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Fausse alerte à la bombe: une passagère raconte

23 décembre 2015, 07:59

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Fausse alerte à la bombe: une passagère raconte

 

Ils ont eu la peur de leur vie dans la nuit de samedi à dimanche. C’est ce qu’ont déclaré à la presse des passagers du vol AF 463 dès leur descente d’avion. Un dispositif, soupçonné d’être une bombe, avait été retrouvé dans les toilettes de l’appareil. Le personnel d’Air France a réagi promptement en prenant les mesures de sécurité qui s’imposent. Sylvianne Elles, une passagère de ce vol, confie qu’elle a cru à une menace imminente. Elle revient sur cette expérience traumatisante. «Plaisanterie ou pas, cela ne nous a pas fait rire. On l’a vécu comme une vraie menace», relate cette Française mariée à un Mauricien, à l’express.

Sylvianne et son mari étaient en classe premium. Lorsqu’elle a vu les hôtesses de l’air faire plusieurs allées et venues, elle a commencé à s’inquiéter. «On survolait Madagascar, soit deux à trois heures après le décollage. Et là, ils ont annoncé qu’il y avait un problème technique et qu’on devait faire un détour vers Mombassa. Cela a pris 50 minutes. On volait extrêmement bas. Les hôtesses apportaient des couvertures épaisses vers les toilettes. Je suppose que c’était pour tenter de réduire l’impact en cas d’explosion.»

En effet, le commandant de l’avion avait enclenché les procédures d’atterrissage en urgence. Réduire l’altitude devait avoir pour effet d’équilibrer la pressurisation entre l’extérieur et l’intérieur de l’appareil. Il fallait aussi faire une vidange pour alléger l’avion afin d’atterrir sans causer de dégât. Ce, même si l’engin suspect se déclenchait.

«Une fois l’avion au sol, on nous a dit de quitter notre siège en vitesse et de sauter sur le toboggan gonflable sans prendre nos affaires. Sur la piste, les passagers étaient paniqués...»

«L’atterrissage au Kenya s’est fait dans l’urgence», poursuit Sylvianne Elles. «Une fois l’avion au sol, on nous a dit de quitter notre siège en vitesse et de sauter sur le toboggan gonflable sans prendre nos affaires. Sur la piste, les passagers étaient paniqués. Ils ont couru dans toutes les directions avant d’être dirigés au milieu de la piste. Là, on a marché pour entrer dans l’aéroport», se remémore la Franco-mauricienne.

Ce n’est qu’une fois dans le hall de l’aéroport que les passagers ont été mis au courant. «La chef de cabine nous a dit ce qui se passait réellement. Le personnel relayait les informations au fur et à mesure», dit-elle.

Des passagers ont dû dormir dans l’aéroport. Ensuite, ils ont pu se rafraîchir à l’hôtel Intercontinental. Après que le dispositif suspect a été extirpé de l’avion, le personnel d’Air France a rassemblé les passagers en groupes de vingt pour les emmener récupérer leurs effets personnels dans l’avion.

Ce n’est que vers 21 heures qu’un avion reliant Roland Garros, à l’île de la Réunion, à l’aéroport d’Orly a été affrété pour Mombassa. Ils ont pu repartir sans crainte et ont fait une escale d’une heure à Athènes en Grèce pour changer d’équipage. Quant au vol AF 463, il est reparti et a atterri sans heurt à l’aéroport Charles de Gaulle lundi vers 9 heures du matin.

Selon les enquêteurs, le dispositif aurait été monté à bord de l’avion, dans les toilettes. La presse francophone stipule qu’un couple qui était à bord a été mis en garde à vue. L’homme était soupçonné d’avoir placé la bombe factice dans l’avion. Ils ont toutefois été relâchés car il a été découvert que le suspect faisait des allées et venues dans les toilettes parce qu’il souffrait de la prostate.

 «Maurice reste une destination très sûre.»

Au niveau des autorités locales, Airports of Mauritius Limited, à travers son service de communication, indique qu’une enquête interne est en cours.

De son côté, Xavier-Luc Duval a, mardi 22 décembre, rencontré tous les responsables de la sécurité de l’aviation civile. Le ministre des Communications extérieures soutient que toutes les procédures ont été scrupuleusement respectées.

Dans un communiqué émis 24 heures après, Xavier-Luc Duval affirme que «Maurice reste une destination très sûre».