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Joël Aza, 33 ans, un dresseur qui a du chien
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Joël Aza, 33 ans, un dresseur qui a du chien
Ça y est, c’est confirmé. Les apparences ne sont pas fiables pour un sou. Sous ses airs de doberman féroce, se cache un nounours passionné par les toutous. À tel point que Joël Aza en a fait son métier. Assis ! Rangeons la muselière, voici son histoire.
Pas d’humeur de chien qui tienne. Il arrive, la truffe au vent, toutes canines dehors. Tous ces joyeux aboiements auraient dû nous mettre la puce à l’oreille. Car à ses côtés, une meute, nom d’un chien ! Gambadent d’un pas alerte Roméo, Zou, Avatar et Cannelle, la fidèle assistante. «Elle m’aide à dresser les autres chiens. Quand elle aboie, elle avertit celui qui fait des bêtises et attire en même temps mon attention.» L’histoire d’amour entre Joël et ses compagnons à quatre papattes a démarré alors qu’il savait à peine marcher. «Les premiers mots que j’ai prononcés, ça devait être ‘wouf’…»
Quand on parle de l’école, Joël montre les crocs. «Monn areté en Form III.» Le sourire revient dès qu’on parle de ses «chienchiens». Ainsi, à 18 ans, il devient l’assistant d’un éleveur, apprend les rouages du métier, à soigner les toutous, à les nourrir, à étudier leur comportement. Plus tard, grâce à un maître-chien, son flair et sa rage de réussir, il maîtrise les rouages du dressage.
Travailler sans protection
Des cours et des diplômes plus tard, vient enfin la consécration. Il se lance à son propre compte, rêve qu’il a toujours caressé. Pour réussir, il se donne un mal de chien. Ce qui s’avère payant. Justement, quels sont ses tarifs ? «Cela dépend du caractère, de l’âge du chien, notamment. Mais je ne vais pas vous mentir, je m’en sors plutôt bien.»
(Interruption momentanée pour cause de ramassage de crotte de chien et quelques «Assis ! Couché ! Ça non !») Sinon, combien de temps cela prend-il pour apprendre les bonnes manières à un toutou ? En général trois mois, confie Joël. Mais cela dépend encore une fois de son caractère. Car, chacun a son propre tempérament, les races n’ont rien à y voir. Les plus dociles ? Les plus récalcitrants ? Les dobermans sont les plus têtus et les plus difficiles à dresser, contrairement aux griffons et aux bergers allemands, plus réceptifs. «Il y a des maîtres qui veulent, par exemple, rendre leur labrador plus agressif. Mais ces chiens sont très joueurs, donc la tâche est plus ardue.»
Fait notable : le dresseur travaille sans protection. La raison étant que cela comporte plusieurs avantages. «Quand un chien me mord, je peux tout de suite dire si c’est pour jouer ou s’il est en colère. J’arrive à jauger son potentiel d’agressivité.» Une méthode qui lui a valu quelques ennuis, par le passé. Comme cette fois, où il était chargé de dresser «enn boxer batar». Le maître du chien le nourrissait «ek bann poul kri. Toutou la inn dessir mo lamé, inn ronz li… Même dokter pa ti kapav koud. Inn bizin fer kataplasm pou li guéri».
Relève assurée ?
Pour rejoindre ses clients canins, Joël se déplace en voiture à travers tout le pays. «Il faut que les mamans et les papas soient partie prenante du processus. Je les éduque en même temps que leurs chiens !» Le meilleur moment pour commencer le dressage, ajoute-til, c’est quand le chiot a trois mois. Âge où il commence à «fer dezord» mais où il est également le plus réceptif.
En parlant de ça, qu’en est-il de la relève ? Kenza, 11 ans, semble tout aussi mordue des toutous que son père… «Mais elle, son truc, ce sont les câlins ! Elle ne veut pas forcément suivre mes traces.» En revanche, ses deux fils, Miguel et Fabio, eux, sept et huit ans respectivement, s’intéressent sérieusement à ce métier au poil.
Des plans pour l’avenir ? L’homme a tout simplement envie de s’occuper de ses meilleurs amis.
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