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Pan : Une merveille visuelle pour grands enfants
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Pan : Une merveille visuelle pour grands enfants
Londres, années 1930. Âgé de quelques années à peine, Peter est déposé un matin par sa mère, Mary, devant la porte d’un orphelinat dirigé par Mme Barnabas. Plus tard, alors âgé d’une dizaine d’années, Peter découvre que Mme Barnabas stocke de la nourriture pour son propre compte. Avec Nibs, son meilleur ami, il tente de voler cette nourriture afin de la redistribuer aux autres orphelins. En ouvrant les placards, Peter tombe sur une lettre de sa mère dans laquelle celle-ci l’assure de son amour et lui promet qu’ils se reverront «dans ce monde ou dans un autre».
C’est alors que les deux gamins sont surpris par Mme Barnabas. Pour les punir, celle-ci appelle les pirates qui les emportent à bord de leur vaisseau. Nibs parvient à s’enfuir, mais Peter est emmené au Pays Imaginaire, un pays hors du temps sous l’emprise du pirate Barbe- Noire. Ce dernier l’oblige à travailler dans une mine à extraire de la poudre des fées. Parmi les autres prisonniers,
Peter se fait un ami : James Hook…
LA NOTE : 8/10
Ce n’est pas vraiment un scoop, les rêves d’enfants sont anarchiques, de formidables juxtapositions d’envies et de souhaits parfois contradictoires.
Et c’est précisément ce qu’est le Pan de Joe Wright : une anarchie d’images et de situations totalement invraisemblables qui, une fois mises bout à bout, forment, contre toute attente, un tout non seulement cohérent, mais totalement captivant. Une vraie belle aventure qui fera rêver petits et grands. Joe Wright attaque dès le début du film. En moins d’un quart d’heure, le réalisateur empile ainsi les univers et les références à une vitesse frénétique ; d’une introduction en forme de film noir, on passe à du pur Dickens, pour enchaîner à toute vitesse sur une bataille entre des bombardiers et un bateau de pirates (non, ce n’est pas une blague) dans le ciel d’un Londres de la Seconde guerre mondiale. Cette première partie se conclut par un voyage en direction du pays imaginaire, à travers une séquence empreinte de poésie psychédélique. Et il ne s’agit là que de l’ouverture du film, qui va ensuite s’emballer pour trouver non pas une vitesse de croisière, mais bien un rythme qui s’approche de la folie furieuse. Les inventions visuelles, les hybridations stylistiques s’entremêlent quasiment dans chaque plan alors que Joe Wright transforme et tord la mythologie de J.M. Barrie (en respectant scrupuleusement l’esprit). Que Barbe-Noire, sous les traits d’un fabuleux Hugh Jackman grimé en samouraï, entonne Smells like Teen Spirit de Nirvana avant de massacrer des enfants, ou que Garrett Hedlund marie à merveille Indiana Jones et James Dean, l’euphorie des mélanges contamine rapidement le spectateur. Bien sûr, ce raz-de-marée d’influences, qui évoque aussi bien Akira que Superman lors d’un final épique, ne s’accomplit pas sans que l’on sente ici et là le poids du studio. La structure narrative de Pan est ainsi très fonctionnelle. Et si on eut apprécié des rebondissements un peu plus audacieux, cette apparente faiblesse permet, cependant, au film de se focaliser sur son esthétisme.
De même, on pourra regretter que le personnage de Mouche soit trop mécanique, ou que l’excellente Rooney Mara ne bénéficie pas de plus de temps de présence à l’écran. Mais ces menus défauts n’entament en rien l’émotion dégagée par Pan. Elle naît de cet empilement anachronique et invraisemblable, de cette connexion d’idées explosives qui finissent par ressusciter notre enfance. À voir pour les enfants, petits et grands.
FICHE TECHNIQUE
Genre : Aventure, fantaisie
Durée : 1 h 55
De : Joe Wright
Avec : Levi Miller, Hugh Jackman,
Garrett Hedlund, Rooney Mara,
Amanda Seyfried
Salles : Star Caudan, Bagatelle,
La Croisette
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