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Drame de Bois-Marchand: «Je ne regrette rien», dit Josseline Genave
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Drame de Bois-Marchand: «Je ne regrette rien», dit Josseline Genave
«Je ne vais pas me cacher le visage, moi. Je ne regrette rien», a lancé Josseline Genave ce vendredi 22 janvier en arrivant en cour. Âgée de 47 ans, elle est la principale suspecte de l’assassinat de Jean Colet survenu à Bois-Marchand la veille.
Trois de ses fils, Josseley, 25 ans, Joël, 20 ans, et J., 14 ans, l’ont suivie sous forte escorte policière. Une charge provisoire d’assassinat a été retenue contre eux. La police ayant objecté à leur remise en liberté, ils ont été reconduits en cellule. Ils ont tous sollicité une assistance légale.
Cinq autres suspects ont été arrêtés. Quatre d’entre eux sont toujours interrogés. Exercice qui se poursuivra sur plusieurs jours. Le dernier, Josian, qui a été blessé lors des altercations, est à l’hôpital.
La principale suspecte n’a pas encore fait de déposition. Elle devrait le faire dans les jours qui viennent. Quant au mineur, J., il aurait, selon une source policière, donné une explication solide à la magistrate. Cela devrait l’aider à s’en sortir. Aucun membre de la famille Colet n’était présent en cour lors des comparutions.
Scène de fraternité
La cour était envahie par les membres de la force policière et de la Special Supporting Unit, mais une scène entre frères a retenu l’attention de tous. En sortant de cour, menottes aux poignets, Joël devait croiser, dans les couloirs de l’immeuble, son frère J. Ce dernier, la tête baissée et recouverte de son capuchon, avait l’air perdu, lourdement appuyé contre un mur. Il était le seul à essayer de se cacher du public. Constatant que son frère était pieds nus, Joël lui a envoyé ses savates d’un coup de pied discret et a continué son chemin vers le véhicule de la police qui devait le ramener en cellule. Sortant de sa torpeur, J. les a chaussées en regardant son frère sortir de la cour avant de sombrer à nouveau dans ses pensées…
Sur les lieux du crime
À Bois-Marchand, la tension s’est dissipée mais l’envie de vengeance semblait toujours bien présente. D’ailleurs, le jour du drame, la soeur de Jean Colet avait hurlé : «Nou pou rann parey. Ala mo pé dir zot !» en direction de la police. Jeudi soir, les pompiers ont reçu un appel où une voix féminine menaçait d’incendier la maison des Genave. Ils se sont rendus sur place mais la menace n’a pas été mise à exécution. La même nuit, les enquêteurs ont fait une battue sur les lieux du drame pour tenter de retrouver l’arme du crime, sans succès. L’enterrement de Jean Colet s’est tenu hier après-midi, soit vendredi 22 janvier, dans le calme.
L’histoire d’une guerre entre deux familles
Ce crime a pour toile de fond une histoire de vol. Selon les voisins, les fils Genave ont volé une somme d’argent dans la maison où réside Jean Colet. Ils expliquent que cela fait des années que cette famille pose problème. Plusieurs dépositions pour vol ont été faites contre elle mais la police n’est jamais venue sur place.
Ce jeudi 21 janiver, Jean Colet n’en pouvait plus et est parti demander des explications à la famille Genave. Des membres de cette famille auraient alors commencé à l’agresser et l’auraient poursuivi jusqu’à son domicile pour lui asséner le coup fatal.
Les habitants se sont montrés hostiles envers les policiers lorsque ces derniers sont arrivés sur les lieux, clamant que s’ils avaient agi en temps et lieu, ce drame aurait pu être évité. Huit policiers blessés et quatre véhicules endommagés plus tard, une importante mobilisation de la Special Supporting Unit et du Groupe d’intervention de la police mauricienne ont dû être mandés sur place pour contenir la foule. Cette présence n’a, toutefois, pas empêché les habitants de saccager la maison des Genave. La situation est retournée à la normale en fin d’après-midi.
Josseley Genave, 25 ans.
Joël Genave, 20 ans.
J., 14 ans.
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