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Miselaine Duval-Vurden: «À Paris, j’ai été à l’université de l’humour»

10 janvier 2016, 13:15

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Miselaine Duval-Vurden: «À Paris, j’ai été à l’université de l’humour»

 

De retour à Maurice après la présentation, à Paris, de sa pièce intitulée «Femme Tropiquante», co-produite avec Pascal Légitimus, Miselaine Duval-Vurden, comédienne et directrice de Karavann Events, raconte son aventure parisienne et ses retombées.

Vous êtes de retour à Maurice après avoir présenté votre spectacle «Femme Tropiquante» en France. Que retenez-vous de cette tournée ?

Une grande satisfaction. Miselaine Femme Tropiquante a pris naissance le 4 octobre à Paris, au théâtre Apollo. Le texte est terminé dans son ensemble, mis en scène et co-écrit par Pascal Légitimus et moi. C’est la satisfaction de la naissance d’un projet porté pendant plus d’un an.

Le spectacle Miselaine Femme Tropiquante est là et il existe. Il a été joué pendant plus de deux mois à Paris. Maintenant, c’est un projet qui peut continuer à vivre et aller de l’avant.

Vous étiez à Paris pendant les attentats du 13 novembre. La vie artistique s’y est-elle relevée?

C’était très dur. Émotionnellement, ce fut le choc. C’était l’état d’urgence. C’était la guerre parce que des gens sont morts. Le théâtre où j’étais programmée n’était pas loin du Bataclan, l’un des lieux des attentats. Les gens étaient angoissés d’aller au théâtre. Les réservations diminuaient. Avec tout cela, on ne pense pas forcément à son spectacle. On est dans une autre dimension. La vie artistique n’a pas tout à fait repris. Quand je suis partie de Paris, ça commençait à repartir lentement. Selon ceux que je côtoie, le monde du spectacle va reprendre petit à petit mais beaucoup ont souffert.

C’est la première fois que vous présentez une création humoristique coproduite par Pascal Légitimus en France. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

C’était un défi, un risque. C’était me remettre en question, aller sur un terrain qui n’est pas le mien, dans une langue qui n’est pas la mienne. Montrer aux gens que je peux évoluer  sur le même terrain, prouver que j’existe, partager mon humour et présenter Maurice à travers ma pièce. C’est énorme ! Depuis qu’on a commencé il y a 20 ans, on a beaucoup évolué.

Après cette tournée, comment voyez-vous les choses ?

J’étais comme à l’université. Quand on est à Paris, voir des spectacles et participer à des scènes ouvertes, c’est autre chose. Je considère Paris comme l’université de l’humour. Maintenant, j’ai un ‘diplôme’ en poche et je vais chercher mon métier.

J’ai eu l’honneur d’être repérée par un producteur au niveau du Samba Show, qui est un des grands festivals à Paris au théâtre du Gymnase, dans lequel j’ai joué en décembre. Il y avait d’autres pays qui étaient représentés... J’ai une très grande satisfaction au fond de moi.

Aujourd’hui, on n’est qu’au début de cette aventure. Je suis revenue avec beaucoup plus d’idées. J’ai grandi et j’ai plein de belles choses à partager. Ce n’est pas juste faire rire, il y a toute une structure professionnelle que j’ai apprise. J’y suis arrivée aujourd’hui grâce à la sueur de mon front et je suis fière de moi.

C’est très dur… Il ne faut pas croire que tout est facile. Ce n’est pas le pays des bisounours. C’est un monde où il faut se faire sa place, bosser, tout reprendre à zéro et apprendre de nouvelles choses. Il y a plein de défis. J’ai la quarantaine et je suis toujours en train de me remettre en question et d’innover. J’espère que tous ceux qui vont venir après trouvent aussi leur voie. Il y a de la place dans ce monde mais il faut faire des efforts.

Après cette tournée, c’est donc confirmé, vous avez trouvé votre place sur la scène française ?

Trouver ma place ? C’est fort… Je peux simplement dire que je suis arrivée à poser mon pied sur le sol français. Et ça, c’est grâce à l’encadrement que m’ont donné l’Institut français de Maurice et l’ambassade de France. Je dois également remercier la Mauritius Tourism Promotion Authority qui m’a soutenue pour mon déplacement en France.

La personne que je tiens surtout à remercier, c’est Pascal Légitimus. Il est un être humain génial qui m’a ouvert sa porte, qui m’a guidée. D’ailleurs, il sera chez nous à partir du 20 février, mais pas pour un spectacle. On va surtout discuter. Notre travail continue. On aura peut-être la chance de l’avoir pour la 8e édition du Festival du rire en 2017.

Vous nous annoncez que vous avez été repérée. Quelles sont vos collaborations à venir ?

Il y a effectivement des choses qui arrivent. Mais je ne peux rien dire pour l’instant. Ce sera fait en temps et lieu.

Komiko, c’est aussi plusieurs comédiens qui travaillent avec vous. Est-ce une porte ouverte aussi pour eux ?

J’y suis allée seule, c’est vrai. Mais de par ma présence, c’est Komiko qui y était. Quand je suis partie, je n’ai pas quitté mes collègues. Ils ont toujours été là avec moi. Ils étaient à Maurice et ont continué à faire rouler le Kafé T@. Il y a des projets qui vont arriver pour Komiko en France. Donc oui, c’est également une porte ouverte pour eux.

Votre spectacle « Femme Tropiquante» est à l’affiche cette semaine au Kafé T@, mais concrètement, qu’est-ce que vous nous réservez pour 2016 ?

À la fin de janvier, nous proposerons au public notre nouvelle pièce Pa dir personn. La 7e édition du Festival du rire se tiendra du 5 au 15 mai.

Je ne peux pour l’instant dire qui en sera le parrain. Nous attendons la confirmation mais il y a un super menu en perspective.