L’année 2016 est à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du collège France Boyer de la Giroday. En effet, vendredi dernier, le collège a eu sa première lauréate en la personne de Keren Poliah. Ce collège régional a ainsi créé la surprise en se positionnant parmi les grands. Il démontre également que les lauréats ne sont pas que l’apanage des Star schools.

Keren Poliah, habitante de Mont-Fertile New-Grove, a choisi de poursuivre ses études dans ce collège bien qu’elle ait décroché six unités aux examens du School Certificate. Résultat qui aurait pu lui ouvrir les portes d’un collège dit d’élite. «J’ai toujours conseillé aux jeunes de ne pas changer d’école car je suis persuadée que si l’on veut réussir, on peut y arriver où qu'on soit et quel que soit le collège. Il faut juste se donner la peine et travailler pour obtenir les meilleurs résultats», raconte Ketsia Poliah, la mère de Keren. Pour elle, fréquenter un college d’élite n’est pas de facto le gage de bonnes performances. D’ailleurs, Keren Poliah avoue avoir fait de la devise du collège, qui est «Strive to achieve», sa devise personnelle.

«Pour réaliser ses objectifs, c’est simple. Il faut faire des efforts et des sacrifices. Moi par exemple, je ne regardais pas la télévision en semaine mais uniquement le week-end», déclare la lauréate en s’adressant aux élèves de son collège, tout en insistant sur le fait qu’elles aussi peuvent atteindre le même résultat.

Alissa Colas, collégienne qui était dans la même classe que Keren Poliah concède qu’il faut un terreau particulier pour obtenir des lauréates. «Un environnement spécial où l’excellence prime et une compétition pour atteindre ce niveau»,  dit-elle, tout en précisant qu’à la France Boyer SSS, on a su le créer mais pas à outrance. La jeune fille est convaincue que Keren Poliah a créé un précédent qui ne restera pas sans suite. «Nous avons de bons éléments et les élèves qui viennent après vont sûrement marcher dans les pas de Keren», dit Alissa Colas.

En effet, au collège, Keren Poliah est devenue un modèle, un exemple à suivre pour les plus jeunes. D’ailleurs, les petites étaient en admiration devant la lauréate et voulaient toutes la féliciter.

Un travail de longue haleine, des efforts consentis de tous côtés ont permis à cet établissement secondaire  de Plaine-Magnien de se distinguer. L’objectif futur est d’assurer que ce terreau reste fertile.

20 ans d’attente pour obtenir une lauréate

1996. Le collège France Boyer de la Giroday débutait les  classes en accueillant ses premiers élèves. Dotant ainsi le district de Grand-Port d’un premier collège d’État dédié aux filles. Nommé ainsi en hommage à la militante féministe, qui a lancé les «Écoles Ménagères» et lutté pour les droits des femmes, il semble que le collège ait pleinement honoré sa mémoire. À ce jour, il compte une population estudiantine de plus de 800 élèves pour un corps enseignant et non-enseignant d’environ une centaine de personnes. Et si cette performance a été possible, c’est avant tout un travail d’équipe, comme nous le confie la rectrice, Preeti Mohabuth. «Sans le staff, cela n’aurait pas été possible», dit-elle.