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25 ans après: Le ministère revoit le secteur de la boulangerie

10 février 2016, 09:05

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25 ans après:  Le ministère revoit le secteur de la boulangerie

 

Réglementer un secteur devenu trop anarchique. Tel est l’objectif du ministère de l’Industrie. Un comité s’y penche et de nouvelles directives sont attendues le mois prochain.

«Cela fait 25 ans que rien n’a changé.» C’est ceque déclare le ministre del’Industrie, du commerce et de la protection des consommateurs Ashit Gungah surla boulangerie. «Il est grand temps pour une révision des règlements et le ministère se penche actuellement là dessus»,annonce-t-il car, selon lui,ce secteur a beaucoup évolué alors que les règlements qui sont en vigueur ne sont  plus d’actualité.

Le comité mis sur pied par le ministère revoit tout le secteur allant de la composition du pain  aux relations industrielles. Au ministère, on s’attend à ce que le travail soit complété dans les semaines à venir. L’État pourra ainsi présenter les prochains règlements de la boulangerie d’ici le mois prochain.

Vide administratif

Les révisions portent entre autres sur les normes à respecter concernant les pains. Ces derniers sont catégorisés pour le moment entre les schedule breads et les pains spéciaux. La catégorie de schedule breads englobe la majorité des pains vendus sur le marché, notamment le traditionnel pain maison, les baguettes, les flûtes ou les moules. Le ministère compte faire respecter les normes surtout au niveau du poids, des intrants, du taux de matière grasse et d’humidité.

«Un exemple parfait demeure le pain maison. Ce pain doit être de 100 grammes mais, une fois sur deux, on constate que le pain maison ne respecte pas le poids imposé par le ministère. Certains boulangers s’arrangent toujours pour grignoter sur le poids des intrants pour faire plus de bénéfices», fait ressortirun cadre du ministère.

Quant aux pains spéciaux,il est également question de revoir leur commercialisation. Outre les pains traditionnels, le marché est inondé par des variantes de nouveaux produits qualifiés de pains spéciaux.

«Ces pains ont été créés dans un vide administratif et les boulangers pouvaient en abuser. Il  faut déterminer un cadre légal pour la composition et la fabrication de ces pains afin de fournir aux consommateurs des produits standard et respectueux des normes sanitaires », explique le ministère.

L’entrée en activité de nouveaux acteurs sera aussi réglementée. Le secteur ne se limite plus aux seuls traditionnels boulangers. Les grandes surfaces et supermarchés ont rejoint le secteur et opèrent leurs propres boulangeries au niveau industriel.

Cet aspect du marché n’a pas été pris en considération dans les derniers règlements datant de 1988. «Il s’agit donc aujourd’hui de les inclure comme nouveaux opérateurs économiques et les aligner sur les boulangers dits traditionnels.»

Enfin, le comité doit revoir l’emploi des étrangers dans le domaine de la boulangerie. L’embauche accrue d’ouvriers bangladeshis et les conditions de travail, en particulier les horaires indus, constituent un de ses défis.

«Là, il faut déterminer tout un cadre qui n’existait pas. Nous nous basons sur les législations existantes pour l’emploi des étrangers ainsi que les remunerationorders pour le secteur de la boulangerie à Maurice», souligne notre source.