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Pêcheurs disparus en mer: la longue attente des proches

2 décembre 2015, 07:53

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Pêcheurs disparus en mer: la longue attente des proches

Cela fait plus de 36 heures que le bateau de pêche Coruscan 4 a disparu au large des îlots du Nord. Qu’est-il arrivé à ses quatre occupants, Clovis Percy, 76 ans, Rajen Panchoo, 43 ans, Anand Aukhojee, 54 ans, et Satyanand Cheyetun, 54 ans? Depuis le lundi 30 novembre, leurs familles respectives, toutes de Pointe-aux-Piments, sont plongées dans l’angoisse.

«Mo bann zenfan pe gagn traka zot papa pa ankor retourne. Pa kone si bato finn derive oubien finn gagn pann», se lamente LutchmeeCheyetun, l’épouse de Satyanand.Ce quinquagénaire estpère de trois enfants.

Rajesh, le frère de Rajen Panchoo, refuse, lui, de penser au pire. «Il s’est déjà perdu en mer, mais il est revenu. Il connaît la mer, il reviendra», martèle-t-il. En effet, Rajen Panchoo a déjà été victime de ce type d’accident. Il a débuté dans la pêche il y a près de dix ans après avoir fait plusieurs petits boulots. Il vit avec sa soeur et sa mère. Mardi 1er décembre cette dernière arrivait à peine à retenir ses larmes.

Les cinq enfants d’Anand Aukhojee ne cessent, eux, de faire le va-et-vient entre le poste de la National Coast Guard (NCG) de Grand-Baie et la plage, fixant l’horizon dans l’espoir de voir revenir leur père. Le quinquagénaire vit avec l’un de ses fils.

«Mo per ariv li kitsoz»

La situation est plus difficile encore chez les Percy car le père de famille est diabétique. «Li pena ase medikaman ! Mo per ariv li kitsoz», dit Noemi Laskar, sa fille. Clovis Percy est pêcheur depuis ses 16 ans. Avec ses 60 années d’expérience, il est le chef d’équipe de la bande. Il a neuf enfants, 23 petits-enfants et huit arrière-petits-enfants. Mardi 1er décembre, ses proches se sont réunis à son domicile, certains ne pouvaient retenir leurs larmes.

Le jour de leur disparition, une fourgonnette est passée les récupérer vers 4h45. Les quatre hommes ont ensuite embarqué à 5 heures au débarcadère de Cap-Malheureux. Ils devaient se rendre dans les environs de l’Île-Ronde et de l’Île-aux-Serpents pour pêcher. «Sak zour zot abitie rantre tanto 5 h 30, me lindi zot pa finn vini», fait comprendre Noemi Laskar. Ne les voyant toujours pas rentrer vers 18 heures, Reebooraken Permal, le propriétaire du bateau, les a appelés mais aucun d’entre eux n’était joignable. Il a donc décidé de faire une déposition pour disparition à la NCG peu après.

Des «marins sérieux»

Reebooraken Permal laisse entendre que son bateau est équipé d’un moteur central «in board» et d’une voile, utilisables en cas de panne de moteur. L’embarcation écume la mer du Nord depuis 2007. Selon le propriétaire, qui a débuté dans le domaine de la pêche en 1969, les quatre hommes travaillent pour lui depuis plus de trois ans et sont des «marins sérieux».