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Sondage LSL-DCDM – Cote de popularité: l’alliance gouvernementale perd 19 points en 12 mois

13 décembre 2015, 15:55

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Sondage LSL-DCDM – Cote de popularité: l’alliance gouvernementale perd 19 points en 12 mois

 

Après 12 mois au pouvoir, l’alliance Lepep voit sa cote de popularité chuter de 86 % (décembre 2014) à 67 % (novembre 2015). Ce qui représente une baisse de 19 points. C’est ce que révèle le sondage LSL-DCDM Research.

L’étude identifie deux points de rupture: avril et juin 2015. En avril, quand éclate l’affaire BAI (avec la suspension de la licence de la Bramer Bank), le pourcentage d’opinion favorable au gouvernement passe de 83 % pour descendre à 72 % en mai. Entre juin et juillet, la cote de popularité du gouvernement passe de 77 % à 67 %. Cette période a été marquée par deux événements largement perçus comme étant positifs pour Lepep (la nomination d’Ameenah Gurib-Fakim et la victoire écrasante de 120-0 lors des municipales) et un sérieux  revers : la condamnation du leader du MSM pour conflit d’intérêts.

D’ailleurs, le taux d’opinion défavorable a quadruplé en un an : de 5 % en décembre 2014, il a atteint 21 % en novembre 2015. Une lecture plus fine permet un autre constat non moins intéressant : le taux de popularité du gouvernement s’est stabilisé autour de 67 %. Entre juillet et novembre, ce pourcentage n’a presque pas bougé. De même, l’opinion défavorable stagne autour de 21 %.

L’opération «nettoyage» de Lepep est perçue comme le «fleuron de l’action gouvernementale». Pas moins de 76 % des sondés estiment que le gouvernement fait un «bon travail» en matière de lutte contre la fraude et la corruption.

En revanche, là où le bât blesse, c’est l’économie (qui a été négligée et mise de côté avec les affaires Ramgoolam, BAI). Les trois plus mauvais scores par rapport à la performance du gouvernement concernent : les mesures pour relancer l’économie (64 %), l’amélioration du pouvoir d’achat (55 %) et la lutte contre le chômage (50 %). Ce qui constitue un revers pour le ministre des Finances. «La lutte contre le chômage est un dossier sur lequel la performance du GM est jugée la moins satisfaisante. En revanche, l’infrastructure est le seul domaine ou l’action gouvernementale du précédent régime (qui était à 82 %) était jugée meilleure», observe le sondeur.

Qui profite de la baisse de popularité du gouvernement ? Bien évidemment l’opposition, qui réalise une hausse constante depuis juillet 2015 pour atteindre 51 % d’opinion favorable. La tendance est à la hausse, comme accentuée entre octobre (recrutement contesté des 60 médecins de l’État) et novembre (débats houleux sur le GGIR et arrestation du chef de file des parlementaires rouges). Entre ces deux mois, l’opposition a vu sa popularité grimper de cinq points. Dans la mesure où le PTr et le MMM sont à nouveau des adversaires politiques, il est important de savoir combien ils pèsent séparément sur l’échiquier. Mais les chiffres du sondage ne précisent pas si c’est le MMM ou le PTr qui en bénéficie davantage.

«Les dernières élections ont causé un séisme dans le rapport de force entre les partis sur la variable de proximité partisane. Aujourd’hui, très peu de personnes se sentent proches du MMM et du PTr soit légitimement, ou alors hésitent à le déclarer», explique le sondeur. Si la proximité d’un parti demeure une mesure incertaine, il est aussi vrai que la couleur du paysage politique reste une information utile.

