Publicité

Vivre avec la peur au ventre

2 janvier 2016, 15:55

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Vivre avec la peur au ventre

Les séquelles sont toujours visibles à Souillac, une semaine après le glissement de terrain survenu dans la zone du Batelage. Le trafic y est toujours dévié pour éviter de passer près du lieu où il y a eu des éboulements. Mais en haut de la falaise, c’est un tout autre spectacle qui s’offre à nous. En effet, on y aperçoit des maisons en tôle, séparées du vide par seulement quelques centimètres de terre. Et ceux et celles qui logent à cet endroit ne cachent pas leur crainte d’un nouvel éboulement. «Nou somey nepli parey kuma avan. Ou per mem pou dormi dan sa lasam la», confie Kowlessree Bachaguan. Sa chambre à coucher, qui offre certes une vue magnifique sur l’estuaire de Souillac, mais elle surplombe également le lieu du glissement de terrain. Cette mère de famille se souvient encore du bruit causé par l’un des arbres lors de sa chute et aussi de la peur et de la confusion qui avaient envahi la famille. «Ti dé zer dimatin parla, nou finn bizin degazé pran zanfan ek al lor simin», témoigne-t-elle. Elle a peur de revivre cet événement et craint le pire. Comme elle, sa bellesoeur et ses trois enfants, ainsi que sa belle-mère vivent aussi au même endroit. «Dizwit an depi monn maryé mo res isi, mé zamé enn zafer kumsa inn arivé. Pié tombé si gagn boukou lapli, mé pou nanien kumsa zamé monn trouvé», dit-elle.

 

Le danger est bien présent

Vivre en hauteur ne dérangeait pas les Bachaguan. La famille s’était habituée à cet environnement car quelques petits aménagements, comme un muret, leur donnaient une impression de sécurité. Cependant le sol dénivelé ainsi que les vibrations ressenties lorsque les véhicules passent plus bas ne trompent pas : le danger est bel et bien présent. Cet éboulement n’a été qu’une piqure de rappel de la précarité de leur situation. «Éna enn sel pié ki pé tini sa later la, kuma sa tombé tou pou grainé», lance notre interlocutrice. En attendant, cette famille se tourne vers les autorités et espère qu’elles leur porteront secours. «Pa koné si pou tir nou dépi la ou bien pou konsolid nou lakaz. Tou dan lamain minis. Nou pé atan so repons