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Gordon Newman, CEO de CGNMB LLP (bureau londonien de Cooper Gay Swett & Crawford) : «Maurice offrira des services de réassurance de classe mondiale»

9 décembre 2015, 16:06

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Gordon Newman, CEO de CGNMB LLP (bureau londonien de Cooper Gay Swett & Crawford) : «Maurice offrira des services de réassurance de classe mondiale»

Maurice a une carte stratégique à jouer dans le secteur de l’assurance et de la réassurance. Des parts de marché sont à prendre sur le continent, entrevoit Gordon Newman, le CEO du bureau londonien de Cooper Gay Swett & Crawford. Il compte sur son antenne mauricienne, CG Re (Africa) Ltd pour fournir des services de courtage de réassurance «de classe mondiale».

  • Quelle sera la place de Maurice dans votre plan africain ?

Nous considérons l’Afrique comme une excellente opportunité et Maurice comme notre porte d’entrée en Afrique. Nous avons un volume d’affaires très important aux États-Unis, en Europe, en Amérique latine et dans une bonne partie de l’Asie. Mais nous sommes peu présents en Afrique et nous recherchons des moyens pour nous engager autant que possible dans le courtage de réassurance sur le continent. C’est là où CG Re (Africa) Ltd entre en jeu et ensemble, nous souhaitons nouer des partenariats avec des compagnies d’assurances mauriciennes et africaines afin de promouvoir nos business respectifs.

Pendant les 15 dernières années, le secteur de la réassurance n’a pas cessé de croître. Nos affaires sont essentiellement basées à Londres en Grande-Bretagne et dans les grandes places financières comme Dubayy, Miami et Singapour. CG Re (Africa) Ltd, à Maurice, profitera pleinement de notre savoir-faire. L’Afrique représente une réelle opportunité pour développer notre business.

  • Comment votre positionnement à Maurice peut-il profiter à l’économie du pays ?

Beaucoup de transactions de courtage de réassurance transiteront à Maurice avant d’arriver à Londres. Si on peut décrocher une part importante du secteur en Afrique, cela rejaillira inévitablement sur l’économie mauricienne. Donc davantage de revenus à l’économie mauricienne. CG Re (Africa) Ltd augmentera son personnel.

On peut facilement imaginer une situation où des centaines de millions de dollars de primes transitent à Maurice. Mais bien sûr, cela devra se faire en collaboration avec des acteurs locaux. Globalement, cela profitera au marché et à l’emploi, puisqu’il faudra du personnel formé tout comme des comptables et des avocats.

  • En quoi Maurice est-il l’option stratégique et jusqu’où peut-il prétendre se positionner dans ce secteur ?

Du point de vue du courtage de réassurance, Maurice est probablement la meilleure option que nous avons comme porte d’entrée en Afrique. Il y a un flux naturel de business africain vers Maurice. Nous voulons être dans ce flot et y apporter nos expertises.

Considérons les îles Bermudes, qui étaient une destination touristique il y a 25 ans, jusqu’à ce que les sociétés d’assurances viennent s’y installer en raison du régime fiscal. Ensuite un marché de réassurance s’y est développé. Ce sont des centaines de millions de dollars qui arrivent chaque année dans ce marché et celui-ci est devenu un sérieux acteur dans l’industrie d’assurance et de réassurance. Je vois Maurice emprunter cette même voie, parce que le pays est bien situé entre l’Asie et l’Afrique. Il peut y avoir ici un important flux de revenus à Maurice pour soutenir un marché global.

  • Sur quelle partie du continent envisagez-vous de développer vos activités et quels donc sont vos projets immédiats ?

Nous sommes très optimistes en ce qu’il s’agit de pouvoir développer des activités dans le secteur de l’aviation. Nos activités vont s’étendre au secteur énergétique sur lequel nous pensons reposer un tiers de nos activités. Il y a raisonnablement des opportunités à saisir en Afrique de l’Est, voire dans toute l’Afrique subsaharienne et dans un pays comme le Nigeria. Le marché de courtage de réassurance sur le continent africain devient de plus en plus sophistiqué.

 

«Pour CG Re (Africa) Ltd, nous sommes davantage intéressés à bâtir des relations qu’à ouvrir des bureaux. Nous misons sur des relations personnalisées.»

 

  • Avez-vous déjà fait des projections de croissance ?

C’est très difficile à prédire. C’est connu, le secteur de l’assurance est cyclique. Vous n’obtiendrez jamais du progrès constant. Quand les tarifs sont élevés, les primes sont élevées et il y a une croissance dans vos affaires. Mais il y a aussi des moments où les taux sont faibles comme en ce moment. Ce qui rend les affaires plus laborieuses. Nous pensons que tous les cinq ans, vous pouvez doubler ou tripler les affaires quand les conditions sont normales.

  • Traditionnellement, dans quels secteurs avezvous de l’expertise ?

Nos spécialités sont l’énergie, les risques maritimes, les risques politiques et terroristes, l’aviation, l’aérospatial, les mines, le «trade credit», les D & O/PI (Directors & Officers Insurance/Professional Indemnity) et le «property and casualty». Il faut préciser qu’une bonne partie des affaires se passe localement. Je pense que des hubs de réassurance comme Londres, Miami, Singapour et Dubayy vont probablement prendre davantage du business sur le continent africain dans ces secteurs.

  • Pourquoi le risque politique en Afrique intéresse-t-il CG Re (Africa) Ltd ? Quel en est l’intérêt ?

Le risque politique comprend des domaines comme les saisies (confiscation), la nationalisation et le terrorisme. Les journaux parlent tout le temps des risques terroristes sur le continent. Donc c’est quelque chose de vraiment important en Afrique.

  • L’instabilité qui règne dans certaines régions africaines, fait-elle l’affaire des sociétés de courtage de réassurance, notamment en matière de risque politique ?

Il y a du business à faire. Mais il faut s’y aventurer. Historiquement, les «brokers» qui sont partis sur les terrains difficiles assez tôt ont réalisé de bonnes affaires. En Afrique, il y a pas mal de grands acteurs de courtage de réassurance sur le terrain, notamment ceux qui ont des bureaux à travers le monde. Pour ce qui est CG Re (Africa) Ltd, nous sommes davantage intéressés à bâtir des relations qu’à ouvrir des bureaux. Nous misons davantage sur des relations personnalisées.

  • Vous vous lancez à un moment où le secteur n’est pas au meilleur de sa forme. Qu’est-ce qui vous fait penser que vous pouvez décrocher des marchés en Afrique ?

Dans les segments de la réassurance, les taux sont en baisse et c’est principalement à cause de la surcapacité sur le marché. Aussi longtemps que les taux ne grimpent pas, le marché sera difficile. Mais l’Afrique est un continent en pleine croissance et donc les secteurs de l’assurance et de la réassurance vont se développer. Des opportunités vont s’ouvrir. Nous croyons en l’avenir de Maurice et de l’Afrique.

  • Mais est-ce le bon moment pour investir ?

Oui, traditionnellement dans le secteur de la réassurance quand les temps sont difficiles et les taux sont faibles, les gens préfèrent transférer les risques plutôt que les garder. Donc, nous sommes dans une situation où les gens sont train de transférer les risques.

 

  • Ce secteur suit-il le rythme de croissance en Afrique ?

Il est en pleine croissance et se développera davantage quand les marchés seront plus flexibles et quand il y aura une augmentation dans les tarifs. Nous croyons en l’avenir de Maurice dans l’industrie des assurances. Ce pays a le potentiel pour offrir des services de courtage de réassurance de classe mondiale.