’étrier, elle fonde la société Rosnay International dont le directeur financier n’est autre que son mari, Guy de Rosnay. Elle vend aussi des documentaires et des films d’animation. 

 

«C’est à moi de voir quelle chaîne va acheter quoi. Et lorsque l’exclusivité pour une période donnée a été négociée, de même que le prix, on s’adresse à une société de doublage car il faut livrer le film clé en main au client, c’est-à-dire doublé en français.» La clé de ce métier, précise Jacqueline de Rosnay, «c’est le respect de l’autre et être à l’écoute». L’autre obligation est la discrétion absolue. «On entend certaines choses parfois qui font les cheveux se dresser sur la tête mais il faut savoir se taire.»

 

 Elle a aussi créé une société de productions, Studio 120, qu’elle copréside avec son fils cadet, Benoît. «Nous venons de coproduire avec la société Shine un format de jeu intitulé l’Académie des neuf, animé par Benjamin Castaldi et qui a été puisé du catalogue de la chaîne américaine CBS. En 1987, c’est le format de jeu La Roue de la Fortune que Studio 120 a vendu à la chaîne TF1. C’était la première fois qu’un jeu télévisé américain était vendu hors des États-Unis.» Jacqueline de Rosnay a également créé un dessin animé intitulé Canopus, d’après l’étoile la plus brillante de l’océan Indien qui est le repère de tous les marins, afin d’apprendre aux enfants à connaître et respecter les différentes races. 

 

Jacqueline de Rosnay mène une vie excitante. Dans une dizaine de jours, elle assistera à un Salon de films à Leipzig, en Allemagne. Au début de janvier, elle sera au Salon NATPE à Miami, aux États-Unis, et le 3 février à Los Angeles où elle participera avec 150 autres distributeurs mondiaux à un atelier de travail autour du jeu La Roue de la Fortune. «Je m’éclate dans mon travail. Il faut vivre le temps présent. Si tu fais quelque chose avec passion, tu ne t’aperçois pas que tu travailles. Quand j’entends les gens souhaiter bon courage à une personne qui part travailler, je plains cette dernière pour qui le travail doit être une corvée.»

 

Si elle ne compte pas se retirer de sitôt, elle sait que sa dernière mission sera de faire de l’humanitaire, tant en France qu’à Maurice. «On a une mission sur terre et c’est s’occuper des autres. Tant qu’on a la santé, c’est notre devoir de le faire… »