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Jimmy Gassel, DJ et producteur: «Je voulais surprendre et ça a marché»

26 décembre 2015, 13:24

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Jimmy Gassel, DJ et producteur: «Je voulais surprendre et ça a marché»

 

Jimmy Gassel propose un album étonnant de par ses influences : du blues des années 80, Michael Jackson, voire Engelbert Humperdinck.

Vous avez invité vos amis et le public à faire la fête avec vous aujourd’hui au Stade Anjalay à Belle-Vue. À quoi devront s’attendre les fans de votre tube «Friends feat. Laura Beg» ?

Ce sera un spectacle entièrement live avec un orchestre qui va m’accompagner. Il n’y a pas que le single Friends. Cette soirée est organisée dans le but de mieux faire connaître mon album, Friends Trip sorti le 1er décembre. La première partie sera dédiée aux artistes qui ont collaboré à mon album, soit Kay Figo, la chanteuse zambienne qui fait le déplacement spécialement pour la soirée, Cindia Ameerally, Céline Lily Cole et Stelio, un chanteur qui vient de Rodrigues, entre autres. En deuxième partie ils m’accompagneront sur les titres de l’album. Plusieurs deejays seront aussi de la partie. Nous serons une dizaine d’artistes sur scène. Nous attendons plus de 2 000 personnes.

Cet évènement est gratuit…

Tout à fait. Je voulais faire plaisir à mes fans. C’est mon cadeau de Noël. La soirée est organisée par Urban Pulse et des invitations sont distribuées aux personnes qui souhaitent participer à la soirée.

Votre album «Friends Trip» étonne par la diversité d’influences musicales qu’on y découvre. Pourquoi ce choix et comment a été accueilli cet album ?

C’est vrai que beaucoup de gens aiment le single Friends mais il n’y a pas que ce titre. L’album a vu la participation de Dave Dario et de Konshens, celui qui chante avec Eva Simons sur le titre Policeman. C’est dire que l’album a une portée internationale. J’ai travaillé dessus avec mon ami le musicien Léo Brousset pendant 2 ans. Friends Trip est un mariage de divers styles. Ce qui me ressemble. Je voulais que les gens découvrent Jimmy. C’est vrai que l’album étonne. Cet album, c’est mon bébé, je voulais montrer les styles que j’aime. J’ai grandi avec mes grands-parents qui écoutaient du Tino Rossi. Mon père était fan d’Engelbert Humperdinck et dans les années 80 j’écoutais du blues. J’aime le reggae, le funk et Michael Jackson. J’ai grandi avec toutes ces influences et quand on écoute l’album, on entend tous ces sons-là. J’ai également voulu y ajouter du slow qu’on ne retrouve plus en discothèque.

Les gens sont également étonnés d’entendre les artistes qu’ils connaissent dans un style différent. Je voulais surprendre et cela a marché. L’album est parti facilement en 20 jours ; il ne m’en reste que 50 copies – j’en avais fait 500. Je suis obligé d’en refaire. L’album n’est pas encore sorti à l’étranger. Cela se fera peut-être fait vers juillet-août mais tout dépendra du marketing.

Je l’ai sorti à Maurice en primeur car j’ai mon île dans la peau. Dans mon sang il n’y a pas que du rouge – c’est rouge, bleu, jaune, vert. Je commence toujours mes concerts avec l’hymne national. Le quadricolore mauricien est toujours présent dans mes clips.

Vous êtes à la fois DJ producteur, directeur artistique du club Bora Bora, égérie d’une marque de lunettes, animateur radio... vous faites le va-et-vient entre Maurice et la France. Comment faites-vous pour tout gérer ? Et que ferez-vous si vous vous arrêtez ?

Je fais effectivement beaucoup de choses. Mais j’ai beaucoup de chance, je travaille dur et j’ai une équipe de trois personnes qui travaille avec moi. Je suis également quelqu’un de prévoyant. J’ai toujours du matériel avec moi au cas où la fiche technique demandée pour une soirée n’aurait pas été respectée. Je suis aussi très organisé. Pour chaque soirée je prends deux heures pour travailler ma playlist. Je suis directeur artistique du club Bora Bora depuis 2002. Le Bora Bora Bora ouvre de mai à septembre et après je suis libre de venir à Maurice. De janvier à mars je fais ma tournée, notamment à La Réunion et à Dubaï. Si un jour j’arrête mes activités je continuerai la radio, ça, c’est sûr. C’est avec la radio, que tout a commencé, que j’ai eu beaucoup de contacts.

