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MedPoint: les grandes manoeuvres en vue de l’appel de Pravind Jugnauth
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MedPoint: les grandes manoeuvres en vue de l’appel de Pravind Jugnauth
Du côté de la cour, l’on renforce les dispositifs de sécurité. L’événement : l’appel de Pravind Jugnauth entendu les 12 et 13 janvier. La défense, elle, multiplie les séances durant le week-end pour bien ficeler le dossier, surtout avec l’arrivée de l’avocate britannique Clare Montgomery. Branle-bas de combat aussi au bureau du DPP…
Désormais, le sort politique de Pravind Jugnauth est entre les mains du chef juge Kheshoe Parsad Matadeen et du juge Asraf Caunhye. Ce tandem écoutera à partir du mardi 12 janvier l’appel interjeté par Pravind Jugnauth dans l’affaire MedPoint. Il conteste le verdict de culpabilité prononcé contre lui par la cour intermédiaire.
L’héritier de sir Anerood Jugnauth au poste de Premier ministre avait été reconnu coupable de conflit d’intérêts dans le sillage du rachat de la clinique MedPoint par l’État. Il a été condamné à purger 12 mois de prison par les magistrats Niroshni Ramsoondar et Nizam Neerooa le 30 juin 2015.
Pravind Jugnauth a bien ficelé son dossier, nous indique une source au Sun Trust. Le leader du MSM s’est, du reste, récemment rendu en Grande-Bretagne pour une session de travail avec son avocate britannique, Me Clare Montgomery QC. Cette dernière est arrivée à Maurice ,vendredi 8 janvier.
Dans le courant de la soirée, elle devait même tenir une longue séance de travail avec ses confrères mauriciens, Mes Désiré Basset, Senior Counsel, Ravind Chetty, Senior Counsel, Raouf Gulbul et Shamila Sonah-Ori, avouée qui représente également les intérêts de Pravind Jugnauth. Tout ce panel devrait, du reste, enchaîner les réunions dans le courant du week-end.
Du côté du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), c’est aussi le branle-bas de combat. Les séances de travail sous la férule de Me Satyajit Boolell, Senior Counsel et DPP, se multiplient pour dégager une stratégie solide et parer à toute éventualité. Les hauts officiers du bureau du DPP qui sont concernés sont Mes Rashid Ahmine, Senior Assistant DPP, Denis Moutou, Assistant DPP, Asha Ramano et Johanne Moutou-Leckning, toutes deux Assistant DPP.
La Cour suprême prend également d’importantes mesures de sécurité en vue de ce procès fortement médiatisé. Un haut gradé de la police, le surintendant Bacory, accompagné de la Deputy Master and Registrar, du chef huissier et du Chief Registrar, ont déjà identifié les zones où des policiers seront placés afin d’avoir un contrôle rigoureux.
Selon nos renseignements, le chef juge s’est montré très exigeant en ce qui concerne l’aspect sécurité à la Cour suprême. Aucun drapeau aux couleurs du MSM ou des posters portant l’effigie de Pravind Jugauth près de la Cour suprême ne seront tolérés de même que le débordement de foule des partisans de ce parti.
Quoiqu’il en soit, s’il essuie un revers, ou s’il est victorieux, dans les deux cas de figure Pravind Jugnauth aura à patienter. Car le bureau du DPP pourrait bien faire appel au Conseil privé en cas de verdict favorable au leader du MSM. De même, ce dernier pourrait tout aussi bien saisir cette instance s’il est débouté.
Clare Montgomery, star du barreau britannique à la rescousse
Qui est-elle ? La nouvelle venue qui se joint au panel d’avocats de Pravind Jugnauth pour préparer son procès en appel intrigue plus d’un. Clare Montgomery, avocate britannique, est peu connue des Mauriciens. Mais elle est considérée comme une star du barreau en Angleterre.
Actuellement avocate à Matrix Chambers, Clare Montgomery est spécialisée dans les lois criminelles et les fraudes. Elle est aussi connue pour travailler sur des affaires complexes. Queen’s Counsel, elle est impliquée dans le droit commun et a travaillé sur des affaires pour et contre le gouvernement. Elle a défendu plusieurs affaires qui ont fait sa renommée. Parmi l’une d’elles figure l’affaire Pinochet, du nom du dictateur chilien accusé de génocide et de terrorisme, et qui avait été emprisonné à Londres. Clare Montgomery a aussi conseillé l’ancien Premier ministre de la Thaïlande Thaksin Shinawatra, après qu’il a été renversé par un coup d’État militaire.
La Britannique a aussi dirigé l’équipe de la poursuite dans la demande suédoise pour l’extradition de Julian Assange, fondateur de Wikileaks, entre autres, en plus de conseiller régulièrement les gouvernements. Clare Montgomery travaille également avec des avocats hors du territoire britannique sur des affaires pénales nationales et internationales. Elle a obtenu plusieurs récompenses qui témoignent de sa performance et a été Crime Silk en 2005, 2011 et 2013, en plus d’avoir été nominée à deux reprises au titre d’avocate de l’année.
Les points d’appel
Dans l’avis d’appel déposé en Cour suprême, Shamila Sonah-Ori, l’avouée de Pravind Jugnauth, a évoqué 23 raisons pour contester le jugement de la cour intermédiaire. Pravind Jugnauth soutient notamment qu’il n’a pas eu droit à un procès équitable. Il insiste que l’ICAC ne l’a pas confronté à la charge retenue contre lui.
Il souligne également qu’il n’a fait que donner son accord administratif aux recommandations faites par les cadres du ministère des Finances. Les hommes de loi estiment que les articles 2 et 13 de la Prevention of Corruption Act ont également été mal interprétés par les deux magistrats.
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