Publicité

Elizabeth Dalais, présidente de Link to Life: «Un sujet sensible que l’on n’ose aborder par peur»

4 février 2016, 09:27

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Elizabeth Dalais, présidente de Link to Life: «Un sujet sensible que l’on n’ose aborder par peur»

 

A l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, observée le jeudi 4 février, rencontre avec Elizabeth Dalais, présidente de Link to Life.

Depuis l’existence de l’association Link to life, quels sont les objectifs qui ont été accomplis?

Beaucoup de choses ! L’association a fait appel à un psychothérapeute pour animer des thérapies de groupe. En sus, nous organisons plusieurs activités psychologiques. Nous accordons aussi une grande importance à la sensibilisation, qui est notre cheval de bataille, en allant dans des compagnies privées et dans les centres communautaires entre autres pour la distribution de pamphlets. Link to Life fait aussi le dépistage pour le cancer du sein et du col de l’utérus et des campagnes de vaccination en ce qui concerne le col de l’utérus. Si la maladie est détectée tôt, il y a plus de chance de guérison.

Les patients qui doivent suivre un traitement de chimiothérapie bénéficient d’un transport gratuit pour leur déplacement. De plus, nous offrons des soins de beauté aux femmes atteintes de cancer. Maquillage, perruques, prothèses mammaires ou encore des massages thérapeutiques, l’association ne laisse rien au hasard.

Est-ce que le fait de parler du cancer de l’utérus, du sein et de la prostate est toujours tabou à Maurice?

Il y a du progrès mais cela reste un sujet sensible. Les gens n’osent pas trop aborder le sujet parce qu’ils ont peur. Mais à l’issue de nos causeries, par exemple, les gens sont plus motivés à se lancer dans le dépistage.

Quel est le type de cancer le plus répertorié à Maurice?

Chez la femme, il s’agit du cancer du sein suivi de celui du colorectal. En 2014, on a recensé 491 cas de cancer du sein, 115 cas pour le colorectal et 99 cas pour le col de l’utérus. En ce qui concerne l’homme, c’est le cancer colorectal qui est le plus répandu. Vient ensuite le cancer de la prostate. En se référant aux chiffres de 2014, on a découvert 130 cas du cancer colorectal, 112 cas pour celui de la prostate et 100 cas pour celui du poumon.

Ne faut-il pas un centre de cancer pour la recherche et la conscientisation à Maurice ?

Définitivement, c’est une nécessité ! Le gouvernement avait annoncé la transformation de la clinique MedPoint en un centre de lutte contre le cancer, il y a un an. On attend toujours ! En tant qu’ONG, nous aimerions aider le gouvernement. C’est important de décentraliser les soins de l’hôpital Victoria à Candos.

Quels sont vos projets ?

Nous envisageons d’ouvrir un centre spécialisé dans le Nord, à Pamplemousses. Il se situera à 50 mètres de la salle de chimiothérapie de l’hôpital. Ceux qui veulent se documenter peuvent venir nous voir. Puis, on va poursuivre les mêmes activités que nous faisons à Vacoas, dans notre nouveau centre.