Publicité
Ils ont du métier: Rouba Sungeelee, la dame aux «poutous»
Par
Partager cet article
Ils ont du métier: Rouba Sungeelee, la dame aux «poutous»
Sa coiffure ? Elle est composée d’un poutou, qui repose sur sa nuque, ça va de soi. Le tablier bien accroché au cou, un éclatant sourire bien agrippé aux lèvres, Rouba Sungeelee accueille ses clients. En quoi consiste le quotidien d’une marchande de poutous ? Elle a accepté de feuilleter le livre de sa vie et de nous donner sa recette du bonheur. Visite éclair.
Ce métier, elle le pratique depuis 18 ans déjà. Ne lui demandez pas son âge, vous risquez de vous prendre une tarte. Son premier point de vente : la rue, non loin du marché de Quatre-Bornes. Depuis quelques mois, avec son époux Krishna, ils ont décidé de s’installer au Food Court. Et ses poutous se vendent toujours comme des petits pains, puisqu’elle en écoule entre 100 et 150 par jour.
Si ces galettes de riz sont les stars de son stand, d’autres douceurs bien de chez nous trouvent grâce aux yeux et au palais des gourmands. Parmi : idlee, adoulson, gato ross ou encore dosa. Pour faire passer le tout, rien de tel qu’un panakon.
Pour tout vous dire, Rouba est tombée dans la marmite du poutou un peu par nécessité. Krishna, qui travaillait dans une serre où l’on cultivait des anthuriums, a, un beau jour, perdu son emploi. Sa belle-mère étant aussi marchande de poutous, Rouba décide de reprendre le flambeau. Krishna est partant. Depuis, la flamme ne s’est pas éteinte. Rouba ne troquerait sa place pour rien au monde.
Dur labeur
«Mo bien kontan mo travay. Momem patron, mo pa depann lor dimounn, mo ena mo ti lakaz…» Cerise sur le poutou : le chiffre d’affaires lui permet de remplir son panié rasion, la vente des gâteaux rapportant entre Rs 300 et Rs 400 quotidiennement. De quoi, dit-elle, «viv bien».
Qu’importe si elle doit, pour cela, se réveiller aux aurores. Les jours de marché, le cola - cylindre servant à cuire les poutous – fume déjà à 7 heures tapantes. «Nou komann cola-la depi kot ferblantié», précise Rouba, qui semble toujours avoir la (gato) patate. Des clients, elle en voit défiler, en moyenne, une cinquantaine par jour. Un brin de causette par-ci, quelques bons mots par-là ; il n’y a pas de meilleur agent commercial que la proximité et la sincérité.
Sinon, quand elle n’a pas la main dans la farine ou dans le riz, Rouba passe du temps en compagnie de sa machine à coudre, avec qui elle file le parfait amour. Tout en écoutant des bandes originales de films Made in Tollywood. Elle se consacre aussi et surtout à ses trois enfants. «Enn ena 21 an, li pé fer kour IATA. Deziem-la pé fer Form V ek troisiem-la dan katriem.» Les encourage-t-elle à suivre les traces de leur maman et de leur papa ? «Bé wi.»
Car même si ce n’est pas tous les jours du gâteau, être marchande de poutous, ça a du bon.
Publicité
Les plus récents