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Ils ont du métier: des urgentistes en pleine forme

7 décembre 2015, 13:12

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Ils ont du métier: des urgentistes en pleine forme
Le diagnostic : une curiosité piquée au vif. Le remède ? Une visite à l’hôpital Apollo Bramwell, qui panse ses blessures post-BAI. Nous avons été admis aux urgences. L’occasion de prendre des nouvelles de toute l’équipe.
 
À l’accueil, le Docteur in-house, qui se lance d’emblée dans une opération séduction. Grâce à la moustache frétillante et l’accent – à couper au scalpel – du Dr Sundar, le responsable des urgences, la visite démarre toutes sirènes dehors. À ses côtés, le clone de George Clooney – version Bollywood – le Dr Jehangir.
 
Cela fait d’ailleurs neuf ans que ce dernier exerce à Maurice. S’il maîtrise mal le kreol, mis à part quelques gros mots, son métier de médecin urgentiste, il le connaît sur le bout des doigts. Et sa blouse blanche, il ne la troquerait pour rien au monde. Tout comme son uniforme bleu ou ses baskets jaune fluo. Auscultons les lieux. À commencer la salle où l’on réanime les morts. Viennent ensuite les Red et Green Areas, où les patients sont classés selon la gravité de leur état de santé, cela va de soi. Pour prendre soin d’eux, une équipe de deux médecins, qui assurent ainsi la permanence en effectuant des shifts de 12 heures, six ou sept infirmiers, les secrétaires, les brancardiers et ceux affectés à la sécurité.
 


Pendant que Sayad chevauche la Harley, Menon Veerapen et le Dr Sundar prennent la pose…
 

 
Sans oublier les ambulanciers. Parmi, Sayad Luchmun. Cela fait quatre ans qu’il conduit les patients à bon port. Que ce soit sur une des trois Harley Davidson ou à bord d’un des trois «hôpitaux ambulants» que possède l’établissement.
 
«Bizin éna permi kamyon pou kondir lambilans», souligne le jeune homme aguerri, un peu timide, pas très bavard. Hormis les choses apprises lors de sa formation spéciale, il peut également compter sur l’aide des anciens, qui lui prodiguent de bons conseils. Sinon, les ambulanciers ontils vraiment tendance à brancher le gyrophare même quand il n’y a pas d’urgence, comme le disent certains ? «Non, nou pa al chaké ladan ! Si parfwa dimounn pa trouv pasyan, séki nou pé al sers zot !»
 
Sayad précise, d’ailleurs, que des automobilistes vont même jusqu’à appeler l’hôpital pour voir si les ambulances sont de sortie «pour de vrai». Et qu’il y a des policiers qui n’hésitent pas à les arrêter pour vérifier s’ils ne vont pas pique-niquer. Qu’importe, il suffit de garder son sang-froid. D’autant plus que la satisfaction de pouvoir aider les gens, de sauver des vies l’emporte sur tout le reste.
 
La passion, c’est ce à quoi carbure aussi Menon Veerapen, Nurse Supervisor au sein des urgences. Si ce type de métier procure une bonne dose de satisfaction personnelle, il y a aussi des moments «durs, pénibles» qui restent à tout jamais gravés dans la mémoire, qui atterrit aux soins intensifs. Comme l’accident de Sorèze… Mais, quand il a les jambes en coton, rien de tel qu’un moral d’acier pour se remettre d’aplomb.
 
Qu’en est-il du moral des troupes ? Il revient, lâche-t-il, un sourire collé aux lèvres. Il faut savoir que le chiffre d’affaires de l’hôpital est passé de Rs 90 millions à Rs 15 millions, dans le sillage de l’affaire BAI. «Mais, là, nous sommes remontés à Rs 60 millions.» Signe, dit-il, que les clients, quelque peu frileux face à cette situation incertaine au départ, ont repris «leurs anciennes habitudes».
 
De toute façon, renchérit le Dr Sundar, en guise de piqûre de rappel, même si «nous sommes toujours dans le flou en ce qui concerne le rachat, nous nous efforçons de proposer les meilleurs traitements possibles aux patients». L’équipe respire décidément la santé.