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Pêcheurs disparus : les proches se préparent au pire

13 janvier 2016, 11:00

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Pêcheurs disparus : les proches se préparent au pire

 

L’attente  est insupportable. Et au fil des heures et des jours, l’espoir qui anime les familles Herkanaidu et Laramee s’effiloche. Rajiv Kona Herkanaidu et Roland Laramee sont toujours introuvables. Leur pirogue a, elle, été retrouvée à 30 mètres de profondeur au large de La Prairie, lundi après-midi, par les limiers de la National Coast Guard (NCG) de Bel-Ombre.

Le bateau des pêcheurs a été transporté au poste de police de Rivière-Noire. Selon nos informations, il sera bientôt remis aux proches.

En outre, les recherches se sont poursuivies, hier. L’hélicoptère de la police, le bateau Observer ainsi que les bateaux de la NCG ont effectué des battues, en vain. Les recherches devraient reprendre tôt ce matin.


La soeur (à gauche) et la mère de Rajiv Kona Herkanaidu en compagnie de proches.

Même si les recherches continuent, la vie s’est arrêtée pour les proches des pêcheurs. Simla est absente du travail depuis que son frère Rajiv Kona Herkanaidu est porté disparu. Gérante d’un snack à Mahébourg où elle habite, elle a confié à son fils la gestion du commerce afin de pouvoir rester près de la famille. La mère de Rajiv Kona Herkanaidu, Gorama, elle, ne cesse de pleurer son fils. «Ma bru n’arrive toujours pas à avaler quoi que ce soit. Mes petites-filles ne vont pas à l’école», raconte la septuagénaire. Et d’ajouter qu’elle reçoit beaucoup de visites et d’appels depuis la disparition de son fils.

Le frère de Gorama Kona Herkanaidu ne cache, lui, pas sa révolte face à certaines presses qui affirment que les corps ont été retrouvés. «En apprenant cela, les proches nous appellent. Certains se sont même déplacés croyant que c’est vrai», déplore-t-il.


Janine Antonio (deuxième à droite) entourée des enfants de Roland Laramee.

Les proches de Roland Laramee sont aussi dépassés par la situation. À la cité NHDC de Surinam, les trois enfants du pêcheur accompagnent Janine Antonio qui partage la vie du disparu. «On la soutient. Maintenant, elle est seule, souligne Rosika, 27 ans, la fille aînée du pêcheur. Seul mon père travaillait pour subvenir aux besoins de la famille.»

Idem pour les cadets du pêcheur, Angelica, 23 ans, et Jordy, 20 ans. «J’étais très proche de mon père. Je ne vais pas travailler pour pouvoir être présente pour ma famille», déclare Angelica, employée à l’usine Aquarelle de Surinam. «On a perdu tout courage. On sait qu’il est mort. Mais aussi longtemps qu’on ne trouve pas son corps, on ne pourra pas dire de prière pour lui», s’accordent à dire les proches.