Et hors des clubs, qui est Jimmy Gassel ?

Ah ! J’aime beaucoup la nature. Mon endroit préféré, c’est La Prairie. J’aime la tranquillité. Ce qui est contradictoire. D’ailleurs, s’il y a trop de monde dans une soirée je ne me sens pas bien. Je suis quelqu’un de réservé, j’aime bien tout ce qui a trait à la montagne, à la mer, à la randonnée ou à l’escalade. Je suis également quelqu’un de très simple, de terre à terre. Je suis toujours proche de mes fans et je crois que les gens apprécient cela. J’aime beaucoup le sport, aussi. J’ai 37 ans mais beaucoup de personnes me disent que je ne fais pas mon âge.

Le spectacle de ce soir marquera aussi vos 20 ans de carrière. Quel regard portez-vous sur la nouvelle génération de deejays ?

Déjà, le matériel utilisé a changé du tout au tout ; de nos jours avec la technologie, tout le monde peut mixer. Mais entre gérer une soirée et ne mettre que de la musique, il y a une différence.  Beaucoup de DJs ne connaissent qu’un style de musique, peu d’entre eux peuvent gérer une soirée généraliste. La nouvelle génération n’a pas de connaissance musicale, c’est d’ailleurs pour cela que vous voyez toujours les mêmes deejays animer les soirées des années 80, les autres ne peuvent pas. Les nouveaux deejays devraient faire des recherches musicales et surtout rester eux-mêmes, chercher leur propre identité et travailler cela.

Le deejaying est de plus en plus apprécié. Il est à son apogée ?

Le deejaying a effectivement pris beaucoup d’ampleur. Réalisez-vous qu’aujourd’hui un deejay fait une soirée au stade Anjalay. C’est hallucinant. Autrefois, les deejays jouaient dans les mariages, maintenant c’est dans des clubs. Et c’est vrai que les gens se déplacent pour les deejays. En France, l’artiste qui a vendu le plus d’albums est David Guetta; auparavant cela aurait été un chanteur. Mais c’est vrai aussi qu’il y a beaucoup de deejays qui gâchent le métier. À Maurice, certains vont jouer gratuitement ou pour une bouteille. Et les patrons des discothèques vont malheureusement se tourner vers ceux-là. Pas étonnant qu’après ça, les gens disent qu’ils ont passé une mauvaise soirée.

Il faut réaliser qu’être deejay est un métier. Une nouvelle loi est passée en France il y a quelques semaines. Le deejay est maintenant reconnu comme un intermittent du spectacle. Et avec ceci, le deejaying prendra davantage d’ampleur. À Maurice, cette reconnaissance du deejay arrive, mais il faut que les deejays et les patrons de discothèques fassent les choses correctement. Je voudrais aussi souligner que cette année, j’ai été invité au FestivalKreol. C’est une première. Les deejays producteurs comme moi sont des ambassadeurs de notre pays et il aurait été bien que les autorités nous aident aussi.

Et qu’en est-il de vos projets ?

Fin janvier, je m’envolerai vers l’Australie pour la première fois. Je veux faire plaisir aux Mauriciens qui sont là-bas et qui m’écoutent. J’ai également ma ligne de vêtements «Bing» que j’espère lancer à Maurice en février. On me demande souvent si un deuxième album est prévu mais le prochain album ne sera pas pour l’immédiat. Pour faire un album, il faut du temps. Le prochain viendra dans quatre ou cinq ans. Il y a des artistes qui sortent des albums à la chaîne mais à mon avis, il faut prendre son temps. Si ce n’était que pour le business, je sortirais un album tous les trois mois.

Friends for life au stade Anjalay

Jimmy Gassel vous donne rendez-vous, ce soir à partir de 21 heures au Stade Anjalay à Belle-Vue-Harel pour le spectacle intitulé «Friends for life by Jimmy Gassel (1995 – 2015)». Un événement organisé par Urban Pulse. La soirée est gratuite mais des invitations sont distribuées au public. Ceux qui désirent participer doivent envoyer un mail à urbanpulsemauritius@gmail.com en mentionnant leurs nom, adresse, âge et numéro de téléphone.