Publicité

Trail de Rodrigues - Questions à Aurèle André, coordinateur

4 novembre 2015, 06:09

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Trail de Rodrigues - Questions à Aurèle André, coordinateur

Aurèle André : «Un vrai partage d’amour pour la nature et d’amitié entre les hommes»

 
Le 6e Trail de Rodrigues se déroulera le dimanche 8 novembre. Les trois distances au programme ont été allongées. Le rendez-vous événementiel touristico-sportif de la fin d’année a grandi en l’espace de cinq ans, affirme Aurèle André, secrétaire général et coordinateur du comité d’organisation. 
 
 
 
Henrico Louis, secrétaire de l’Association Rod Trail et responsable de communication, et Arnaud Meunier, directeur technique, étaient présents à l’arrivée du Dodo Trail le 26 juillet à Riverland pour faire la promotion du Trail de Rodrigues. Les Mauriciens et étrangers présents ont-ils été enthousiastes à leur invitation à prendre part au 6e Trail de Rodrigues ?
 
– Fantastique ! La promotion du Trail de Rodrigues 2015 lors du Dodo Trail donne des résultats très encourageants car à ce jour, nous avons dépassé le cap de 200 étrangers inscrits incluant les Mauriciens qui, cette année, seront en grand nombre. Je suis donc confiant que l’objectif de 250 participants étrangers sera atteint d’ici le 15 octobre prochain.
 
 
Maud Gobert, championne du monde trail 2014, sera sur la ligne de départ le 8 novembre
 
 
Cinq ans après, qu’est-ce que le Trail de Rodrigues a à offrir de nouveau ?
 
– D’abord le Trail de Rodrigues a toujours innové d’année en année. En 2010, lors de la première édition, les distances étaient de 34 km, 10 km et 5 km. L’organisation était rudimentaire. Aujourd’hui le Trail de Rodrigues a grandi, l’organisation s’est professionnalisée et surtout la population rodriguaise le porte de plus en plus dans son cœur. Bref, cette édition 2015 offrira aux participants une nouvelle découverte de la beauté édénique de l’île.
 
 
Qu’est-ce qui a motivé les organisateurs à augmenter le kilométrage des trois épreuves qui passent de 38 à 42 km, 15 à 22 km et 6 à 7 km ?
 
– Le Trail de Rodrigues aura 6 ans et il a grandi. Les organisateurs sont toujours à l’écoute des participants car la demande est venue d’eux. La particularité du Trail de Rodrigues est que les participants sont les acteurs et non pas des numéros de dossard. Du plus petit ou dernier au plus grand ou premier, ils sont tous égaux. En fait, augmenter le kilométrage n’est qu’une bonne excuse pour faire durer la fête au paradis. Le Trail de Rodrigues est avant tout une solidarité humaine pour une vraie fraternité visant à respecter Dame Nature pour une vie humaine de qualité. Cependant, ce petit changement peut rendre le Trail de Rodrigues encore plus visible dans le monde. Pourquoi pas une intégration dans le circuit mondial de Sky Running ? Le temps nous le dira.
 
 
Est-ce que le niveau de difficulté n’était pas suffisamment élevé ou ont-ils conclu qu’il fallait corser quelque peu la compétition ?
 
– Absolument pas ! Le Trail de Rodrigues ne connaît pas de difficulté car il est à 100% uniquement du bonheur, de la générosité dans l’effort et du plaisir. Et ceci se vérifie avec le nombre de participants qui, chaque année, reviennent pour se ressourcer et qui pour rien au monde ne renieront ce bonheur d’y être présents à nouveau. Nous, les organisateurs, ferons tout pour que la compétition conserve toujours une juste proportion.
 
 
Après ce petit lifting, peut-on dire que le Trail de Rodrigues a trouvé sa véritable identité ?
 
– Vous dites bien, ce petit lifting ! Je dirais que le Trail de Rodrigues dévoile petit à petit son potentiel latent et qu’il a un grand avenir devant lui car il est et restera fidèle à son principe du début. Je cite Carine Ferst (NdlR : responsable de l’Office du Tourisme de Rodrigues en 2010) : «Le Trail de Rodrigues est un super challenge pour les randonneurs individuels ou en famille, les trailers et aussi les nombreux visiteurs, tant sur le plan de la découverte de la culture rodriguaise, que sur la proximité avec ses habitants.» Oui, le Trail de Rodrigues est 100% écologique et naturellement rodriguais. Voilà sa véritable identité.
 
 
En quelques mots, comment se déclineront le Trail du Perroquet (42 km), le Trail du Solitaire (22 km) et le Trail de la Tortue (7 km) ?
 
