Le projet de l’État d’un troisième câble sous-marin de fibre optique est en bonne voie avec un premier rapport d’un Steering Committee déposé. Qu’en pense Sherry Singh, CEO de Mauritius Telecom?

Mauritius Telecom (MT) a-t-elle répondu à l’Expression of Interest du ministère desTechnologies, de la Communication et de l’Innovation pour le troisième câble optique ?
Oui, Mauritius Telecom a exprimé son intérêt pour le projet de troisième câble optique en tant qu’investisseur potentiel. Pour l’heure, le ministère étudie les différentes options pour concrétiser le projet.

MT n’est-elle pas désavouée car le gouvernement veut prendre la main cette fois ?
Plus de 95 % de la bande passante utilisée par Maurice est fournie par MT. Si nous n’avions pas investi massivement dans le câble SAFE et, subséquemment dans les autres câbles, Maurice n’aurait pas eu la connectivité nécessaire pour le développement du pays.

MT accueille favorablement l’arrivée du troisième câble sous-marin pour plusieurs raisons. Premièrement, en cas de panne sur un des câbles, on peut basculer sur deux autres options. Ce qui, à mon avis, est crucial pour les investisseurs.

Le pays fait face actuellement à une demande exponentielle en termes de capacité et de vitesse. Dans ce contexte, il faut être prêt pour accommoder les exigences des consommateurs, que ce soit pour les individuels ou les entreprises.

Les acteurs des TIC-BPO réclament plus de compétition sur l’achat de la bande passante. Êtes-vous d’accord avec ce discours ?
Avec la politique d’ouverture, n’importe quel opérateur peut acheter et vendre de la bande passante. Dans ce contexte, si les prix de MT étaient exorbitants, les autres opérateurs auraient sûrement proposé des tarifs plus compétitifs. Nous avons procédé à une baisse de 60 % en moyenne de nos prix l’année dernière pour le secteur TIC-BPO. C’était une de nos mesures-phares en 2015.

Une nouvelle baisse ne serait pas la bienvenue selon vous?
Qui réclame cette baisse ? Le secteur TIC-BPO ? Ou les compétiteurs de MT ? Pour moi, il s’agit de nos compétiteurs. Je suis en faveur de la création de la valeur pour les clients. Mais je suis strictement contre l’idée que d’autres opérateurs privés et profitables tirent des bénéfices des investissements de MT ou du gouvernement, alors qu’il n’y a aucune prise de risque de leur part.

Le marché est libéralisé et chaque opérateur a le choix d’investir afin d’offrir des tarifs compétitifs.