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La compensation revue à la hausse pour ceux au bas de l’échelle?

7 décembre 2015, 08:56

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La compensation revue à la hausse pour ceux au bas de l’échelle?
Le gouvernement ne compte pas laisser tomber ceux se trouvant au bas de l’échelle. Raison pour laquelle le ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, convie le secteur privé à une réunion le lundi 7 décembre à l’hôtel du gouvernement en vue d’«améliorer» le montant de la compensation salariale qui sera versée à cette catégorie d’employés. Il rencontrera, au préalable, les syndicats des secteurs public et privé.
 
Avec la compensation de Rs 150 qui devra être versée aux 550 000 salariés, tant du secteur public que privé, ce sont quelque Rs 82,5 millions qui s’ajouteront au Salary bill, selon nos calculs. La masse salariale est d’environ Rs 66 milliards, explique Raj Makoond, Chief Executive Officer (CEO) de Business Mauritius. 
 
Qu’en est-il de la position de Business Mauritius (NdlR : association qui représente le secteur privé) sur la question de la compensation salariale? Selon Raj Makoond, il n’aurait pas dû y avoir de discussions à ce sujet, dans un contexte où le taux d’inflation est inférieur à 5%, en l’occurrence 1,3%.
 
Il en profite pour réitérer ses propos tenus lors de la réunion tripartite de jeudi, en rappelant que le paysage des relations industrielles doit être éclairci, notamment en raison des différentes institutions qui existent à ce niveau. Raj Makoond fait ici référence au Pay Research Bureau, au National Remuneration Board ou encore à la plateforme des tripartites et le collective bargaining.
 
Interrogé quant à la situation dans laquelle se trouvent les entreprises en ce moment, notre interlocuteur met en exergue la baisse du taux d’investissement. «Nous sommes actuellement face à une baisse au niveau de l’investissement. Celui-ci est de 19% mais il faudrait qu’il grimpe à 25% afin d’assurer une bonne croissance.» Et d’ajouter qu’il y a beaucoup d’entreprises qui font face à des difficultés. «Bon nombre de sociétés se battent afin de maintenir l’emploi. Et si on recommande une compensation salariale, il y a un risque réel de perte d’emplois», prévient-il.
 

Perte d’emplois

 
Parlant des secteurs qui font face à des difficultés, Raj Makoond cite la construction, qui subit une décroissance depuis ces quatre dernières années. Et dans certains cas, il y a même eu perte d’emplois. La bijouterie est également dans une situation compliquée, alors que le textile commence à reprendre des couleurs tout comme le tourisme, qui a connu quelques années difficiles.
 
Pour 2016, le CEO de Business Mauritius soutient que la priorité est d’augmenter le taux d’investissement et de créer de l’emploi. Raj Makoond avance aussi qu’il y a plusieurs secteurs qui méritent un suivi particulier, dont le textile, notamment avec l’arrivée du Trans-Pacific Partnership Agreement. Cet accord entre des pays asiatiques et les États-Unis devrait permettre à des pays comme le Vietnam d’exporter vers les États-Unis à des taux préférentiels. «Nous pensons que la croissance en 2016 devrait être meilleure que le PIB de 2015», ajoute-t-il.
 
S’exprimant en tant que président de la Fédération des petites et moyennes entreprises (PME), Amar Deerpalsing se dit surpris que le gouvernement ait décidé d’organiser des tripartites en cette fin d’année. «Il avait été convenu que les prochaines négociations pour la compensation salariale devaient avoir lieu l’année prochaine lors du prochain exercice budgétaire, à moins que le taux d’inflation ne dépasse les 4,5%. Et ce, car il y a déjà eu une compensation de Rs 600 payée en début d’année», explique-t-il.
 
«2015 a été un peu une année ‘gâchée’, en raison des différents scandales et problèmes économiques auxquels le pays a dû faire face, comme la BAI, la chute de l’investissement, entre autres.»
 
Avec une masse de salariés de quelque 270 000 personnes, le coût de la compensation de Rs 150 dans le secteur des PME devrait être de Rs 40,5 millions, soit 40% de la masse salariale. Ce qui n’est pas anodin dans un contexte économique difficile pour les entreprises, fait-il ressortir.
 
Parlant des perspectives pour 2016, le président de la fédération des petits entrepreneurs se veut optimiste. «Au niveau des PME, nous nous attendons à une amélioration l’année prochaine. Il faut dire que 2015 a été un peu une année ‘gâchée’, en raison des différents scandales et problèmes économiques auxquels le pays a dû faire face, comme la BAI, la chute de l’investissement, entre autres.»
 
En cette fin d’année, les entreprises font de leur mieux pour s’en sortir et le «mood» revient graduellement, selon Amar Deerpalsing. Mais il faudra véritablement attendre janvier afin d’établir un bilan.