– Le Trail du Perroquet 42 km (dénivelé +1872m/-1851m), qui est aussi le marathon de l’Eden, s’élancera de l’Est, à Pointe-Cotton, devant le Cotton Bay Resort Hotel and Spa, en direction de Pointe-Longue, passant au sein de Tekoma Boutik Hotel vers le toit de Rodrigues, le Mont Limon, avant de bifurquer vers le nord par Vanguard/Solitude, où les participants seront relativement couverts par la forêt jusqu’à Citron-Donis, après Jardin Mamzelle, Fond-la-Bonté et Quatre-Vents. La vue sur la partie nord de l’île est époustouflante. Enfin changement de décor vers le Sud avec les îlots du Sud en vue, la grande passe pour rejoindre la Réserve des tortues géantes François-Leguat à Anse Quitor. Le Trail du Solitaire 22 km (dénivelé +901m/-1185m) prendra son envol à Vanguard au 20e km du marathon de l’Eden 42 km et suivra le même parcours jusqu’à Anse Quitor dans le Sud-Ouest. Le Trail de la Tortue 7 km (dénivelé +147m/-317m) partira de Maréchal en direction du Sud et rejoindra les participants à Piment/Reposoir avant de rallier Anse Quitor.
 
 
Comment comptez-vous vous y prendre pour que l’édition 2015 se réalise à nouveau «avec et pour la communauté» ?
 
– Adrienne Bollard, une aviatrice célèbre, a dit ceci : «La gloire est éphémère, elle tient à peu de chose. Ce qu’il faut, c’est réussir. La vie ne vaut la peine que si l’on réussit quelque chose de valable.» Donc la réussite du Trail de Rodrigues ne peut se faire qu’avec la population et elle est impliquée depuis le lendemain de la précédente édition. Toute la population sera présente et encore plus cette année. La culture traditionnelle, les artistes, les simples villageois et encore d’autres surprises seront présents sur tous les parcours.
 
 
Le thème choisi est «La jeunesse et le trail». La jeune génération actuelle de Rodriguais est-elle consciente de l’importance d’avoir une culture sportive, de développer le goût de l’effort et de respecter l’environnement ?
 
– La jeune génération rodriguaise est pétrie de cette culture écologique selon la logique du développement durable. Je m’aventurerai même à dire qu’elle est en avance sur ses voisines des îles sœurs. Le Trail de Rodrigues 2015 sera encore une fois une occasion pour elle de renouveler ses engagements à œuvrer pour une île Rodrigues naturellement.
 
 
Les gagnants dans les différentes catégories de l'édition 2014
 
 
 
Comment est-ce que les Rodriguais vivent le fait que de plus en plus d’étrangers viennent chercher dans leur île «cette halte bénéfique» ? Cela les encourage-t-il à protéger leur patrimoine naturel ?
 
– L’accueil des Rodriguais est légendaire. Donc le partage de cette halte bénéfique se fait sans heurt du moins pour l’instant. Tant qu’il y a un vrai désir de respect mutuel, tout se passera bien car c’est la base de la progression mutuelle et fraternelle. La protection du patrimoine naturel est capitale et pour citer le chanteur rodriguais Lyrical Ambassador, «importan hein», et nos amis étrangers l’ont compris et c’est tant mieux.
 
 
Y aura-t-il de grosses pointures le 8 novembre prochain au départ de l’épreuve principale au Cotton Bay ?
 
– Nous espérons avoir Maud Gobert, la gagnante de l’édition 2014 et championne mondiale du Trail en 2014, sur la ligne de départ à Cotton Bay avec notre Antoinette Milazar nationale, fierté de toute la nation mauricienne et l’héroïne de Rodrigues  (NdlR : la médaillée d’or aux Jeux des îles 2015 sur le semi-marathon) pour cette édition 2015. Chez les hommes, nous lorgnerons la piste de Sylvain Court, l’actuel champion du monde de trail, qui aura comme challenger notre André Emilien pays, vainqueur de l’édition 2014. De la Réunion, il y aura Fabrice Armand – un grand ami de Rodrigues, un habitué du Trail de Rodrigues et déjà vainqueur en 2011. Eh bien, il faut aussi s’attendre à ce qu’il y ait des surprises car à tout moment un ou une autre participant/e peut sortir de l’ombre, surtout sur le Trail de Rodrigues.
 
 
Privilégiez-vous la dimension élitique et la compétition ou préférez-vous un mix entre la réalisation de performances et la découverte contribuant à l’essor de la destination Rodrigues ?
 
– Au paradis, à l’Eden du Trail, il n’y a pas de privilège. Nous sommes ici dans une logique de développement qui est dynamique et durable. Notre rôle est d’assurer que chaque participant trouve son compte et qu’il soit heureux. Pour le dire succinctement, le Trail de Rodrigues est un vrai partage d’amour pour la nature et d’amitié entre les hommes, les femmes, les jeunes et les tout jeunes. Donc pour reprendre votre propos, ce sera toujours un mix – un métissage – car c’est l’avenir du monde.
 
 
Le Trail de Rodrigues est-il devenu, en l’espace de cinq ans, LE rendez-vous événementiel incontournable de la fin de l’année ?
 
