Le chef juge Kheshoe Parsad Matadeen et le juge Asraf Caunhye ont réservé leur jugement après les débats portant sur l’appel de Pravind Jugnauth dans l’affaire MedPoint. Plusieurs membres de la profession pensent que le jugement ne sera pas rendu avant au moins trois mois.

Même si personne ne se prononce avec certitude, d’aucuns expliquent que dans une affaire pareille, où les plaidoiries se sont étalées sur deux jours, le chef juge Matadeen et le juge Caunhye prendront possiblement deux à trois mois avant de rendre un jugement.

D’abord, ces derniers devront étudier chaque argument avancé par l’avocate de Pravind Jugnauth, Me Clare Montgomery et le Leading Counsel du Directeur des poursuites publiques (DPP) Rashid Ahmine. Ensuite, ils devront procéder à la préparation du jugement. Sans compter les autres jugements qui sont toujours en attente.

Des avocats qui comptent de longues années dans la profession soutiennent qu’il n’est pas à écarter que le jugement soit rendu dans les plus brefs délais à cause de l’attente du grand public. Mais, au minimum, «cela peut mener à un jugement fin mars ou fin avril», affirme un avocat qui défend souvent d’importantes personnalités politiques.

«Devant la justice tout le monde est égal.»

En revanche, un autre homme de loi du même profil explique que certains personnages politiques attendent toujours leur jugement, plusieurs années après les plaidoiries. C’est le cas pour l’ancien chef commissaire de Rodrigues Johnson Roussety. Ce dernier avait, lui, été trouvé coupable d’influencing public official. Cette affaire porte sur des pressions qui auraient été exercées par l’ancien chef commissaire sur l’ancien Island Chief Executive de l’Assemblée régionale de Rodrigues Jean-Claude Pierre Louis dans le sillage d’un recrutement en novembre 2009. Contestant ce jugement, Johnson Roussety avait fait appel.

«En mars, cela fera deux ans qu’il attend le jugement dans cette affaire. Pourtant, il était politicien et il était accusé sous le PoCA. Le procès en appel s’est fait devant le juge Caunhye. Sauf qu’il est vrai que, sur le plan politique, on ne parle pas des mêmes enjeux. Mais devant la justice tout le monde est égal», relève notre source.

Et, selon celle-ci, dans le cas de l’appel de Pravind Jugnauth, le jugement ne sera pas rendu avant trois mois au moins.

Quant aux avocats directement concernés par cette présente affaire, ils seront mis au courant de la date du jugement quelques jours avant que ce dernier ne soit rendu.