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Classement: les banques africaines plus rentables que les mauriciennes
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Classement: les banques africaines plus rentables que les mauriciennes
On parle beaucoup de notre avenir africain. À ce titre, y situer notre secteur financier peut être important. Constat principal ? La rentabilité des banques sur le continent est bien supérieure à celle des mauriciennes. En corrélation avec les risques ?
Le dernier numéro de The Banker retrace les faits principaux de performance pour les cent premières banques d’Afrique, dont les banques mauriciennes, qui sont au nombre de sept dans ce peloton de tête.
Ce rapport signale d’abord la bonne santé apparente du secteur bancaire africain, mettant en exergue un total d’actifs de $ 1,203 milliards, un retour sur actif de 2.2 %, des profits nets qui progressent de 10.32 % et un retour sur capital qui grimpe encore de 25 % à 27.6 % en une année. De quoi donner des appétits aux banques locales pour s’aventurer sur le continent noir, ce dernier chiffre n’étant qu’à un maigre 15.5 % localement, soit la troisième performance la plus faible d’Afrique après la Libye et le Gabon, où la situation locale est effectivement très particulière et largement non comparable. On sait déjà que la République d’Afrique du Sud (RSA) possède le secteur bancaire le plus lourd avec $451 milliards d’actifs, mais ce sont les banques égyptiennes qui ont particulièrement bien fait récemment, profitant d’un retour à une stabilité intérieure «normale» dans leur pays. Notons un retour sur capital moyen de 38.9 % des banques du pays des pharaons et que la Banque du Caire affiche, quant à elle, une année particulièrement faste avec un ROC de 72.2 %. En troisième position, toujours le Nigeria dont la progression d’actifs est de 14 % et dont le ROC à 23.6 % est tout de même inférieur à la moyenne africaine de l’année.
Retours élevés
Si le groupe MCB domine les sept banques du classement local de The Banker au niveau du retour sur capital, avec 19.29 %, il est à noter que ce chiffre est particulièrement faible dans un contexte africain, les taux affichés par la première des banques de l’Algérie étant à 32.8 %, de l’Angola à 30.9 %, du Botswana à 37.2 %, de l’Éthiopie à 90.5 %, du Ghana à 67.4 %, du Kenya à 49.6 %, du Mali à 21.5 %, du Maroc à 25.9 %, du Mozambique à 38.8 %, de la Namibie à 47.2 %, du Nigeria à 39 %, de la RSA à 35.1 %, du Soudan à 32.8 %, de la Tanzanie à 42.7 %, de la Tunisie à 34.1 % et de l’Ouganda à47.7 %. Et cela, c’est avant les initiatives récentes qui mèneront inévitablement les PME aux taux anormalement bas de la MauBank, d’autant plus que la résidence principale ne pourra plus être donnée en garantie aux banques !
Quoi conclure ? Que les banques mauriciennes sont bien plus «mûres» que celles de leurs collègues continentaux ? Que les banques d’Afrique continentale vont un jour, bientôt, encaisser la contrepartie «casse» de leurs retours élevés ? (Une des vérités immuables du monde de la finance, comme encore une fois démontré par la BAI récemment, est : «High risk, high return») Ou qu’au lieu de seulement saliver d’envie, il faudrait quand même s’investir là où les rendements (et les risques, bien évidemment) sont meilleurs ? L’avenir nous l’apprendra sans doute...
Les spécialistes parlent cependant déjà d’une crise bancaire au Nigeria liée à des prêts très importants au secteur pétrolier. Ces prêts ont en effet été approuvés sur la base d’études de rentabilité ancrées sur des estimations basses de prix de… 70$ le baril !
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