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School Certificate: baisse alarmante du niveau d’anglais

21 janvier 2016, 20:58

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School Certificate: baisse alarmante du niveau d’anglais

 

Le niveau de l’éducation est en baisse. Le constat est unanime du côté des opérateurs du milieu après l’analyse des résultats détaillés du School Certificate (SC) publiés le mardi 19 janvier. Rien que pour l’anglais, le nombre d’élèves ayant obtenu l’Aggregate 1 est passé de 333 en 2014 à 160 en 2015. En 2012, ils étaient 373 à avoir obtenu cette note.

Outre l’anglais, pour plusieurs autres matières le nombre d’élèves ayant obtenu l’Aggregate 1 a drastiquement chuté. En français, 1 065 élèves ont reçu une distinction, comparativement à 1 660 en 2014. Idem pour les mathématiques ou encore la chimie où respectivement 337 et 164 élèves de moins ont reçu une unité.

«La gestion des collèges d’État est devenue un gros problème. L’indiscipline, l’absentéisme… Tout ça influence la performance lors des examens.»

Comment expliquer cette performance qui semble régresser d’année en année ? Interrogés, recteurs et enseignants condamnent un changement d’attitude chez les élèves. «Ils ne prennent plus les études au sérieux. Ils n’ont plus la tête à ça. Ils pensent qu’ils savent tout», avance le recteur d’un collège national.

Dans les milieux concernés, l’on explique que ce serait surtout dans certains collèges régionaux de l’État que le niveau est en baisse. Le niveau des Star Schools est resté, lui, plus ou moins le même. «La gestion des collèges d’État est devenue un gros problème. L’indiscipline, l’absentéisme… Tout ça influence la performance lors des examens», fait-on ressortir.

Pour Lucien Finette, ancien directeur du Mauritius Examinations Syndicate, la qualité des grades «baisse inexorablement». Selon lui, cela fait des années que l’on assiste à ce phénomène, bien que récemment la démocratisation des examens ait permis à plus d’élèves d’y participer.

Difficultés d’adaptation

«Il faut voir les précédents rapports des examinateurs sur les examens du SC et en tirer des conclusions», conseille Lucien Finette. Et d’ajouter que le plus gros problème demeure l’anglais. «C’est devenu une langue doublement étrangère. Le problème est au niveau de la compréhension. Les élèves ne comprennent même plus les questions», note-t-il. C’est le cas également pour le français ; le manque de lecture se reflète dans la qualité des résultats.

«Je ne suis pas vraiment surpris», déclare, pour sa part, Vasant Bunwaree, ancien ministre de l’Éducation. Il est d’avis que les élèves n’arrivent pas à s’adapter aux changements apportés par Cambridge chaque année. Pour lui, les enseignants devraient, de leur côté, se remettre en question.

«Je suis également d’avis que le planning le jour des examens est nécessaire. Que plusieurs épreuves importantes aient lieu le même jour peut déstabiliser les candidats», dit-il. Et d’ajouter que les élèves sont mal guidés, d’où l’importance de consolider les rencontres entre parents et enseignants.

Pour Faizal Jeeroburkhan, consultant en pédagogie qui compte une longue carrière au Mauritius Institute of Education, «le système d’éducation est malade». Il estime qu’avec toutes les facilités mises à la disposition des élèves, l’on aurait dû au contraire noter une progression dans leur performance.

«Les symptômes du système éducatif malade sont, entre autres, l’indiscipline, les leçons particulières et la baisse du nombre d’élèves ayant reçu l’Aggregate 1», commente-t-il. Selon lui, l’on ne peut pas blâmer les élèves mais les enseignants et les parents, voire tout le système. «Les élèves ne sont que le résultat de leur environnement familial et scolaire. Avant, les enseignants étaient très impliqués. Mais à présent, certains préfèrent se faire de l’argent à partir de l’éducation», juge-t-il.

 

SC et HSC. Les «repeaters» devront payer les frais d’examens

Le ministère de l’Éducation a décidé de revoir sa copie. L’année dernière, les élèves en Higher School Certificate (HSC) et SC n’ont rien eu à payer pour leurs examens. Cependant, cette année, c’est uniquement ceux qui sont à leur première tentative qui seront exemptés de frais.

L’annulation totale des frais d’examens pour le SC et le HSC était une des promesses de l’alliance Lepep durant la campagne des législatives de 2014. L’année dernière, tous les élèves ont pu en bénéficier. «C’était exceptionnel, un peu comme une année sabbatique, fait-on valoir dans les milieux concernés. Mais ce n’est pas possible pour le gouvernement de payer les frais d’examens pour tous les élèves, y compris les repeaters.»

Par ailleurs, l’on explique que les subventions ne seront appliquées que si certaines conditions sont respectées, dont un taux de présence d’au moins 90% pendant toute l’année scolaire. Les frais d’examens pour le SC oscillent entre Rs 7 000 et Rs 10 000 alors que ceux du HSC coûtent de Rs 11 000 à Rs 14 000.