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Macbeth : magnifique, mais vide
Écosse XIe siècle. Macbeth, chef des armées du roi Duncan, vient de remporter une victoire décisive contre des rebelles alliés à des envahisseurs venus du Nord ; cela au prix de lourdes pertes parmi lesquelles figurent de nombreux enfants soldats. Alors qu’il est seul avec son ami Banquo, trois femmes surgissent de la brume et l’acclament comme seigneur de Cawdor et futur roi d’Écossse, elles acclament Banquo comme père des futurs rois, puis elles disparaissent.
Peu de temps après, le roi Duncan reconnaissant, offre à Macbeth le titre de Seigneur de Cawdor. Lady Macbeth, ayant appris la prédiction, presse son mari d’assassiner le roi qui s’apprête à passer la nuit dans leur château et de s’emparer de la couronne. Macbeth hésite, mais durant la nuit, le fantôme d’un des enfants-soldats morts le mène vers la tente du roi et lui offre un poignard…
LA NOTE : 6/10
Drame spectral sur le libre arbitre et la notion de crime et de châtiment, Macbeth de Shakespeare n’a pas été adapté que par des manchots : Orson Welles et Roman Polanski ont laissé l’inconscient du tyran se livrer à des monologues puissants, avant même la récupération récente des enjeux dans la série Game of thrones. Ici, cette énième adaptation est une vision sombre et triste, signée Justin Kurzel et interprétée par deux stars qui cannibalisent toutes les attentions à l’écran, de par l’étendue de leur jeu écrasant.
Fassbender et Cotillard incarnent les Macbeth, époux tyranniques et machiavéliques, qui se sont offert le trône d’Écosse en plongeant leur ambition dans le sang de leur souverain bienveillant au risque de ne plus pouvoir laver leur conscience des traces indélébiles de leur crime monstrueux...
Leur inéluctable descente dans la folie est magnifiquement jouée, entre l’angoisse des remords et la culpabilité, mais ils ne parviennent malheureusement pas à extirper d’une mise en scène chaotique.
Film lent qui doit laisser l’inconscient s’exprimer à l’écran, Macbeth procure inévitablement un certain ennui. D’un côté, le cinéaste affiche une volonté de grand spectacle dans sa réalisation (la séquence guerrière d’introduction, par exemple) et ses choix de décors toujours plus spectaculaires (des décors naturels écossais aux châteaux et cathédrales reconstitués). Il le fait sans jamais renier la nécessaire intimité des apartés de la conscience qui doit s’exprimer, jusqu’à faire de ces deux époux tyranniques, des êtres décharnés, pales comme la mort…
Ainsi, déchiré entre ces deux objectifs qui semblent irréconciliables pour le cinéaste, le film ne trouve jamais le bon ton. La beauté des images, presque pompeuse, est presque aussi frustrante que la dramaturgie du film, peu recherchée dans sa psychologie, mais conduisant à des soliloques très bavards.
De bruit, de fureur, cette vision contemporaine de Macbeth est trop esthétique pour contenter. Parfois, elle donne l’impression que le décor écossais et l’ambiance spectrale prennent le pas sur les enjeux humains, imprégnantun peu trop le texte d’un fantastique affecté. On en ressort las, lessivé, sans pour autant être satisfait de ses extravagances. À voir pour les fans de drames et d’adaptations Shakespeariennes.
FICHE TECHNIQUE
Genre : Drame
Durée : 1 h 53
De : Justin Kurzel
Avec : Michael Fassbender, Marion Cotillard, Paddy Considine, Sean Harris, Jack Reynor, Elizabeth Debicki et David Thewlis.
Salles : Star Caudan, Bagatelle et La Croisette.
EN SALLES
Star Wars : Le Réveil de la Force
L’histoire en une ligne : Une nouvelle génération de héros reprend le combat entre le côté obscur et la lumière pour sauver une galaxie très très lointaine…
Genre : Aventure, science-fiction.
Durée : 2 h 15.
De : J.J. Abrams.
Avec : John Boyega, Daisy Ridley, Adam Driver, Oscar Isaac, Carrie Fischer, Harrison Ford, Peter Mayhew, Mark Hamill, Andy Serkis et Max von Sydow.
Salles : Star Caudan, Bagatelle et La Croisette.
Le Voyage D’Arlo
L’histoire en une ligne : un petit dinosaure, accompagné de son animal de compagnie – un petit humain – va faire le plus extraordinaire voyage de sa vie, à la découverte du monde et surtout de lui-même…
Genre : Animation, aventures, famille.
Durée : 1 h 35.
De : Peter Sohn; Avec les voix françaises de Jean-Baptiste Charles, Olivia Bonamy, Xavier Fagnon, Antonia Boisson et Mathys Thullier.
Salle : MCine.
Au coeur de l’océan
L’histoire en une ligne : L’histoire vraie d’une lutte tragique entre l’équipage d’un baleinier et une gigantesque créature des mers.
Genre : Drame, aventure.
Durée : 2 h 05.
De : Ron Howard.
Avec : Chris Hemsworth, Benjamin Walker, Cillian Murphy, Tom Holland, Ben Whishaw et Brendan Gleeson.
Salles : Star La Croisette, Bagatelle et Caudan.
Les Huit Salopards
L’histoire en une ligne : Piégés par un blizzard, huit des pires vermines de l’ouest américain se retrouvent face à face dans un huis clos haletant et sanglant…
Genre : Western, suspens.
Durée : 2 h 50.
De : Quentin Tarantino.
Avec : Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Walton Goggins, Demián Bichir, Tim Roth, Michael Madsen et Bruce Dern.
Salles : Star Bagatelle et La Croisette.
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