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Hausse de la température: à Maurice le thermomètre bat tous les records
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Hausse de la température: à Maurice le thermomètre bat tous les records
Une chaleur écrasante. Une humidité étouffante. Le niveau de la mer qui grimpe d’un centimètre par an, les plages de sable fin qui s’envolent, des familles qui doivent être relogées à cause de la montée des eaux, des fruits et légumes qui n’ont pas la pêche. Le thermomètre est en surchauffe et les impacts donnent froid dans le dos. Résultat des analyses.
Météo: Le mois de janvier le plus chaud qu’on ait connu depuis 50 ans
La sueur passe de votre front à vos narines ? Vous envisagez sérieusement de vous convertir au nudisme ? Il y a de quoi. Selon Prem Goolaup (voir ci-contre), le mois de janvier 2016 a été le plus chaud jamais enregistré depuis 1960, avec des températures atteignant 35,6 oC (enregistrées les 10 et 11 janvier) par endroits. Alors que le 20 janvier dernier, le thermomètre affichait 34,6 oC dans certaines régions. Ce n’est pas fini. Le mois de décembre de l’année dernière a été le plus chaud que l’on ait connu depuis 12 ans alors que 2015 a battu tous les records et restera dans les annales comme étant l’année la plus chaude, comparativement aux données archivées. À moins que 2016 ne fasse mieux, puisque le «meilleur» reste à venir selon les experts du climat. Autre dossier brûlant : le taux d’humidité. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’est pas supérieur à la normale, selon Prem Goolaup, puisqu’il varie autour de 60 % à Port-Louis, par exemple. Mais il y a tout de même des jours où il a atteint 90 % ou encore 75 % à Vacoas et 80 % sur le plateau central.
Santé: La saison des champignons
Vous avez des taches qui font tache ? Des démangeaisons, des bourbouilles ou autres problèmes irritants ? Que vous ayez la peau claire, foncée, noire, blanche ou multicolore, il va falloir vous y habituer et surtout penser à se protéger. Car, ce sont là autant de soucis liés à l’augmentation de température, selon le Dr A.J, dermatologue, qui a développé, dit-il, une allergie aux journalistes. Qu’à cela ne tienne, «même si je n’ai pas de chiffres précis, je reçois aujourd’hui plus de patients, qui se présentent avec des problèmes relatifs à la chaleur qu’avant», confie-t-il. Parmi les plus fréquents : les mycoses, ou champignons, qui se nourrissent de soleil et d’humidité.
Bronches et poumons ne sont pas en reste. La chaleur a un impact direct sur le système respiratoire, selon le Dr Mudoo, Chest Physician. «Oui, les patients sont nombreux à défiler dans mon cabinet. Outre les problèmes classiques liés à la chaleur, les gens ont, par exemple, tendance à consommer plus d’eau glacée, ce qui provoque des crises chez ceux qui sont à risque, comme les asthmatiques», explique-t-il sans reprendre son souffle. Le changement climatique influe sur les virus pathogènes (NdlR, qui peuvent provoquer des maladies), déclenchant des infections.
Sinon, le ventilateur, est-ce une bonne idée ? Pas tout à fait, selon le spécialiste. Celui-ci brasse l’air chaud qui se trouve dans la pièce et n’en favorise pas le renouvellement. D’autre part, «les gens ne nettoient pas souvent les pales, difficilement accessibles, alors qu’elles sont de vrais nids de poussière et de microbes». Résultat des courses : nez bouchés, bronches serrées, poussées d’allergies, pour ne citer que ces maux. Le climatiseur, quand la température n’atteint pas celle du frigo, précise le Dr Mudoo, est «mieux que le ventilateur», les filtres étant plus faciles à nettoyer. «Mais il ne faut pas en abuser.»
Plus grave encore : alors que le soleil a tendance à cogner fort, il ne faut pas oublier que les rayons UV sont susceptibles de provoquer le cancer de la peau. Selon le Dr Christine Schoutens, dermatologue à la Clinique Fortis Darné, le constat est accablant. «En un an ici, j’ai vu autant de cancers de la peau qu’en 15 ans à Bruxelles», a-t-elle déclaré lors d’une récente causerie.
Alimentation: Fruits et légumes dans les choux
Vous l’avez remarqué en allant au marché : certains fruits et légumes sont loin d’avoir la pêche depuis quelque temps. Votre porte-monnaie s’étrangle quand il voit les prix affichés. La faute à la chaleur. «Nous avons rarement vu une telle chose», lâche Gir Seechurn, qui cultive des bringelles, des giraumons et des lalos, entre autres. «Zamé pann fer osi so !»
Conséquence : les plantes ne transpirent pas la santé. «La semaine dernière, je me suis rendu au marché de Goodlands. J’ai demandé à un collègue la raison pour laquelle ses bottes de cresson étaient si mal en point…» La réponse ? «Sa dilo kot sa pousé-la inn vinn bouyant.»
Le cresson n’est pas le seul à souffrir le martyr. Les letchis et les longanes, eux, se font de plus en plus rares. «Pa sov souri ki prinsipal fotif. Sé klima sa, bann frwi pa pé gagn bann kondision ki bizin pou grosi.» Une hausse de la température qui a également retardé la floraison des arbres fruitiers, ajoute-t-il. Sans compter la prolifération des mouches à fruits, qui sont, eux, en pleine forme. «La chaleur et l’humidité sont propices à leur propagation», fait valoir Gir Seechurn. D’accord mais que peut-on cultiver par les temps qui courent ? Des cactus ? «Aloe vera !»
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