Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, effectue depuis ce lundi 1 février une visite de 48 heures à Maurice. Le chef de la section politique de l’ambassade de Chine à Maurice, Han Kangmin, revient sur les points saillants de cette visite. Qui permettra, entre autres, d’identifier les nouveaux secteurs de coopération entre Maurice et la Chine.

En quoi cette visite est-elle différente des précédents déplacements de représentants de la Chine à Maurice ?

Cette visite fait suite au Forum de coopération sino-africaine de Johannesbourg, qui s’est tenu du 3 au 5 décembre 2015, et a pour objectif de mettre en oeuvre les résultats de ce sommet. C’est non seulement important pour renforcer les relations de partenariat plus global, mais aussi pour pousser les relations sino-mauriciennes vers un nouveau palier. C’est cela le sens de la visite de M. Wang Yi.

Qu’est-ce qui est donc prévu pour Maurice ?

Maurice a des conditions de développement bien spécifiques et le ministre Wang Yi viendra écouter les propositions mauriciennes pour traduire dans les faits les programmes selon les conditions spéciales pour le pays.

Un des objectifs de cette visite est d’identifier les priorités d’investissements dans le futur. Après les infrastructures, la Chine peut apporter son aide dans les secteurs émergents. Par exemple, dans le domaine des services, du management et du tourisme où la Chine est devenue pour Maurice le deuxième plus grand marché émergent.

Quel est le projet de la Chine avec l’implantation de la Bank of China à Maurice ?

Les grandes banques de Chine ne connaissent pas vraiment Maurice comme un centre financier régional. Elles pensent avant tout à l’Afrique du Sud quand il s’agit de plateforme financière. Au niveau de l’ambassade de Chine, nous reconnaissons que Maurice à une très bonne plateforme financière. Cela peut aider les investisseurs chinois à profiter de Maurice comme une plateforme d’investissement à l’avenir pour l’Afrique. Les succursales de la Bank of China en Afrique ne sont pas nombreuses. En s’implantant à Maurice, elle voit une grande perspective à travers votre pays. Elle facilitera les investissements chinois à Maurice pour accompagner les entreprises chinoises en Afrique. Cela va aussi accompagner Maurice dans son ambition de devenir un centre financier régional.

À mon avis, le secteur financier mauricien devrait se faire connaître davantage auprès des investisseurs chinois.

Quel regard portez-vous sur les projets de «smart cities» à Maurice ?

Les smart cities, c’est un nouveau mode de développement urbain, pour gérer et planifier la ville, promouvoir le partage des ressources et améliorer les conditions de vie des citoyens. La Chine peut aider Maurice dans les infrastructures. Nous sommes très compétents. L’ambassade encouragera les constructeurs chinois à s’implanter à Maurice.

Avec les smart cities, Maurice aura besoin d’un smart network. Une société comme Huawei pourra accompagner Maurice dans ce secteur et offrir des solutions.