Au niveau de la popularité des personnalités politiques, Xavier-Luc Duval, avec 83 %, caracole en tête du classement, devançant sir Anerood (80 %), Ameenah Gurib-Fakim (77 %). La performance de Xavier Duval n’est pas un hasard. Il tisse sa toile adroitement. Homme lisse, il a su créer le sentiment qu’avec lui, il y a «rezilta lor rezilta». À noter que Roshi Bhadain effectue la plus forte progression, soit plus de 8 points en seulement un mois, pour se hisser à la 10e place du classement. Paul Bérenger semble sortir du tunnel, avec 52 % d’opinion favorable, son meilleur score depuis un an. Navin Ramgoolam, lui, effectue une laborieuse remontée et demeure loin derrière avec 26 %. Ramgoolam touchant le fond, Boolell pourrait-il utiliser cet argument pour revendiquer le leadership travailliste ? Pas sûr, eu égard à sa précédente timide tentative, vite avortée.

Nous avons aussi souhaité mesurer la popularité des personnalités appartenant à d’autres sphères et d’autres époques, dont Mamie Clown, Mahé de La Bourdonnais, Jane Constance, Mario Nobin, Satyajit Boolell, Jack Bizlall, Ashok Subron, Georges Ah Yan et Jean- Marie Gustave Le Clézio. Même si la popularité de ces personnalités est sujette à caution (en raison du fort taux de non-réponse, prévient le sondeur), n’empêche que les résultats sont éloquents. Avec 83 %, soit le même taux que Xavier Duval, Mamie Clown devance tout le monde. Mais Mahé de La Bourdonnais le talonne de près avec 77 % alors que Jane Constance, à 61 %, complète le podium.

 

Lepep en perte de vitesse

Aujourd’hui, avez-vous une opinion favorable ou défavorable du gouvernement de ce pays ?

 

  • Un glissement de popularité certain : -19 points en 1 an, pour atteindre 67 % d’opinion favorable en novembre 2015 et -2 points entre octobre et novembre 2015.
  • Deux points de rupture : avril et juin 2015.
  • Un taux d’opinion défavorable en hausse : 21 % d’opinion défavorable, ayant quadruplé en 1 an.

 

Performance

 

Selon-vous, l’actuel gouvernement a-t- il fait un bon ou mauvais travail concernant :

  • La lutte contre la fraude et la corruption est aujourd’hui le fleuron de l’action gouvernementale : 76 % pensent que le gouvernement fait un bon travail en la matière.
  • La faiblesse de l’action gouvernementale est cependant le domaine économique : l’économie dans son ensemble [64 % de bon travail], le pouvoir d’achat [55 %], mais surtout la lutte contre le chômage [50 %] est un dossier sur lequel la performance du gouvernement est jugée la moins satisfaisante.
  • En comparaison, l’infrastructure est le seul domaine où l’action gouvernementale précédente était jugée meilleure.

L’opposition marque des points

 

Aujourd’hui, avez-vous une opinion favorable ou défavorable de l’opposition parlementaire de ce pays ?

  • Hausse constante de popularité depuis juillet 2015, pour atteindre 51 % d’opinion favorable, soit presque le niveau de mars 2015.
  • Entre octobre et novembre, l’opposition voit sa popularité augmenter de 5 points.

 

Méthodologie

Recueil: Enquête réalisée auprès d’un échantillon de résidents de l’île Maurice, interrogés par téléphone à leur domicile, à l’aide d’un questionnaire administré en français ou en créole. Les entretiens sont répartis sur tous les jours du mois, du lundi au samedi.

Echantillon: Échantillon mensuel de 600 personnes, représentatif de la population résidente âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas selon les chiffres publiés par Statistics Mauritius : lieu de résidence, âge, genre, CSP, appartenance ethnique.

Marges d'erreur: Comme tout sondage, les présents résultats sont sujets aux marges d’erreur inhérentes aux lois statistiques; ci-dessous les marges d’erreur selon le résultat mesuré pour un échantillon de 600 [intervalle de confiance de 95 %] :

Résultat de 5 % ou 95 % : +/- 1,8 %

Résultat de 10 % ou 90 % : +/- 2,4 %

Résultat de 20 % ou 80% : +/- 3,3 %

Résultat de 30 % ou 70 % :+/- 3,7 %

Résultat de 40 % ou 60 % : +/- 4,0 %

Résultat de 50 % : +/-4,1 %

 

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