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Grande-Rivière-Noire: le village veut déverouiller ses plages
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Grande-Rivière-Noire: le village veut déverouiller ses plages
Plaisanciers et conseillers de village se sont joints aux forces vives pour lutter contre ce qui, selon leurs termes, est devenu un «fléau» à Grande-Rivière-Noire. Les projets immobiliers et hôteliers privent les habitants des accès à la mer.
Pour les plaisanciers, c’est «une galère» pour eux pour atteindre leurs embarcations. «Nous devons porter environ 200 litres de diesel pour alimenter nos bateaux et marcher au bord de l’eau sur une bonne distance avant d’accéder à la jetée. C’est pourtant notre base d’opération, classée publique depuis des années», affirme Arlette Labonne, représentante d’une cinquantaine de plaisanciers.
«Le fait que l’accès au Barachois et à la baie ait été bloqué par un mur engendre d’autres problèmes dans le village», souligne Soopaya Veerapen, le président des forces vives de Rivière-Noire. Il cite le cas des opérateurs qui désormais se garent à la croisée menant au centre de pêche après avoir déposé les clients, ce qui engendre des embouteillages et des risques d’accidents.
Cet accès récemment fermé n’est pourtant pas un cas isolé. Un peu plus loin dans le village une lourde grille, verrouillée, coupe l’accès à des marches donnant sur la mer. «Pendant des décennies, nous avons utilisé cet accès. Puis un beau jour, une porte est apparue. Est-ce parce qu’il y a un établissement hôtelier à côté que cet accès doit nous être repris?» se demande David Hyppolite, vice-président du conseil de village de Grande-Rivière-Noire.
Une grille obstrue l’accès au public.
Il dit avoir attiré l’attention de la police, du ministère du Tourisme et celle du conseil de district de Rivière-Noire sur l’aménagement d’une jetée «illégale» mais qui à ce jour est toujours en place. «Elle est flottante mais oblige les gens à passer dessous ou plus loin en mer. On m’a confirmé que ni cette jetée ni cette porte ne sont légales. Pourtant, elles sont encore en place, au détriment des villageois et du public», insiste le conseiller.
De portée historique
Le cheval de bataille des habitants de Grande-Rivière-Noire reste néanmoins la plage des Salines, là où se trouve la Batterie l’Harmonie. «Des promoteurs voulaient nous prendre aussi cette plage mais nous nous sommes battus et en 2013, elle a été proclamée plage publique», rappelle Soopaya Veerapen. Cette «victoire» qui a permis de garder ce magnifique coin ouvert aux Mauriciens est cependant en demi-teinte car l’accès y est difficile, voire menacé.
«Il y a une porte et une indication déclarant que l’accès est privé. Mais c’est la seule voie disponible pour que le public puisse s’y rendre. Cette porte dissuade ceux qui ne connaissent pas le coin. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avions fait une demande d’installation d’un panneau indiquant aux visiteurs qu’une plage publique s’y trouve», ajoute David Hippolyte. Il n’a trouvé aucun écho à cette requête.
Ce coin tranquille et de portée historique est pourtant menacé. Le fait qu’il soit difficile d’accès et qu’il n’y ait pas de contrôle anti-dumping, certains individus viennent y déverser leurs matériaux de construction indésirables et d’autres déchets. En l’absence de poubelles, les pique-niqueurs laissent souvent leurs ordures sous les arbres.
«C’est une plage publique avec un cachet formidable. En plus de la vue sur la baie, le Château Koenig pourrait être un lieu de culture et de loisirs pour la région et les Mauriciens, vocation qu’il avait lorsqu’il a été inauguré en 1999», rappelle Gaëtan Begue, secrétaire des forces vives. Il attire l’attention sur le fait qu’un des plus petits canons qui était sur place a été volé et que les pierres de taille de ce bâtiment sont pillées.
«L’environnement des plages du village est alarmant. C’est pour cela que nous lançons un appel formel au ministre de l’Environnement afin qu’il vienne constater ce qui se passe sur le terrain avant qu’il ne soit trop tard», insistent nos interlocuteurs.
La plage des Salines transformée en dépotoir.
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