Combien sont-ils les colporteurs qui ont envahi les rues de la capitale ? Tout démontre que le nombre a doublé en l’espace de six ans si l’on en croit le dernier chiffre rendu public par la municipalité.

Un exercice effectué en catimini par des inspecteurs municipaux, en octobre dernier, a permis de constater qu’ils sont au nombre de 1 334, précise le lord-maire Oumar Kholeegan. En ajoutant les 829 marchands qui paient déjà une licence auprès de la mairie, le recensement fait état de 2 163 commerçants sur les trottoirs de la capitale. D’autres marchands qui ne sont pas sur cette liste ont pris contact avec la mairie. Ils prétendent opérer également à Port-Louis depuis plusieurs années.

Autre chiffre en 2009

En revanche, une étude effectuée sous l’administration du Parti travailliste, en 2009, avait dénombré 1 050 marchands alors qu’en 2013, quand Port-Louis était sous la direction du MMM, 1 738 marchands étaient sur une liste officielle. De son côté, le Front commun des marchands ambulant a enregistré 1 300 marchands en 2012.

D’où viennent donc tous ces marchands qui sont deux fois plus nombreux ? Mahen Goondeea, ancien lord-maire, qui avait commandé le recensement de 2009, parle de laisser-aller et de protégés politiques. «Il y a eu la politique de ‘petits copains’ qui a encouragé plus de marchands dans la capitale. C’est dommage», regrette-t-il.

«Problème économique»

Tout le monde ne partage pas cet avis. Aslam Hossenally, ancien lord-maire du MMM, évoque plutôt un problème économique. Il reconnaît qu’il y a de plus en plus de marchands dans les rues de Port-Louis. «Le recensement fait pendant mon mandat a été réalisé par des fonctionnaires. Il n’y a eu aucune ingérence politique. De plus, il y avait des critères stricts. Les marchands devaient être des résidents de la capitale. Je présume que c’est la situation économique qui est derrière ce grand nombre de marchands», ajoute-t-il.

Toutefois, le Front commun des marchands ambulants conteste la nouvelle liste de la mairie de Port-Louis. «Ce recensement a été fait au hasard sans que personne ne soit au courant. Il y a des marchands saisonniers qui ont donné leur nom. Parmi eux, il doit y avoir des personnes qui ont déjà un emploi», déclare Hyder Raman, le président de ce front.

Si on croit Oumar Kholeegan, c’est uniquement les marchands sur une liste de 2 163 qui sont reconnus par la mairie. «Beaucoup de marchands sont venus nous dire que lors du recensement, ils ne travaillaient pas, étant souffrants. On a pris leur nom sans rien promettre. Si jamais il y a une place pour eux quand nous relogerons les marchands, ils seront contactés», dit-il.