– Comme dit l’adage : «Le dernier sera le premier». Ceci est dit sans aucune prétention. Oui, le Trail de Rodrigues arrive toujours à la fin du calendrier sportif chaque année. Nous n’avons pas eu le choix car après avoir calé tous les grands rendez-vous du trail dans le monde, le seul créneau disponible était novembre après le Grand Raid – la Diagonale des Fous de l’île de la Réunion qui fait aujourd’hui partie du World Trail Tour. Oui, malgré tout, le Trail de Rodrigues est devenu un rendez-vous événementiel incontournable tant dans la région qu’au niveau international. Il est aujourd’hui répertorié dans le plus prestigieux magazine de trail mondial : Trails Endurance, le numéro un mondial du trail et du sport nature.
 
 
Il n’y a rien d’étonnant à ce que cette primauté prenne sa source dans le sport quand on sait le potentiel dont regorge Rodrigues…
 
– Je me permets de vous contredire au sujet de l’étonnement. C’est vrai que les athlètes rodriguais ont fait et continuent à faire leurs preuves tant au niveau national qu’international. C’est étonnant car avec les maigres moyens dont ils disposent, ils explosent. Donc imaginez un peu s’ils ont un peu plus de moyens ! Les potentiels sont là et hurlent plus souvent dans le désert que dans l’oasis. J’en profite donc pour remercier ceux qui croient en eux et qui, malgré les contraintes économiques difficiles, continuent à soutenir la pratique du sport et en particulier le sport nature à Rodrigues. Je lance donc un appel pressant à d’autres partenaires de nous aider à pérenniser cette activité nature.
 
Je voudrais mentionner nos partenaires : Air Mauritius Ltd, l’Assemblée régionale de Rodrigues, Phoenix Beverages Ltd, Laxamanbhai (Mauritius) Ltd, Rodrigues Tourism Office, Tekoma Boutik Hotel, Cotton Bay Resort Hotel and Spa, Auberge Lagon/Tipavillon, François Leguat Giant Tortoise and Cave Reserve, L’Express, Rod Riders, 2000 Tours/Les Rosiers, Auberge Kono Kono, Interact Club Communautaire de Rodrigues.
 
Et les mots de la fin sont empruntés d’Eric Lacroix, un des architectes du Trail de Rodrigues qui, en 2010, écrivit ceci pour le magazine Esprit Trail : «Gentillesses spontanées et sourires authentiques illuminant les visages des gens le plus naturellement du monde, ont ainsi été unanimement appréciés. Certainement une forme de résilience face aux conditions de vies souvent difficiles, amplifiées par l’éloignement, et qui leur font conserver des valeurs telles la solidarité et le partage. Prendre le temps de vivre et savoir donner le temps au temps, sont sans doute les ingrédients d’un retour aux sources, peut-être même le véritable retour aux sources de l’esprit trail».

Evasion

 
Un peu plus corsé s’il vous plaît
 
Dépassé le deuxième crack, quand le niveau de torréfaction est bien poussé, le café prend l’aspect d’un grain bien noir et bien huileux. Il est visuellement corsé et traduit un stade avancé de cuisson. Quand il s’agit du café liquide, le terme est alors associé à la force du café plutôt qu’aux arômes qui s’y retrouvent. Pour parler comme les œnologues, le terme corsé pourrait définir, en sus de sa force, le corps du breuvage et sa texture.
 
La torréfaction est riche d’une infinité de nuances : elle peut être légère, moyenne, moyennement poussée, poussée ou très poussée. Transposé dans le monde du trail, elle pourrait correspondre à des degrés de difficulté variés. Plus le dénivelé grimpe, plus les kilomètres s’allongent, plus l’effort doit être intense pour venir à bout de la distance à parcourir.
 
Les organisateurs du Trail de Rodrigues ont choisi cette année d’agrandir le format des trois courses qui composent, depuis cinq ans maintenant, LE rendez-vous événementiel incontournable de cette fin d’année sportive et touristique. Le kilométrage des trois épreuves passe ainsi de 38 à 42 km, de 15 à 22 km et de 6 à 7 km.
 
Rodrigues ne mesure que 18 kilomètres de long sur 8 de large et bien que d’élévation modeste – le Mont Limon est le point culminant du haut de ses 398 mètres –, n’en présente pas moins une topographie générale de type montagneux organisée autour d’une arête centrale de direction ouest sud-ouest d’où rayonnent des ravins abrupts.
 
Les distances ne sont pas grandes mais sur ce haut plateau verdoyant aux reliefs tourmentés, l’effort prend des allures d’accent circonflexe à poser un peu partout, le souffle court, les muscles gonflés. De Cotton Bay à la Réserve de Tortues François-Leguat, la leçon de géographie rodriguaise s’annonce palpitante et tout en collines et vallées, tout en escarpements et champs en terrasses.
 
Ses villages pittoresques, ses habitations isolées dans la campagne ou la forêt, ses routes sinueuses où beaucoup circulent toujours à pied, cette dose de développement qui n’enlève rien au charme naturel et à l’authenticité font de Rodrigues une halte hors du temps. Mauriciens autant que Réunionnais voient dans la plus petite île des Mascareignes le reflet d’un mode de vie qui étaient le leur il y a cinquante ans. Qui n’a pas besoin parfois d’essayer d’arrêter le temps ?
 
Robert D’Argent
 

Publicité